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Liban - Crise des déchets

Naamé fermée, les aires de stockage accueilleront les déchets

Les appels d'offres sont terminés pour la décharge de Costa Brava, et sont prolongés de trois semaines pour Bourj Hammoud.

Le dernier ballet des camions de déchets vers Naamé hier. Photo Ramez Moucharrafieh

La décharge de Naamé, rouverte le 12 mars dernier pour deux mois par décision du gouvernement afin d'y transporter les tonnes de déchets amoncelés durant les mois de crise (juillet-mars), a été définitivement fermée hier. C'est ce qu'a annoncé le ministre de l'Agriculture, Akram Chehayeb, lors d'une conférence de presse, ainsi que les compagnies Sukleen et Sukomi (chargées du transport et du traitement de ces déchets) dans un communiqué. « Après cette date, le travail dans cette décharge se réduira à la réhabilitation du site, nécessaire au cours de la période qui suit la fermeture, ainsi qu'à l'activité visant à augmenter la capacité de production d'électricité de 0,5 mégawatt à 7 mégawatts, et aux travaux spécifiques pour couvrir le site et le transformer en un espace vert », poursuit le communiqué des compagnies.


« La décharge de Naamé fermera ses portes ce soir à minuit, de manière définitive, a pour sa part assuré Akram Chehayeb. Elle sera transformée en un espace vert dans un futur proche. » Plus tôt en cours de journée, M. Chehayeb avait affirmé aux médias que, malgré cette fermeture, « les déchets ne s'accumuleront plus dans les rues », certifiant que « toutes les dispositions ont été prises ».


Un plan du gouvernement prévoyant des mesures temporaires immédiates devrait s'étaler sur une période de quatre ans, au cours de laquelle une solution à long terme devra être mise en place. Les mesures temporaires immédiates comprennent l'aménagement de deux décharges sanitaires avec des centres de traitement dans le quartier de Bourj Hammoud, au nord de Beyrouth, et sur le site de Costa Brava, à Khaldé, au sud de la capitale. Les déchets du Beyrouth administratif seront répartis entre ces deux décharges ainsi que dans l'usine de traitement de Saïda. Les cazas du Chouf et de Aley ne sont pas inclus dans ce plan, et aucun site de décharge n'a encore été fixé pour ces deux cazas.


Après la fermeture, en juillet dernier, de la décharge de Naamé, la plus grande du pays, des tonnes de déchets s'étaient accumulées, notamment dans les banlieues de Beyrouth. Depuis la réouverture de cette décharge le 12 mars, près de 900 000 tonnes de déchets amoncelés dans les rues de Beyrouth et du Mont-Liban ont été transportées vers Naamé en un temps « record », toujours selon le ministre de l'Agriculture, chargé de ce dossier depuis août.

 

(Lire aussi : Des médias russes évoquent un nouveau projet d'exportation des déchets à partir du Liban)

 

Six compagnies
Mais que va-t-il advenir des ordures nouvellement produites ? Le président du CDR Samir el-Jisr a assuré à la LBC que « des aires de stockage ont été créées près des décharges de Costa Brava et de Bourj Hammoud, dotées d'un isolant, pour recevoir les déchets disposés en ballots ». Il a précisé que l'ouverture des plis pour l'aménagement de Costa Brava a déjà eu lieu et sera annoncé aujourd'hui jeudi, alors que l'appel d'offres de Bourj Hammoud-Jdeidé a été prolongé de trois semaines, jusqu'au 7 juin. « Le travail d'enfouissement commencera à Costa Brava dans deux mois au maximum, à Bourj Hammoud, cela prendra un peu plus de temps », a-t-il ajouté.


Toujours selon la LBC, six compagnies ont présenté des offres pour l'aménagement de Costa Brava (brise-lames et cellules en mer, puisque les déchets serviront au remblayage) : al-Jihad for Commerce and Contracting (JCC), dont le propriétaire est Jihad el-Arab (il avait également participé à la « réhabilitation » du dépotoir de Saïda), Abdel Rahman Hourié, Hanna Khoury et frères, Milad Abou Rjeili avec une autre compagnie, Moawad-Eddé, en collaboration avec Hydromar, ainsi que Danache, en collaboration avec Khoury Contracting.


Par ailleurs, durant sa conférence de presse, le ministre de l'Agriculture a également fait savoir que sa mission était « terminée », soulignant que le ministère de l'Intérieur, conformément au plan gouvernemental, a formé un comité qui sera dorénavant chargé de ce dossier. Il est formé de représentants des ministères concernés et d'organisations internationales.


M. Chehayeb a souhaité que tous les dossiers relatifs à la gestion des déchets soient clos, et que le plan soit mis en place tel quel « afin qu'on ne retombe pas dans les mêmes écueils ». Il a rappelé qu'au bout des quatre ans de ce programme, le système axé sur la production d'énergie à partir des déchets (Waste to Energy, une sorte d'incinération), devrait avoir été mis en place. Il a enfin appelé les conseils municipaux nouvellement élus à travailler avec les organisations de la société civile afin de mettre en place le tri à la source, et réduire par conséquent le volume des déchets à traiter.

 

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