Moscou notifie Athènes de mesures "réciproques" après l'expulsion de diplomates russes

La Russie a convoqué lundi l'ambassadeur grec pour le notifier des mesures "réciproques" prises contre la Grèce après l'expulsion de deux diplomates russes par Athènes qui accuse Moscou d'interférence dans les relations entre l'Etat hellénique et la Macédoine.
Contacté par l'AFP, le ministère russe n'a pas souhaité donner de précision sur la nature de ces mesures présentées comme "réciproques", suggérant que Moscou avait expulsé deux diplomates grecs.

L'ambassadeur grec à Moscou, Andreas Friganas, a été convoqué au ministère russe des Affaires étrangères, "où il lui a été remis une note l'informant des mesures réciproques prises par la partie russe en réponse aux actions inamicales d'Athènes en juillet", a indiqué la diplomatie russe dans un court communiqué.
Athènes avait expulsé mi-juillet deux diplomates russes et interdit à deux autres citoyens russes d'entrer sur son territoire, selon un précédent communiqué du ministère russe des Affaires étrangères.

Athènes n'avait pas détaillé ces mesures, expliquant simplement vouloir "garantir l'intérêt national" après une "ingérence" de responsables russes dans le règlement de sa dispute avec la Macédoine.

La Macédoine et la Grèce ont signé le 17 juin l'accord historique pour rebaptiser l'actuelle ex-République yougoslave de Macédoine (ARYM) en "Macédoine du Nord". Cet accord est censé résoudre leur différend vieux de 27 ans sur l'usage du nom de Macédoine et permet à l'ex-république yougoslave d'envisager une adhésion à l'OTAN.

Selon la presse grecque, Athènes reproche aux diplomates russes d'avoir tenté d'influencer la communauté monastique du Mont-Athos, réputée pour son sourcilleux patriotisme, et les autorités locales du nord de la Grèce pour organiser des manifestations contre l'accord avec Skopje.
Moscou avait alors pour sa part estimé que "ces décisions antirusses du gouvernement grec" étaient motivées par la tenue du sommet de l'OTAN le 11 et 12 juillet, au cours duquel l'Alliance atlantique a invité Skopje à ouvrir des négociations d'adhésion, en vertu de cet accord trouvé avec Athènes.