Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet qui avait aussi réclamé une amende de 250.000 euros et la saisie des soldes des comptes liés à l'infraction, soit environ 132.500 dollars et 80.000 euros.
Ehud Sharir, 35 ans, a été décrit comme "un exécutant important au sein de l'organisation criminelle" par le procureur Mathieu Fohlen.
"Il ne pouvait pas ignorer qu'à travers ses opérations juridiques et financières en son nom propre, il permettait de dissimuler l'origine et la destination réelles des fonds qui transitaient par les comptes qu'il avait ouverts", a-t-il ajouté.
Le magistrat a reconnu "l'échec" consistant à ne pas avoir identifié "les têtes de réseaux" mais a souligné "le succès pour l'auteur du blanchiment" et "le défi" que représentait l'enquête qui a nécessité "de nombreuses commissions rogatoires internationales".
Il a détaillé "les capacités du crime organisé à complètement détourner les circuits bancaires et contourner les règles internationales de lutte contre le blanchiment" et insisté sur "la complexité du système mis en place".
M. Sharir, visage fermé, a été interrogé pendant plus de trois heures sur son implication dans un réseau international de blanchiment d'argent découvert lors d'une enquête sur des escroqueries aux faux virements bancaires au préjudice d'entreprises françaises.
Les demandes de virements portaient sur un total de 2,6 millions d'euros mais seuls 651.000 euros ont été émis par les banques.
Ehud Sharir avait immatriculé aux Seychelles en 2011 une société, Virgo holding corp, et ouvert un compte associé en Géorgie.
Souvent agacé par les questions, le prévenu, qui comparaissait libre après quinze mois de détention, a maintenu s'être exécuté à la demande d'un homme pour lequel il a travaillé dans un bureau de change en Israël en 2010. "J'ai été naïf et imbécile", a-t-il répété, assisté d'une interprète.
Son défenseur Me Frédéric Berna a regretté que les investigations ne se soient pas davantage axées sur le donneur d'ordre, condamné depuis en Israël pour fraude fiscale.
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