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Berlin veut juger ses jihadistes, mais estime leur retour "difficile"

Le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, lors d'un Conseil des ministres, à Berlin, le 13 février 2019. REUTERS/Hannibal Hanschke

L'Allemagne a affirmé lundi vouloir s'assurer du jugement de ses ressortissants jihadistes encore en Syrie, même si leur rapatriement tel que réclamé par Donald Trump s'annonce à ce stade "extrêmement difficile".

"Nous devons pouvoir garantir que des poursuites judiciaires sont possibles ici", a déclaré la ministre de la Défense Ursula von der Leyen dans une émission en ligne organisée par le journal populaire Bild. "Nous n'avons en Syrie aucun gouvernement sur lequel nous appuyer, (le président syrien Bachar el-) Assad ne peut pas être notre partenaire, les Forces démocratiques syriennes (FDS, alliance rebelle arabo-kurde, ndlr) ne sont pas un gouvernement", a pointé la ministre conservatrice.

La veille, le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas avait jugé "extrêmement difficile" d'organiser à ce stade un rapatriement des jihadistes européens du groupe Etat islamique retenus en Syrie. Il avait mis notamment en avant un manque d'informations en provenance de Syrie permettant de garantir des poursuites judiciaires en Allemagne. Berlin veut "se concerter avec la France et la Grande-Bretagne (...) sur la façon de procéder", a-t-il encore précisé dimanche soir sur la première chaîne de télévision allemande ARD.

Le sujet doit être évoqué ce lundi par les ministres des Affaires étrangères des pays de l'Union européenne à Bruxelles qui se rencontrent pour discuter entre autres de "la situation en Syrie, en particulier les derniers développements intervenus sur le terrain", selon l'ordre du jour de la réunion.

Le président américain Donald Trump a exhorté dimanche les Européens à reprendre leurs centaines de ressortissants détenus en Syrie après avoir rejoints les rangs de l'EI.

Le groupe jihadiste est sur le point d'être vaincu dans leur dernier réduit dans ce pays par l'alliance les FDS.

Mais le sort des étrangers retenus par les forces kurdes n'a toujours pas été tranché. Ils sont Français, Allemands, Irlandais, Italiens, Anglais ou encore Canadiens. Les hommes sont en prison, les femmes et les enfants dans des camps de déplacés.
Après sa réticence initiale, Paris semble envisager le retour de ses ressortissants. Une source proche du dossier en France a évoqué le cas de 150 Français, dont 90 mineurs.
En Belgique, le ministre de la Justice, Koen Geens, a réclamé dimanche une "solution européenne", appelant à "réfléchir tranquillement et regarder ce qui comporte le moins de risques sécuritaires".

L'Allemagne a affirmé lundi vouloir s'assurer du jugement de ses ressortissants jihadistes encore en Syrie, même si leur rapatriement tel que réclamé par Donald Trump s'annonce à ce stade "extrêmement difficile".
"Nous devons pouvoir garantir que des poursuites judiciaires sont possibles ici", a déclaré la ministre de la Défense Ursula von der Leyen dans une émission en ligne...