Le président français Emmanuel Macron effectuera à partir de lundi une visite d'État de trois jours aux États-Unis, dominée par des enjeux tels que l'accord sur le nucléaire iranien et le conflit commercial UE-États-Unis, deux sujets de désaccord sur lesquels il espère convaincre Donald Trump, a indiqué mercredi l'Élysée.
Lors de cette première visite d'État d'un dirigeant étranger sous la présidence Trump, le président Macron interviendra également - en anglais - devant le Congrès, et débattra avec des étudiants.
Les résultats de sa visite pourront vite être jaugés car deux échéances cruciales sont prévues peu après.
Le 12 mai, Donald Trump doit décider si les États-Unis se désengagent de l'accord sur le nucléaire iranien, comme il en a manifesté l'intention, alors que Paris plaide pour le préserver. Et, début mai, les États-Unis indiqueront s'ils appliquent à l'Union européenne leurs nouvelles taxes douanières sur l'acier et l'aluminium.
Extrêmement prudent face à un président américain parfois imprévisible, Paris souligne que son objectif premier est de "poursuivre et renforcer" la relation "intense" entre les deux chefs d'État.
La visite, décidée après celle de Donald Trump à Paris le 14 juillet dernier, débutera par un dîner privé des deux couples à Mount Vernon, demeure historique de George Washington. Le mardi matin, les deux présidents s'entretiendront à la Maison Blanche. Emmanuel Macron se rendra ensuite au Département d'État pour un déjeuner avec le vice-président Mike Pence et assistera à une cérémonie militaire au cimetière d'Arlington. Le soir aura lieu un dîner d'État à la Maison Blanche.
Mercredi, fait rare, le chef de l'État français a été invité à s'exprimer devant le Congrès (Sénat et Chambre des représentants réunis). Il a prévu une allocution en anglais d'une trentaine de minutes, où il évoquera les "valeurs" et la démocratie. L'après-midi, il discutera avec des étudiants à l'Université George Washington puis repartira pour Paris où se tient le jeudi une conférence internationale sur la lutte contre le financement du terrorisme.
Sur le différend commercial, M. Macron, qui rencontre jeudi la chancelière Angela Merkel, veut avec l'Allemagne "peaufiner (leurs) arguments et avancer ensemble vis-à-vis du président américain", indique la présidence française.
"Nous espérons que cette visite d'État sera utile pour convaincre, faire avancer les choses dans le bon sens". Mais, sur l'Iran, "les signaux ne sont pas encourageants" et il ne faut "pas s'attendre à une percée diplomatique" durant le voyage, avertit-elle.
"La question est de savoir comment on présente des recommandations suffisamment fortes, un accord entre nous, pour apporter au président américain les garanties suffisantes pour qu'il reste dans l'accord iranien. Il faut que, fin avril-début mai, cette proposition soit sur la table. Donald Trump n'a pas encore pris sa décision. On arrive à un moment de vérité", note l'Élysée.
D'autres thèmes seront sur la table, comme la lutte contre le terrorisme, la Corée du Nord, le suivi des frappes conjointes en Syrie, les relations avec la Russie après l'affaire Skripal, le conflit israélo-palestinien et l'accord de Paris sur le climat.
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