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Liban - Dossier des otages

Militaires otages : Les négociations gelées après le rejet par le Hezbollah des requêtes d’al-Nosra

Tammam Salam annule son voyage à Paris, pour la participation à la Cop21, en vue de suivre le dossier.

Un convoi de la Sûreté générale se dirigeant vers le village de Ersal, hier. Photo AFP

Les informations sur une libération imminente des seize militaires détenus par le Front al-Nosra depuis août 2014 ont abondé tout le week-end, mais des obstacles ont retardé l'opération d'échange entre les services libanais et le groupe islamiste. Une source digne de foi a indiqué ainsi en soirée à L'Orient-Le Jour que les négociations ont été gelées en raison du rejet par le Hezbollah de trois conditions posées par le Front al-Nosra : le transfert des blessés de l'organisation vers la Turquie ; l'extradition d'Abou Takieh vers la Turquie ; et l'acheminement de vivres vers le jurd de Ersal pendant l'hiver.

Selon certains médias locaux, le directeur de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim, s'est rendu dans la Békaa et a tenu des réunions dans un grand hôtel à Chtaura. Mais il a quitté le lieu sans que l'opération n'ait été finalisée. Un négociateur a indiqué en soirée que « de nouvelles conditions ont été posées par le groupe islamiste, qui retardent l'opération ». La MTV a confirmé que l'opération d'échange a buté sur des exigences du groupe islamiste qui veut approvisionner les réfugiés syriens dans les hauteurs de Ersal (une région qu'il contrôle) et sécuriser un passage pour évacuer ses blessés hors du Qalamoun. Al-Nosra se plaindrait également du fait que les garanties sur le transport des détenus libérés des geôles libanaises n'aient pas été assurées par la partie libanaise.

Les détails sur les échanges et sur la libération des prisonniers du groupe islamiste contre celle des otages, tels que rapportés par les médias, ont été démentis en journée par la Sûreté générale. Dans un communiqué, celle-ci a affirmé que « tout ce qui est dit dans les médias depuis le matin (hier matin), autour des négociations pour la libération des militaires détenus par le Front al-Nosra, est dénué de tout fondement, notamment en ce qui concerne les conditions de l'échange ». La Sûreté générale a demandé aux médias de « couvrir ce dossier humanitaire et sensible avec tout le professionnalisme et le sens des responsabilités requis, afin que cette affaire connaisse une fin heureuse ».


(Dossier : Qui sont les militaires libanais otages des jihadistes?)

 

Hier, tard en soirée, il était difficile de dire si l'opération d'échange était imminente ou non, interrompue ou non. Un indice du sérieux de l'affaire : le Premier ministre Tammam Salam a annulé son voyage prévu à Paris, pour représenter le Liban au Sommet du climat de l'Onu. Il a préféré rester au Liban pour suivre de près les développements en rapport avec ce dossier.

Selon les informations qui avaient filtré ce week-end, reprises par l'agence al-Markaziya, le marché inclurait la libération de 16 membres d'al-Nosra arrêtés à Roumieh, en échange des 16 militaires. Parmi ces détenus à Roumieh figurent Ola el-Okaili, la femme d'un cadre de Daech, Joumana Hmayed, Soja el-Douleimi, l'ex-femme d'Abou Bakr el-Baghdadi, ainsi que des détenus auprès du Hezbollah et du régime syrien. Le versement de sommes d'argent serait également prévu.

