Un haut responsable du ministère de l'Environnement iranien a démissionné de ses fonctions, quelques mois après s'être mis en congé de son poste de professeur à Londres pour venir "aider" son pays, a-t-on appris lundi de sources concordantes.
Kaveh Madani, vice-président de l'Organisation de la protection de l'Environnement chargé des Affaires internationales, de l'Innovation et du dialogue socio-culturel, a présenté sa démission, de l'étranger, après la publication sur internet de photos le montrant danser, hors d'Iran, lors d'une soirée mixte où était servi du vin, rapporte l'agence de presse iranienne Mehr, proche des conservateurs.
La démission de M. Madani, trentenaire, a été confirmée à l'AFP par un de ses collègues.
En vertu de la loi islamique en vigueur en Iran, la consommation d'alcool et la danse entre personnes de sexe opposé sont interdites. Après la parution des photos, certains ultras avaient qualifié M. Madani de "débauché", appelant à ce qu'il soit "écarté".
En février, M. Madani avait été brièvement détenu par un service de sécurité iranien dans un climat de haute suspicion des autorités à l'égard des milieux environnementalistes.
Spécialiste de la conservation des ressources en eau, M. Madani a commencé ses études supérieures à Tabriz, dans le nord de l'Iran, avant d'obtenir un doctorat en génie civil et environnemental à l'Université de Californie, selon sa notice biographique sur le site de l'Imperial College de Londres.
Il s'était mis en congé de son poste de professeur dans cette université réputée pour prendre ses fonctions en Iran en septembre 2017, un mois après l'investiture du président iranien Hassan Rohani pour un second mandat.
Pendant ses quelques mois au ministère, il s'est engagé fortement contre le gaspillage des ressources hydriques et la pollution par les déchets ménagers.
M. Madani est un exemple de ces Iraniens expatriés que le gouvernement de M. Rohani, modéré, souhaite faire revenir au pays pour contribuer à son développement.
Dans un entretien publié en décembre par le quotidien Tehran Times, il déclarait : "Il y a beaucoup de personnes à l'étranger, qui attendent en observant ce qui va se passer. Si je réussis, nous pourrions voir davantage de personnes revenir pour aider l'État".
Ayant appris que M. Madani avait quitté l'Iran, le député réformateur Mahmoud Sadeghi a déploré lundi sur Twitter la "leçon" que les autorités ont donné par son intermédiaire aux "élites iraniennes vivant à l'étranger".
Kaveh Madani, vice-président de l'Organisation de la protection de l'Environnement chargé des Affaires internationales, de l'Innovation et du...
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