Un ancien député qui a passé près d'un quart de siècle derrière les barreaux en Ouzbékistan a été libéré jeudi après des appels d'ONG et des États-Unis, a annoncé à l'AFP une proche de sa famille.
Samandar Koukanov, 72 ans, a été emprisonné en 1993 pour détournement de fonds alors qu'il siégeait au parlement ouzbek. Ses partisans affirment que ces accusations ont été montées de toutes pièces en raison de son opposition au président de l'époque, Islam Karimov.
"Oui il est libre. J'ai parlé à son fils Sardor", a indiqué à l'AFP une photographe et réalisatrice spécialiste des droits de l'homme et des questions sociales proche de sa famille, Oumida Akhmedova.
Déjà prolongée, la sentence originelle de 20 ans de prison décidée à l'encontre de Samandar Koukanov avait été une nouvelle fois rallongée de trois ans en octobre, selon une organisation de défense des droits de l'homme basée à Tachkent.
La libération de M. Koukanov intervient alors que le président par intérim de l'Ouzbékistan, Chavkat Mirzioïev, cherche à consolider son pouvoir après le décès d'Islam Karimov, qui a dirigé d'une main de fer ce pays d'Asie centrale pendant plus d'un quart de siècle.
Selon Steve Swerdlow, analyste pour l'ONG Human Rights Watch, les multiples appels publics de diplomates et du gouvernement américain aux autorités ouzbeks ont joué dans la libération de Samandar Koukanov.
"Si le président par intérim veut sérieusement montrer au monde que son pouvoir sera moins répressif que celui d'Islam Karimov, il devra libérer bien plus de prisonniers politiques et mettre fin à la torture", souligne-t-il.
L'Ouzbékistan est régulièrement critiqué par des ONG pour le contrôle très strict des médias et des violations des droits de l'homme, dont l'emprisonnement d'opposants.
Des élections présidentielles doivent s'y tenir le 4 décembre.
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