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Russie: hausse des condamnations pour "extrémisme" sur internet

Le nombre de condamnations pour "extrémisme" en Russie contre des publications sur internet augmente, a constaté mercredi une ONG russe, qui s'inquiète d'une application "trop large" de la loi au détriment de la "liberté d'expression".

Selon le rapport annuel du Centre Sova spécialisé dans l'étude de la xénophobie, le nombre de condamnations pour "propagande extrémiste" est passé à 228 personnes en 2017, dont 47 à de la prison ferme, contre 220 personnes condamnées en 2016.

Près de 96% des condamnations en vertu de la loi contre la "propagande extrémiste" visent des propos, images ou vidéos postées sur internet, note l'ONG, qui juge "difficile" de savoir si cette loi n'est pas prétexte à renforcer "la pression politique".
"La lutte contre l'extrémisme s'intensifie en limitant la liberté d'expression. Ces limitations sont souvent interprétées de manière trop large", estime-t-elle.

Parmi les personnes concernées figure le chef de file du mouvement ultranationaliste Rousskie, Dmitri Demouchkine, condamné en avril à deux ans et demi de prison pour avoir posté sur les réseaux sociaux des images à caractère raciste.

Six autres personnes ont été condamnées à des peines de prison pour des publications sur des réseaux sociaux. "Nous considérons ces jugements comme trop sévères", regrette le Centre Sova.
L'ONG remarque que la liste des publications interdites pour extrémisme en Russie a été complétée 33 fois au cours de l'année. Elle inclut entre autres des textes d'historiens et des "publications pacifiques de l'opposition".

L'année 2017 a également vu l'interdiction et l'enregistrement comme "organisation terroriste" de la Medjlis, l'assemblée traditionnelle des Tatars de Crimée, une communauté musulmane majoritairement opposée à l'annexion en 2014 de la Crimée par la Russie.
Les Témoins de Jéhovah ont également été interdits au motif de la lutte contre l'extrémisme.

Plus généralement, si Sova constate un recul du nombre d'agressions motivées par la haine (motifs raciaux mais aussi politiques, religieux ou homophobes), elle s'inquiète du nombre croissant d'attaques à motivations politiques ou idéologiques: trois personnes tuées et 18 blessées en 2017, contre neuf personnes blessées en 2016.

Les agressions à caractère raciste ont en revanche nettement baissé, passant de 8 morts en 2016 à un mort en 2017, selon l'ONG, qui indique que les "raids anti-migrants" ont diminué.
Au total, selon l'ONG, "6 personnes ont été tuées et 65 blessées" en 2017 lors d'agressions motivées par la haine, soit moins qu'en 2016 (10 personnes tuées, 82 blessées).

Le nombre de condamnations pour "extrémisme" en Russie contre des publications sur internet augmente, a constaté mercredi une ONG russe, qui s'inquiète d'une application "trop large" de la loi au détriment de la "liberté d'expression". Selon le rapport annuel du Centre Sova spécialisé dans l'étude de la xénophobie, le nombre de condamnations pour "propagande extrémiste" est...