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Tunis: appel au secours d'un capitaine, coincé en mer avec 75 migrants malades

Le capitaine d'un bateau égyptien ayant recueilli dans les eaux internationales vendredi 75 migrants partis de Libye, a lancé lundi un appel aux autorités tunisiennes pour qu'elles le laissent accoster, alors que les vivres commencent à manquer et que des migrants sont malades.

Cet incident intervient en Méditerranée où les navires de l'opération anti-passeurs de l'UE Sophia ont cessé d'intervenir tandis que les navires humanitaires font face à des blocages judiciaires et administratifs.

Le remorqueur égyptien Maridive 601, qui dessert des plateformes pétrolières entre la Tunisie et l'Italie, est arrivé vendredi soir au port de Zarzis, dans le sud de la Tunisie, après avoir récupéré dans la matinée les migrants à la dérive.
"Je demande aux autorités tunisiennes de nous permettre d'urgence d'entrer dans le port de Zarzis", a déclaré à l'AFP le capitaine Faouz Samir, ajoutant que "l'état de santé des migrants est mauvais, beaucoup sont atteints de la gale". Sur des photos mises en ligne par le Forum tunisien des Droits économiques et sociaux (FTDES), une ONG tunisienne, les migrants sont allongés sur le pont du bateau, et des marins tentent de les nourrir.

Un médecin a pu monter à bord, a indiqué la branche locale du Croissant-Rouge. "Quatre personnes sont dans un état qui nécessite une intervention médicale, et la plupart d'entre eux sont atteints de la gale infectieuse", a déclaré à l'AFP Mongi Slim, responsable du Croissant-Rouge dans le sud de la Tunisie.
Selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), les migrants, 64 Bangladais, 9 Egyptiens, un Marocain et un Soudanais, dont au moins 32 enfants et mineurs non accompagnés, "ont besoin d'urgence d'eau, de nourriture, de vêtements, de couvertures et surtout d'assistance médicale".
L'agence de l'ONU a indiqué être prête à aider la Tunisie pour accueillir ces candidats à l'exil, partis de Libye dans l'espoir d'atteindre l'Europe.

Multiplication des arrivées 
"Nous comprenons les difficultés et l'ampleur des défis que les flux migratoires peuvent poser et nous travaillons à appuyer les capacités de secours et d'assistance", a souligné Lorena Lando, chef de mission de l'OIM en Tunisie.

"Nous restons toutefois préoccupés par les politiques de plus en plus restrictives adoptées par plusieurs pays du nord de la Méditerranée", ajoute Mme Lando.
Depuis la mise en place mi-2018 d'une zone de secours et de sauvetage confiée aux autorités libyennes, les garde-côtes libyens sont chargés de récupérer et ramener en Libye les migrants en détresse dans une partie de la Méditerranée, en dépit des condamnations de l'ONU et de nombreuses ONG. Des navires, y compris militaires, ayant porté secours au migrants ont régulièrement été interdits d'accès aux ports italiens.

Début 2019, le Haut commissariat aux réfugiés de l'ONU (HCR) soulignait que "la Méditerranée est depuis plusieurs années la voie maritime la plus meurtrière au monde pour les réfugiés et les migrants, avec un taux de mortalité qui a fortement augmenté" en 2018.
Selon le FTDES, le gouverneur de Médenine s'oppose à ces nouvelles arrivées car il réclame un soutien des autres régions de Tunisie et du gouvernement pour accueillir les migrants, dont les arrivées depuis la Libye voisine se sont multipliées, par la mer comme par voie terrestre ces derniers mois.
Le FTDES a appelé lundi le gouverneur à laisser accoster le bateau.
Le gouvernement et les autorités locales tunisiennes, sollicitées par l'AFP, n'ont pas souhaité s'exprimer.

En août dernier, un autre bateau commercial, le Sarost 5, était resté bloqué plus de deux semaines en mer avec les 40 immigrés clandestins qu'il avait secourus. Soucieuses de ne pas créer un précédent, les autorités tunisiennes avaient souligné qu'elles acceptaient ces migrants exceptionnellement et pour raisons "humanitaires".
Le 10 mai, 16 migrants originaires en majorité du Bangladesh avaient été sauvés par des pêcheurs tunisiens, après le naufrage de leur embarcation qui avait fait une soixantaine de morts.

Le capitaine d'un bateau égyptien ayant recueilli dans les eaux internationales vendredi 75 migrants partis de Libye, a lancé lundi un appel aux autorités tunisiennes pour qu'elles le laissent accoster, alors que les vivres commencent à manquer et que des migrants sont malades.Cet incident intervient en Méditerranée où les navires de l'opération anti-passeurs de l'UE Sophia ont cessé...