Rechercher
Rechercher

Culture - Exposition

Abdel Rahman Katanani : d’air, de terre et de fer

À la galerie Agial une tornade avoisine un olivier. Point commun entre ces deux éléments ? Le fil barbelé, que l'artiste a réussi à tordre pour réaliser ces magnifiques compositions. À couper le souffle...

Les fils de fer tourbillonnent et... s’enracinent.

Il est né dans un camp palestinien, séparé du reste du monde par des fils barbelés. Avec le temps, Abdel Rahman Katanani a réussi à faire oublier la laideur de ces lianes métalliques, voire à les sublimer. Entre ses mains, ces fils sont devenus, à une certaine époque, des cordes à sauter pour les enfants du camp, des cerceaux, ou encore des ballons. Aujourd'hui encore, après une résidence à la Cité internationale des arts à Paris (d'octobre 2013 à janvier 2015), l'artiste a ramené dans sa valise un travail qu'il a achevé in situ, à la galerie Agial. Le point avec cet artiste sorti de l'ombre, de la mélancolie d'un camp, pour atteindre le beau, l'absolu.

Abdel Rahman Katanani, êtes-vous tornade...?
Cela va vous étonner, mais je suis plutôt tornade. Ce travail est en effet sujet à plusieurs interprétations. Alors que selon beaucoup d'observateurs, la tornade est un élément ravageur et destructeur, pour moi, ce vent circulaire, qui grimpe d'abord en ligne droite vers le ciel et tournoie par la suite, est emblème d'élévation et d'avenir. Pour recommencer, repartir à zéro, il faut faire table rase de tout ce qui est ancien. Seule la tornade peut faire cela. L'autre interprétation, bien sûr, serait ce vent qui emporte tout sur son passage, notamment dans la région du Moyen-Orient. Or je laisse cette interprétation pour les pessimistes.

... Ou êtes-vous olivier ?
L'arbre, symbole de paix par excellence, représente également l'enracinement dans cette partie de la terre, l'amour des traditions. Les racines, cependant, doivent nous aider à regarder vers le haut et non en arrière. Cela ne sert à rien de se retourner toujours vers le passé.

Le fil barbelé est-il votre matériau de prédilection?
En travaillant le fil, j'ai appris à le dompter et à le maîtriser. Onze mille mètres de fils barbelés, imbriqués et enchevêtrés, pour composer cette tornade, ce n'est pas une mince affaire ! À présent, ce fil est entièrement soumis à mes désirs. Par ailleurs, en le tordant, il s'établit une sorte de dialogue et de confrontation. C'est mon moment de contemplation. Et s'il arrive que je me blesse, parce que je travaille souvent à mains nues, ces blessures, je l'avoue, ont un goût de victoire. Une victoire absolue sur la matière, et pourquoi pas sur les éléments ?

À la galerie Agial jusqu'au 30 mai, en espérant voir cette installation dans un endroit public afin qu'elle prenne toute son ampleur. Et son envol...

Il est né dans un camp palestinien, séparé du reste du monde par des fils barbelés. Avec le temps, Abdel Rahman Katanani a réussi à faire oublier la laideur de ces lianes métalliques, voire à les sublimer. Entre ses mains, ces fils sont devenus, à une certaine époque, des cordes à sauter pour les enfants du camp, des cerceaux, ou encore des ballons. Aujourd'hui encore, après une...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut