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Commerce: Pékin et Washington reprennent un dialogue constructif

Le président américain, Donald Trump (g), en compagnie de son homologue chinois, Xi Jinping, le 9 novembre 2017 à Pékin. Photo d'archives REUTERS/Damir Sagolj

Les Etats-Unis et la Chine ont repris un dialogue constructif pour déminer leur conflit commercial, mais Donald Trump a douché vendredi l'espoir d'une conclusion rapide des négociations, vantant les mérites des mesures protectionnistes.

"Il y a eu des discussions constructives entre les deux parties, c'est tout ce que nous dirons", a déclaré à CNBC le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin.

Il s'exprimait à l'issue de discussions dans les bureaux du représentant au commerce (USTR) Robert Lighthizer, non loin de la Maison Blanche.

A 11H30 locales (15H30 GMT), le vice-Premier ministre chinois Liu He, qui dirige la délégation chinoise, avait quitté le lieu des négociations deux heures seulement après y être entrée, a constaté l'AFP.

Selon CNBC, les négociations sont ajournées pour ce vendredi. Mais cette information n'a pas été confirmée.

Liu He avait préalablement serré la main de MM. Lighthizer et Mnuchin tout en faisant un signe aux journalistes, sans toutefois faire de commentaires.

Malgré son apparente décontraction, la pression est forte, Donald Trump jouant la montre tout en poursuivant sa stratégie de pression maximale sur Pékin.

Il n'y a "pas besoin de se précipiter" pour signer un accord avec la Chine, a-t-il estimé, lui qui déplorait il y a moins d'une semaine des négociations avançant "trop lentement".

"Les droits de douane apporteront beaucoup plus de richesses à notre pays qu'un accord traditionnel, même exceptionnel", a-t-il poursuivi dans une salve de tweets matinaux. La veille, pourtant, il estimait encore "possible" un accord dès cette semaine.

L'hôte de la Maison Blanche a aussi critiqué l'attitude des autorités chinoises. "La Chine ne devrait pas renégocier les accords avec les Etats-Unis à la dernière minute", a-t-il écrit sur un ton de reproche.

Robert Lighthizer et Steven Mnuchin avaient révélé lundi que Pékin était revenu sur ses engagements pris lors de sessions de négociations précédentes.


Représailles chinoises

L'augmentation de 10 à 25% des droits de douane supplémentaires, qui a pris effet vendredi à 00H01 heure de Washington, porte sur une variété de marchandises (télévisions, ameublement, automobiles, etc.) représentant environ 200 milliards de dollars d'importations en provenance de la Chine.

Petite consolation: ces droits ne s'appliquent pas pour l'heure aux biens déjà en transit maritime vers les Etats-Unis à travers le Pacifique, ce qui donne du répit aux importateurs américains avant de subir une hausse des prix sur ces marchandises.

Pékin "n'aura d'autre choix que de prendre de nécessaires mesures de représailles", a immédiatement averti le ministère chinois du Commerce.

La hausse des tarifs douaniers américains, qui devait initialement entrer en vigueur le 1er janvier, avait été suspendue par Donald Trump pour laisser le temps aux deux parties de discuter dans une plus grande sérénité.

Mais doutant de la sincérité des engagements de la Chine, le président avait annoncé dimanche son application cinq jours plus tard.

Une augmentation des droits de douane est "dommageable" pour les deux économies, avait rappelé Liu He avant le début des discussions jeudi.

Mais l'administration Trump est restée sourde, bien déterminée à refonder la relation commerciale entre les deux pays, qui se disputent la domination dans les technologies du futur.

Elle exige la réduction du colossal déficit commercial américain avec Pékin, des "changements structurels" comme la fin du transfert forcé des technologies, la protection de la propriété intellectuelle américaine, ainsi que la fin des subventions chinoises aux entreprises d'Etat.

"Formidables agriculteurs"

Aucun détail n'a pour l'heure filtré sur les éventuelles nouvelles concessions de la Chine et même sur une potentielle prolongation des discussions ce weekend.

Alors que les agriculteurs fragilisés par les représailles chinoises avaient exhorté le président à mettre fin à sa politique des tarifs douaniers, le président a tenté de les rassurer.

Il a ainsi émis l'idée d'utiliser l'argent généré par ces droits de douane --plus de 100 milliards de dollars par an selon lui-- pour "acheter des produits agricoles" aux "formidables agriculteurs" américains, "dans des proportions supérieures à ce que n'a jamais fait la Chine".

Ces produits seraient ensuite "envoyés, sous forme d'aide humanitaire, dans des pays pauvres et manquant de nourriture", a-t-il développé.

Le président républicain se sent en position de force pour négocier, encouragé par les bons indicateurs économiques américains.

Pour autant, le gouvernement chinois se sent, lui aussi, conforté par les mesures prises pour stimuler son économie.

"La Chine ne capitulera pas face à la pression et nous avons la détermination ainsi que les moyens de défendre nos intérêts", a d'ailleurs prévenu le porte-parole du ministère chinois du Commerce, Gao Feng.

Les Etats-Unis et la Chine ont repris un dialogue constructif pour déminer leur conflit commercial, mais Donald Trump a douché vendredi l'espoir d'une conclusion rapide des négociations, vantant les mérites des mesures protectionnistes. "Il y a eu des discussions constructives entre les deux parties, c'est tout ce que nous dirons", a déclaré à CNBC le secrétaire américain au Trésor...