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Mort de migrants en mer: des ONG accusent l'UE de se voiler la face

Des ONG venant en aide aux migrants en Méditerranée ont accusé vendredi l'Union européenne de se voiler la face concernant les milliers de morts en mer cette année en tentant de rejoindre ses côtes méridionales.

De nouveaux naufrages cette semaine entre la Libye et l'Italie ont alourdi le bilan de migrants morts en mer, qui s'élève à 4.220 depuis le début de l'année, un chiffre déjà supérieur aux totaux annuels de 2014, 2015 et de n'importe quelle autre année pour laquelle un bilan existe, a indiqué l'Organisation internationale pour les Migrations.

Plus de 725 migrants supplémentaires sont morts jusqu'à présent en 2016 par rapport à la même période en 2015, a souligné l'OIM.
"Face à ce nouveau record scandaleux, l'Union européenne ne peut pas continuer à faire comme si rien ne se passait et se rendre complice de cette tragédie qui s'aggrave", a dénoncé Tommaso Fabbri, chef de mission en Italie de Médecins sans Frontières (MSF).
"Il faut d'urgence fournir des moyens sûrs et légaux aux personnes désespérées qui viennent chercher la sécurité en Europe, sans qu'elles risquent ou perdent leur vie", a-t-il insisté. Un navire affrété par MSF, le Bourbon Argos, a secouru vendredi 867 personnes, dont 119 femmes et huit bébés (dont quatre âgés de quelques mois).

L'organisation MOAS d'aide aux migrants, basée à Malte, a elle aussi appelé l'Europe à changer d'attitude: "face à ce nombre record de morts, nous devons trouver des alternatives pour ces gens qui fuient la violence, les persécutions et la pauvreté", a affirmé un porte-parole.

Un responsable de l'OIM, Federico Soda, a affirmé que le nombre de morts cette année était dû en partie à trois importants naufrages en avril et mai, qui ont provoqué 1.400 morts, et à une hausse inattendue du trafic de migrants en octobre. "En octobre, les conditions météo en mer sont généralement mauvaises, ce qui cause inévitablement plus d'accidents", a-t-il expliqué.
"En Italie, nous avons assisté à un nouveau record d'arrivées en octobre - 27.388 cette année, contre 8.915 en 2015 et 15.264 en 2014. Plus il y a de bateaux, plus il y a de risques de naufrages", a-t-il ajouté.

Des migrants arrivant en Italie ont attribué cette hausse au fait que les leurs estiment que les garde-côtes libyens vont bientôt reprendre une partie des patrouilles de sauvetage au large de leurs côtes, alimentant les craintes d'être ramenés vers ce pays instable plutôt qu'en Italie.
"Les migrants ne veulent pas être ramenés en Libye, où ils risquent de retomber dans le cycle de violences qu'ils veulent fuir", a déclaré un porte-parole de l'OIM, Flavio Di Giacomo.
"Même lorsque les conditions météo se détériorent, les trafiquants continuent de faire partir des bateaux", s'est inquiété le porte-parole de MOAS.

Le nombre élevé de départs de Libye semble se poursuivre en novembre: les garde-côtes italiens ont indiqué avoir coordonné vendredi dix opérations de sauvetage, au cours desquelles 1.200 personnes, y compris celles sauvées par MSF, ont été secourues.
Jeudi, deux naufrages ont entraîné la mort par noyade de 240 personnes, dont au moins trois enfants.

Des ONG venant en aide aux migrants en Méditerranée ont accusé vendredi l'Union européenne de se voiler la face concernant les milliers de morts en mer cette année en tentant de rejoindre ses côtes méridionales.
De nouveaux naufrages cette semaine entre la Libye et l'Italie ont alourdi le bilan de migrants morts en mer, qui s'élève à 4.220 depuis le début de l'année, un chiffre...