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"Les universités du Liban se révoltent" : sit-in devant le palais de Justice à Beyrouth

Le Palais de Justice de Beyrouth. Photo d'archives REUTERS/Mohamed Azakir

Des dizaines de manifestants, notamment des étudiants, se sont rassemblés lundi après-midi devant le palais de Justice de Beyrouth sous le slogan "les universités du Liban se révoltent", alors que le pays connaît une contestation populaire inédite depuis le 17 octobre contre la classe politique et les banques jugées corrompues.

Les protestataires, qui doivent se diriger ensuite vers la place Riad el-Solh, dans le centre-ville de Beyrouth, réclament "la constitution d'un nouveau pouvoir politique qui traitera immédiatement la situation financière du pays", au moment où le pays est sans gouvernement depuis plus de deux mois. 

Les manifestants ont en outre réclamé "l'indépendance de l'Université libanaise". Il y a quelques jours, la chambre de mise en accusation de Beyrouth a décidé d’accepter l’appel du président de l’Université libanaise (UL), Fouad Ayoub, de la décision du juge d’instruction de Beyrouth visant à empêcher la tenue d’un procès dans l’affaire qui oppose M. Ayoub à Issam Khalifé, ancien professeur de l’UL à la retraite. M. Khalifé faisait l’objet dernièrement d’une plainte en diffamation intentée contre lui par M. Ayoub, suite à des critiques formulées à l’égard de la personne du recteur et de la manière dont celui-ci gère l’UL. La chambre de mise en accusation a décidé de délivrer un mandat d’arrêt contre M. Khalifé et de le renvoyer devant le tribunal correctionnel de Beyrouth, pour être jugé conformément à l’article 408 du code pénal qui sanctionne les faux témoignages. Les poursuites contre M. Khalifé ont provoqué la colère de nombreux manifestants et responsables qui ont affiché leur soutien à M. Khalifé.

Depuis plus de deux mois, les manifestants libanais appellent à la chute de tous les responsables, accusés de corruption et d'incompétence, alors que le pays traverse une grave crise économique et de liquidités. Sous la pression de la rue, le gouvernement de Saad Hariri avait démissionné le 29 octobre. Le 19 décembre, à l'issue de consultations parlementaires, le président Michel Aoun a désigné l'ex-ministre Hassane Diab, appuyé par les partis du 8-Mars, au poste de Premier ministre. Ce dernier a promis la formation d'un gouvernement de technocrates indépendants, comme le réclament les manifestants. Ces derniers rejettent toutefois la nomination de M. Diab qu'ils estiment issu de la même classe politique corrompue dont ils réclament le départ. Ils ont tenu hier un nouveau sit-in devant le domicile de M. Diab, qu'ils ont copieusement hué. Selon plusieurs responsables et observateurs, la naissance du gouvernement Diab pourrait intervenir dans les prochains jours. 

Dans la nuit de dimanche à lundi, des manifestants ont une nouvelle fois bloqué plusieurs routes principales, notamment à Zouk, Jal el-Dib et Dora, au nord de la capitale Beyrouth, ou encore sur la voie-express du Ring, après une relative période d'accalmie durant les fêtes de fin d'année.

Des dizaines de manifestants, notamment des étudiants, se sont rassemblés lundi après-midi devant le palais de Justice de Beyrouth sous le slogan "les universités du Liban se révoltent", alors que le pays connaît une contestation populaire inédite depuis le 17 octobre contre la classe politique et les banques jugées corrompues.Les protestataires, qui doivent se diriger ensuite vers la...