Le gouvernement égyptien a approuvé une loi prévoyant une taxe de 1% sur les salaires nets afin d'aider à absorber l'impact économique causé par l'épidémie de Covid-19, une mesure qui a suscité des critiques sur les réseaux sociaux.
Le projet de loi, qui entrerait en application en juillet, doit encore être adopté par le Parlement, largement acquis au président Abdel Fattah al-Sissi. Il impose une réduction de salaire de 1% à tous les employés des secteurs public et privé ayant un revenu net supérieur à 2.000 livres égyptiennes (environ 115 euros), a indiqué cette semaine le gouvernement dans un communiqué. Il s'agit de "faire face à certaines répercussions économiques de la propagation du coronavirus", précise-t-il. Seront exemptés de cette mesure les salariés travaillant dans des secteurs ayant été affaiblis économiquement par l'épidémie, mais ceux-ci n'ont pas été précisément listés. Le projet prévoit aussi une baisse de 0,5% du montant des retraites dans le secteur public.
Ce texte a suscité des critiques en Égypte, pays de 100 millions d'habitants où le taux de pauvreté s'élève à 32,5%. Près d'un tiers des habitants vivent avec moins de 1,3 euro par jour, selon les chiffres officiels. "Tous les gouvernements à travers le monde donnent de l'argent à leur peuple à l'exception de l’Égypte" où l’État "va chercher 1% (sur les salaires) dans la poche des gens", a déclaré sur Twitter un internaute. D'autres, sur Facebook, dénoncent la mesure visant à réduire le montant de la retraite, la jugeant "inconstitutionnelle".
Le 11 mai, le Fonds monétaire international a accordé une aide d'urgence de quelque 2,5 milliards d'euros à l’Égypte pour lui permettre de faire face à l'impact économique de la pandémie. Avec plus de 15.000 cas et près de 700 décès officiellement enregistrés, le pays a connu une propagation relativement modérée de la maladie. Fin avril, l’État a décidé d'assouplir les mesures de restriction prises pour l'endiguer et envisage une réouverture progressive pour relancer l'économie. Si le bâtiment, l'agriculture et l'économie informelle ont continué de tourner sans trop d'entraves, la majeure partie de l'industrie, du tourisme et de l'aviation civile ont été stoppées.
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