Des correspondants travaillant pour des médias internationaux au Mexique ont demandé dimanche dans une lettre ouverte un "engagement réel" des autorités pour lutter contre l'impunité et garantir la sécurité des journalistes après l'assassinat du reporter Javier Valdez.
"Nous sommes choqués par ce nouveau crime, qui intervient dans un contexte d'agressions croissantes à l'encontre de nos collègues journalistes mexicains dont nous admirons profondément le courage", peut-on lire dans ce communiqué, signé par 186 journalistes représentant 69 médias étrangers.
Les journalistes, dont certains de nationalité mexicaine, travaillant pour des médias tels que les agences de presse (AFP, AP, Reuters, EFE, DPA) ou de grands journaux (New York Times, El Pais, Le Monde, Financial Times) soulignent qu'un "accès efficace à la justice est fondamental pour freiner les agressions et garantir l'exercice du journalisme dans des conditions de sécurité et de liberté".
Ces reporters rappellent qu'un "engagement réel et déterminé contre l'impunité et la protection des journalistes est indispensable pour que l'assassinat de Javier Valdez marque le tournant de la fin des agressions contre la presse".
Cette lettre ouverte intervient près d'une semaine après l'assassinat par balle de Javier Valdez, reporter spécialiste du narcotrafic et correspondant de l'AFP, dont la mort a suscité une vague d'indignation internationale.
Ce reporter, âgé de 50 ans, également collaborateur du quotidien La Jornada, est devenu le cinquième journaliste assassiné en 2017, auquel s'ajoute la mort d'un écrivain qui animait un programme de poésie sur une radio.
Depuis 2000, plus d'une centaine de reporters ont été tués au Mexique. Selon les ONG de défense de la liberté d'expression, plus de 90% de ces meurtres restent impunis.
Mercredi, le président mexicain Enrique Peña Nieto a annoncé que son gouvernement renforcerait les moyens du parquet spécial créé en 2010 pour enquêter sur les crimes et menaces contre les journalistes, dont les budgets ont cependant été réduits au cours des dernières années.
M. Peña Nieto a également indiqué vouloir étendre les mécanismes de protection des journalistes, un dispositif qui inclut des gardes du corps, des opérations de patrouille et un système pour appeler à l'aide en cas d'urgence.
Selon l'ONG Reporters sans frontières (RSF), le Mexique figure au 3e rang des pays les plus dangereux pour la presse après la Syrie et l'Afghanistan.
"Nous sommes choqués par ce nouveau crime, qui intervient dans un contexte d'agressions croissantes à l'encontre de...
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