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À La Une - Citoyen grognon

Civil ou religieux

Grosse déconvenue, cette semaine, pour les adeptes du mariage civil, après le refus du ministère de l’Intérieur d’enregistrer le mariage civil contracté au Liban de Khouloud Succariyeh et de Nidal Darwiche. La raison invoquée étant le manque de lois pour réglementer ce type de mariage.
C’est sur les réseaux sociaux et dans la rue qu’ils ont exprimé leur déception, les adeptes du mariage civil, dénonçant le manque de volonté de la classe dirigeante, politiciens et religieux inclus, d’abonder dans le sens d’une jeunesse désireuse de se libérer du carcan des lois communautaires.
C’est aussi avec force que la jeunesse laïque a critiqué les propos du Premier ministre Nagib Mikati. Lequel ne s’est pas contenté de se déclarer fermement opposé au mariage civil. Mais a promis que ce dernier ne verra jamais le jour sous son mandat. Belle marque de considération à l’égard d’une jeunesse qui ne sait plus comment se faire entendre ! À l’heure où plus de 800 couples, soit 10 % des nouveaux mariés libanais, partent chaque année à l’étranger pour convoler civilement.
Ils avaient pourtant espéré, les sympathisants du mariage civil, que le courage du jeune couple d’affronter les pouvoirs politiques et religieux libanais créerait un précédent. Même si dans le fond, avant de s’unir civilement, Khouloud et Nidal ont contracté un mariage religieux pour se protéger d’éventuelles représailles familiales, et se sont juste abstenus de l’enregistrer. Ils avaient osé rêver, ces militants, qu’une brèche serait désormais ouverte et qu’elle constituerait une soupape de liberté pour la jeunesse libanaise désireuse de se marier civilement.
Mais de quel précédent parle-t-on en présence d’autorités religieuses implacables, qui prennent la population en otage et refusent de céder ne serait-ce que la moindre de leurs prérogatives ? À titre d’exemple, le prêche de Dar el-Fatwa, ce vendredi, a tout simplement appelé « à clore définitivement le dossier du mariage civil ». Conséquence des pressions communautaires, la proposition de loi sur le statut personnel attend, elle, depuis 2011 dans les tiroirs du Parlement que son tour veuille bien venir. Malgré la promesse ferme faite par le vice-président de la Chambre, Farid Makari, à la jeunesse libanaise d’œuvrer pour que cette loi voit le jour.
Un flop pour le mariage civil au Liban ? Loin de là. L’affaire a ouvert le débat. Un débat enflammé, certes, véhiculé par les médias et les réseaux sociaux. Mais qui a permis aux jeunes adeptes de faire entendre leurs revendications et à la classe politique de faire un pas dans sa direction. Par la personne du président de la République lui-même, Michel Sleiman, qui s’est déclaré en faveur du mariage civil au Liban et qui a invité à le légaliser. Aussitôt relayé par les ministres de l’Intérieur et de la Justice, Marwan Charbel et Chakib Cortbaoui, qui ont prôné le mariage civil optionnel. Pour ne citer que ces trois personnalités politiques.
Mais qu’attendent-elles donc pour mettre ces belles paroles en pratique ?

 

Pour mémoire:

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