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Lifestyle - Beyrouth insight

Khaled Abdel Malak, cheikh el-majanine

Suspendu entre ciel et terre, en apesanteur dans sa tête et au cœur d'une nature encore vierge, le sportif sort un deuxième ouvrage intitulé « Canyoning in Oman ». Une belle invitation à en découvrir les plus belles géographies.

Marta, l’épouse de Khaled Abdel Malak, suspendue à 120 mètres de « The Great Wall Drop ».

Les mains calleuses, qui ont gardé l'empreinte des roches touchées, saisies, empoignées, escaladées, dépassées. Le regard bleu tant il le suspend au ciel, le muscle tendu et un sourire juste heureux de se rappeler ces moments exceptionnels, Khaled Abdel Malak semble enfermé dans la ville. Son élément naturel est constitué de gouffres, de falaises, de cascades et de grottes. D'espaces infinis à traverser, parfois pour la première fois. À partager avec des fous du grand air, comme lui, comme sa femme et ses deux enfants. Des passionnés de canyoning, ce sport qui en comporte plusieurs en même temps, puisqu'il s'agit de marcher, parfois 33 heures d'affilée, de nager, de traverser des canyons, de descendre en rappel, de grimper enfin pour atteindre le sommet des falaises et le sommet de son effort.

Pour cet homme qui, étrangement, avait la peur du vide, la revanche est aujourd'hui belle. Savoureuse. « Je me sentais mal sur un balcon ! Et puis j'ai rencontré un couple d'amis français qui m'ont initié à la grimpe. » Depuis, ce stomatologue et chirurgien maxillo-facial, qui réside à Oman depuis 20 ans, aime jouer aux aventuriers dès qu'il le peut. « Ce sont mes parents qui m'ont communiqué leur amour de la nature et du sport. » Né à Btater (caza de Aley), ce grand sportif a quitté le Liban à dix-sept ans pour poursuivre des études de médecine, d'abord en Roumanie, puis en France, avant de déposer ses bagages, chausser ses (impatientes) bottes de marche et ses envies de nature sauvage et amicale au sultanat d'Oman. « Un pays exceptionnel avec un immense potentiel encore vierge à découvrir, une sécurité fabuleuse et une population paisible et hospitalière », dit-il. De ces longues randonnées qui le transforment malgré lui en explorateur heureux, il a sorti un premier livre en 2008, In Search of the Sublime, A Journey Through Oman, dans lequel, déjà, il avait dévoilé son talent d'artiste photographe qu'il a su mettre au service de sa passion sportive. Quelques années après d'incalculables sorties en canyoning et une envie intacte de prolonger ces belles sensations, il renouvelle l'expérience avec Canyoning in Oman, 12 Exceptional Wadis.

Infiniment grand et tellement petit
« Durant ces dernières années, j'ai eu l'occasion de découvrir 12 canyons, dont 8 étaient encore complètement vierges avec parfois des cascades de 100 mètres. Nous avons été les premiers êtres humains à y accéder, ce qui était à la fois difficile et extraordinaire. » Khaled Abdel Malak contacte alors les autorités qui lui donnent tout leur soutien. Le ministre de l'Information ira même jusqu'à financer le projet, qui est une superbe fenêtre sur ce pays parfois méconnu. Familier avec le métier de journaliste, qu'il fait en amateur, mais régulièrement pour le Oman Observer depuis 2 ans – il a déjà rédigé plus de 110 articles –, l'auteur a voulu cette fois-ci rajouter la dimension humaine, l'infiniment petit devant cet infiniment grand.

L'ouvrage est ainsi divisé en deux langues, anglaise et arabe. Promenade dans les différents « wadis », Wadi Kamah, al-Hijri, Bani Kharus, Halfain, al-Hail, Bani Habib, al-Nakhr, al-Naqma, Qasheh, Saada, Taab et Wadi Tiwi, son préféré. Chaque chapitre est accompagné d'informations techniques très précises, de conseils et surtout de photos dans lesquelles l'élément humain illustre l'échelle illimitée de ces sites et leur puissance. « Ce livre s'adresse à des personnes qui aiment la photo sportive et à celles qui veulent faire du canyoning à Oman. J'y explique comment arriver à un lieu, organiser au mieux la randonnée et, surtout, j'essaie de leur donner envie... »
L'ouvrage, qui n'est pas disponible au Liban, donne un avant-goût des souvenirs de « cheikh el-majanine », comme le surnomment affectueusement ses amis. Pour en voir plus, il suffit d'accéder à sa page Facebook, ou Youtube...

En attendant, peut-être, un livre sur la nature libanaise, « de dedans » , et un documentaire de 26 minutes, le sportif va essayer de vendre son ouvrage sur le Net. « Je suis fainéant », aime-t-il à répéter en souriant, le regard ailleurs. Pas tant que ça...

 

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