Une élue du Parlement iranien a introduit une requête en vue d'interroger deux ministres sur les raisons de la non-incarcération d'un ancien procureur condamné en lien avec la mort d'un opposant, rapporte mercredi l'agence Ilna.
Saïd Mortazavi, ex-procureur général de Téhéran, a été condamné en novembre 2017 à deux ans de prison ferme, et plusieurs journaux réformateurs se sont demandés cette semaine pourquoi il n'avait pas encore été incarcéré.
"Saïd, tu t'es perdu?", a ainsi demandé ironiquement le quotidien Arman, tandis que son confrère Shargh titrait "A la recherche de Mortazavi".
Cité par Ilna, agence proche des réformateurs, Fateme Saïdi, membre du groupe parlementaire Espoir (réformateur) a indiqué avoir soumis à la direction de l'Assemblée une demande d'audition du ministre de l'Intérieur, Abdolreza Rahman Fazli, et de son collègue de la Justice, Alireza Avaei, afin de savoir "si la moindre action a été engagée pour arrêter M. Saïd Mortazavi".
Mme Saïdi a précisé avoir introduit cette requête après les propos prêtés quelques jours plus tôt dans la presse au porte-parole de l'Autorité judiciaire, Gholamhossein Mohseni Ejeï, selon lesquels un mandat a bien été émis à l'encontre de M. Mortazavi en vue de son emprisonnement, mais qu'on "n'a pas réussi à mettre la main sur lui".
La publication des propos a provoqué une campagne de railleries sur les réseaux sociaux.
"Les instructions nécessaires pour l'exécution du verdict ont été données et les personnes responsables du suivi de l'affaire se sont vu rappeler l'importance que ce verdict soit appliqué", a indiqué pour sa part le procureur général de Téhéran, Abbas Jafari Dolatabadi, cité mercredi par Mizan Online, l'agence de presse de l'Autorité judiciaire.
M. Mortazavi est visé par des sanctions des États-Unis et de l'Union européenne, qui lui reproche de "graves violations des droits de l'Homme", notamment l'arrestation "de centaines de militants, de journalistes et d'étudiants" lors de la répression des grandes manifestations de 2009 contre la réélection de l'ultraconservateur populiste Mahmoud Ahmadinejad comme président.
Suspendu de la magistrature à vie en novembre 2014 après le scandale provoqué par la mort en 2009 de trois manifestants torturés en prison, M. Mortazavi a été condamné en novembre - sans possibilité de faire appel - à deux ans de prison pour sa responsabilité dans la mort d'une de ces trois personnes.
Saïd Mortazavi, ex-procureur général de Téhéran, a été condamné en novembre 2017 à deux ans de prison ferme, et plusieurs journaux réformateurs se sont...
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