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Liban - Diplomatie

Zarif : De nouvelles chances et une nouvelle vision pour les pays de la région

Achevant sa visite au Liban, le ministre iranien des Affaires étrangères a mis l'accent sur le dialogue régional, sans abandonner
la traditionnelle rhétorique de lutte contre Israël.

Le chef de la diplomatie iranienne, hier, au cours de sa conférence de presse au palais Bustros avec Gebran Bassil. Photo Ani

L'appui au Liban et l'appel au dialogue, doublés d'une affirmation de non-ingérence dans les affaires internes du pays, sont l'essentiel du message transmis par le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, qui a achevé hier sa visite officielle de deux jours à Beyrouth. Après un entretien, mardi soir, avec le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, il a reçu hier, à l'hôtel Phoenicia où il réside, le ministre de la Défense Samir Mokbel, avant de se rendre successivement à Aïn el-Tiné et au palais Bustros.
La rencontre avec le vice-Premier ministre s'est inscrite dans le prolongement de la rencontre du diplomate, la veille, avec le Premier ministre Tammam Salam dont il avait salué la gestion de la crise en affirmant la nécessité de maintenir le cabinet en place. À l'issue de l'entretien, Samir Mokbel a déclaré que les échanges ont « touché à toutes les démarches positives qui servent l'intérêt du Liban ». À une question sur le don iranien à l'armée, il a précisé que celui-ci n'a pas été évoqué avec son interlocuteur, l'armée étant actuellement « en état d'alerte ». « Le processus de l'armement viendra après, et c'est alors que sera traitée la question du don iranien », a-t-il dit.

Le dialogue, dividende de l'accord sur le nucléaire
Reçu ensuite à Aïn el-Tiné, par le président de la Chambre, Nabih Berry, Mohammad Javad Zarif a insisté sur l'impératif de maintenir la stabilité au Liban. S'exprimant à l'issue de sa rencontre, le diplomate iranien a affirmé que « les échanges ont porté sur les développements régionaux, et les moyens de garantir la sécurité, la stabilité et la paix au Liban ». Il a salué dans ce cadre « le rôle du président Berry dans le maintien de la stabilité et le soutien à la résistance » à la fois. Soulignant que « l'Iran s'est toujours tenu aux côtés du peuple libanais », le chef de la diplomatie iranienne a assuré que « l'accord sur le nucléaire fournit désormais un terrain propice à la coopération entre les États, qui devraient recourir au dialogue pour accomplir des objectifs communs ».
Au palais Bustros, c'est une conférence conjointe que le ministre iranien des Affaires étrangères a tenue avec son homologue libanais, Gebran Bassil, à l'issue de leur réunion.
M. Bassil a d'abord salué « le langage du dialogue, consacré par l'accord sur le nucléaire, au détriment de la logique de l'isolation ». Il a ensuite choisi de mettre l'accent sur la lutte commune contre le terrorisme – c'est-à-dire le même discours antérieur à l'accord sur le nucléaire. « Nous avons pressenti, avec l'Iran, le danger du terrorisme et mis en garde contre le fait d'écarter Téhéran de la lutte contre ce danger », a-t-il d'abord souligné, avant de se prononcer sur la politique interne en évoquant « le takfirisme politique ». Celui-ci « est beaucoup plus dangereux que le takfirisme idéologique, et nous en pâtissons au Liban », a-t-il ajouté, avant d'affirmer que « notre pays compte sur l'aide de l'Iran pour préserver le pluralisme ». Parmi les autres éléments qui portent atteinte à ce pluralisme, selon lui, se trouve l'afflux des réfugiés syriens, « devenu synonyme d'abolition du pluralisme ». Souhaitant que « l'accord sur le nucléaire se répercute positivement sur notre région », il a appuyé l'avis selon lequel « le retour des réfugiés syriens à leur pays pourrait préluder à une solution politique en Syrie ».

« Le Liban, un modèle de dialogue constructif »
Remerciant son homologue libanais pour « son accueil chaleureux » (bien qu'il ne se soit pas rendu à l'AIB pour l'accueillir, ni n'y a délégué un fonctionnaire du palais Bustros, apprend-on de source autorisée), Mohammad Javad Zarif a déclaré que l'Iran a tenté, à travers l'accord sur le nucléaire, « de prouver au monde que les problèmes ne peuvent être résolus par les sanctions et les pressions, mais par la coopération constructive et le dialogue basé sur le respect ». Il a estimé en outre que « le Liban est un modèle de résistance », mais aussi « un symbole de dialogue, et de dialogue entre plusieurs nationalismes, confessions et races. Nous sommes aux portes de la victoire du peuple libanais contre l'ennemi sioniste ». En plus de la rhétorique antisioniste habituelle, le diplomate iranien a toutefois prononcé un discours nouveau, celui « des nouvelles chances qui s'offrent aux pays de la région, et d'une nouvelle vision basée sur le dialogue et la mise au point des principes de paix et de stabilité pour faire face au terrorisme et à Israël ».
En réponse à une question sur la présidentielle libanaise, le diplomate s'est dit « heureux des informations qui nous parviennent sur le dialogue au Liban, surtout sur les affaires importantes. Néanmoins, l'Iran ne s'ingère pas dans les affaires intérieures libanaises, ni ne souhaite que le terrain libanais soit livré au jeu des puissances internationales ». Et de conclure : « Nous tendons la main à tous nos voisins, et nous sommes disposés à tout acte de coopération dans la lutte contre le terrorisme, l'extrémisme et le confessionnalisme. »

L'appui au Liban et l'appel au dialogue, doublés d'une affirmation de non-ingérence dans les affaires internes du pays, sont l'essentiel du message transmis par le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, qui a achevé hier sa visite officielle de deux jours à Beyrouth. Après un entretien, mardi soir, avec le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, il a...
commentaires (2)

IL SEMBLE ÊTRE L'HOMME DU RENOUVEAU... VERS LE MEILLEUR... POUR LA RÉGION ! ON ATTEND QUE LES ACTES PROUVENT SES PAROLES ! L'HOMME EST TOUJOURS SOURIANT ET SYMPATHIQUE...

LA LIBRE EXPRESSION

11 h 59, le 13 août 2015

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Commentaires (2)

  • IL SEMBLE ÊTRE L'HOMME DU RENOUVEAU... VERS LE MEILLEUR... POUR LA RÉGION ! ON ATTEND QUE LES ACTES PROUVENT SES PAROLES ! L'HOMME EST TOUJOURS SOURIANT ET SYMPATHIQUE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 59, le 13 août 2015

  • "Il a estimé que le Liban est un modèle de dialogue entre plusieurs nationalismes, confessions et races." ! De "Races" ?! Lesquelles ? Perses et Arabes ?

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    10 h 10, le 13 août 2015

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