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Moyen Orient et Monde - Crise diplomatique

Malgré les appels au calme, la Turquie se déchaîne contre les Pays-Bas et l’Allemagne

Ankara bloque le retour de l'ambassadeur néerlandais ; Erdogan traite Merkel de suppôt du « terrorisme ».

À Istanbul, un homme lit son journal dont la une revient sur la polémique entre les Pays-Bas et la Turquie. AFP/Ozan Kose

La Turquie, furieuse de voir ses ministres privés de meetings électoraux en Europe, est montée d'un cran hier dans sa réponse en barrant la route du retour à Ankara à l'ambassadeur néerlandais et en accusant Angela Merkel de « soutenir le terrorisme ».
Les Pays-Bas sont dans le collimateur du président Recep Tayyip Erdogan après leur décision d'empêcher deux ministres turcs de participer sur le sol néerlandais à des meetings en sa faveur avec la diaspora turque, avant un référendum sur le statut présidentiel.
Après avoir qualifié de « nazis » les dirigeants néerlandais, Ankara est passé hier soir aux mesures concrètes : la Turquie, a déclaré le vice-Premier ministre, refuse le retour de l'ambassadeur Kees Cornelis van Rij « jusqu'à ce que les conditions que nous avons posées soient remplies » pour résoudre la crise diplomatique. Et Numan Kurtulmus d'annoncer la suspension des relations au plus haut niveau avec les Pays-Bas.
La tension a aussi grimpé avec l'Allemagne ces derniers jours, lorsque plusieurs villes allemandes ont refusé la tenue de meetings électoraux turcs.
Hier, M. Erdogan s'en est pris directement à la chancelière Angela Merkel, accusée de « soutenir les terroristes ». « Mme Merkel, pourquoi cachez-vous des terroristes dans votre pays ? Pourquoi n'agissez-vous pas ? » a lancé le président turc à la télévision. Cette diatribe était destinée à dénoncer le « soutien » qu'apporterait Berlin, selon lui, à des militants de la cause kurde et des suspects recherchés pour le coup d'État manqué du 15 juillet dernier, en leur offrant refuge.
Mme Merkel a jugé ces propos « aberrants ». « La chancelière n'a pas l'intention de participer à un concours de provocations », a déclaré son porte-parole Steffen Seibert.
Dans son allocution, M. Erdogan a également accusé l'Allemagne de « nazisme », une critique au soutien de Mme Merkel à son homologue néerlandais Mark Rutte dans le bras de fer avec Ankara.

« Désescalade »
Ankara est un partenaire indispensable de l'UE, notamment dans la gestion de l'afflux de migrants vers l'Europe. Mais, à la lumière de la crise actuelle, un ministre turc a évoqué hier un « réexamen » du pacte sur la lutte contre l'immigration conclu il y a un an avec l'Europe. « La Turquie devrait réexaminer le volet des passages terrestres », a déclaré le ministre des Affaires européennes Omer Celik, cité par l'agence progouvernementale Anadolu.
La crise a été déclenchée par le refus des Pays-Bas d'autoriser samedi une visite du chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu, suivi de l'expulsion de la ministre de la Famille Fatma Betül Sayan Kaya. Ils devaient participer à des meetings pour convaincre l'importante diaspora turque de voter « oui » lors du référendum du 16 avril.
La présence d'hommes politiques turcs à de tels rassemblements a donné lieu ces dernières semaines à des passes d'armes entre Ankara et plusieurs capitales européennes.
Face à la crise, la responsable de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a jugé « essentiel d'éviter une nouvelle escalade et de trouver les moyens de calmer la situation ». De son côté, le département d'État américain a exhorté Ankara et La Haye à « simplement éviter l'escalade et de s'efforcer de régler la situation ».
Le chef de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a lui aussi appelé hier la Turquie et les pays européens, tous membres de l'Alliance atlantique, à une « désescalade des tensions ».

Appels à la vigilance
Dans ce contexte extrêmement tendu, les Pays-Bas ont appelé hier leurs ressortissants en Turquie à rester « vigilants », après un week-end marqué par des manifestations devant les représentations diplomatiques néerlandaises en Turquie.
Le ministère turc des Affaires étrangères a convoqué le chargé d'affaires néerlandais hier matin et lui a remis deux lettres de protestation contre « le traitement infligé aux ministres et aux citoyens turcs aux Pays-Bas ».
De l'avis de Soner Cagaptay, analyste spécialiste de la Turquie au Washington Institute, « Erdogan se cherche des ennemis étrangers imaginaires pour courtiser sa base nationaliste à l'approche du référendum. C'est aussi simple que cela, et les Néerlandais sont tombés dans ce piège au lieu d'ignorer le meeting pro-Erdogan ».
« Aujourd'hui, c'est le bal des hypocrites. On prétend que les négociations d'adhésion (de la Turquie à l'UE) existent encore, mais c'est faux. Il n'y a rien de pire que la situation actuelle. Elle laisse le populisme d'Erdogan s'exprimer », estime pour sa part Didier Billon, de l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) à Paris.
(Source : AFP)

La Turquie, furieuse de voir ses ministres privés de meetings électoraux en Europe, est montée d'un cran hier dans sa réponse en barrant la route du retour à Ankara à l'ambassadeur néerlandais et en accusant Angela Merkel de « soutenir le terrorisme ».Les Pays-Bas sont dans le collimateur du président Recep Tayyip Erdogan après leur décision d'empêcher deux ministres...

commentaires (1)

erdogan se fout du monde c'est la Turquie qui laissé passer les djihadistes, les armes, les armements c'est une base arrière de daesh et des autres djihadistes erdogan veut jouer le sultan ottoman , en voulant annexer la Syrie, et commander les pays européens

Talaat Dominique

18 h 46, le 14 mars 2017

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Commentaires (1)

  • erdogan se fout du monde c'est la Turquie qui laissé passer les djihadistes, les armes, les armements c'est une base arrière de daesh et des autres djihadistes erdogan veut jouer le sultan ottoman , en voulant annexer la Syrie, et commander les pays européens

    Talaat Dominique

    18 h 46, le 14 mars 2017

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