Des nouvelles contradictoires ont donc circulé hier toute la journée concernant l'imminence – ou non – de la libération des militaires, que ce soit dans les médias ou à travers les déclarations des responsables. Pour les parents des otages, qui campent place Riad el-Solh depuis près d'un an et demi, on peut aisément deviner que c'était la douche écossaise. C'est à bout de nerfs que Marie Khoury, sœur de l'otage Georges Khoury, répond aux questions de L'Orient-Le Jour en soirée. « Nous ne savons rien de précis », dit-elle d'une voix étouffée, avant de raconter que la dernière information qui lui est parvenue était une déclaration d'un homme politique, selon laquelle les négociations seraient bloquées pour le moment.
Interrogée sur la manière dont elle tient le coup, elle raconte : « Que voulez-vous que je vous dise ? Je n'ai pas mangé depuis le matin. Je fais quelques pas pour m'éloigner de la tente parce que je ne peux plus supporter de voir ma mère effondrée. J'espère qu'ils seront libérés, ce sera un cadeau avant les fêtes. »

 

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Les informations sur une libération imminente des seize militaires détenus par le Front al-Nosra depuis août 2014 ont abondé tout le week-end, mais des obstacles ont retardé l'opération d'échange entre les services libanais et le groupe islamiste. Une source digne de foi a indiqué ainsi en soirée à L'Orient-Le Jour que les négociations ont été gelées en raison du rejet par le...

commentaires (7)

Patience et longueur de temps!! De grâce! Libérez-les donc avant qu'il ne soit trop tard!

Zaarour Beatriz

21 h 44, le 30 novembre 2015

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Commentaires (7)

  • Patience et longueur de temps!! De grâce! Libérez-les donc avant qu'il ne soit trop tard!

    Zaarour Beatriz

    21 h 44, le 30 novembre 2015

  • POUVEZ VOUS PUBLIER CA AU MOINS ? Le directeur général du bureau de la sécurité générale libanaise a fait allusion aux intenses négociations en cours avec les terroristes, visant à libérer les otages libanais, affirmant que les discussions étaient arrivées à l’étape où la réalisation des exigences illogiques et irrationnelles des bact.Nosra n’était pas possible. Selon le site web libanais Al-Nashra, le général Abbas Ibrahim, DG de la sécurité générale libanaise a souligné lundi que la partie libanaise, dans ses négociations avec les terroristes et face aux exigences des bact Nosra avait fait preuve de souplesse et qu’elle avait bien appliqué toutes les étapes de l’accord. Insistant sur la poursuite des efforts destinés à libérer les militaires enlevés libanais, il a ajouté : « En dépit de tous les agissements et les tensions politiques, les efforts se poursuivent encore. Car les militaires sont les enfants du Liban et le pays ne reculera pas d’un iota sur les droits de ses enfants. Le général Abbas Ibrahim a qualifié d’injustes les informations des médias sur l’adoption des mesures de sécurité draconiennes et la fermeture des points de passage de la région d’Ersal, au nord-Est du Liban et dans les montagnes d’alentours, en vue de préparer la libération des otages.

    FRIK-A-FRAK

    15 h 24, le 30 novembre 2015

  • Quand les libanais comprendront-ils qu'on ne négocie pas avec le Hezbollah. Il se comporte en état totalitaire (alors que c'est une milice illégale), géré à Téhéran. Le Liban est dans une situation particulièrement difficile et notre pays n'avait pas besoin que la situation soit toujours bloquée par le Hezbollah sur tous les sujets d'intérêts nationales. C'est un véritable cancer qui ronge le Liban

    FAKHOURI

    11 h 40, le 30 novembre 2015

  • courage, c'est avant l'aube que la nuit est la plus noire.

    Lebinlon

    09 h 55, le 30 novembre 2015

  • ET SI LES OTAGES ÉTAIENT DES HEZBIOTES... LE COMPORTEMENT SERAIT DIFFÉTENT BIEN SUR...

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 14, le 30 novembre 2015

  • Il s'agit de la libération de soldats de l'Armée Libanaise. Le Hezbollah, milice illégale, n'a aucun droit à y faire obstacle. Si un accord est conclu entre l'Armée et les ravisseurs,le Hezbollah doit se soumettre, point final!

    Yves Prevost

    07 h 15, le 30 novembre 2015

  • J'ai l'impression que toutes les informations ci-dessus ne sont pas exactes, comme l'a dit la Sûreté générale en son communiqué. Il faut continuer à patienter et espérer.

    Halim Abou Chacra

    06 h 39, le 30 novembre 2015

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