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Afrique du Sud: renforts de police après de nouvelles violences xénophobes

La police sud-africaine a déployé samedi des renforts dans l'agglomération de Johannesburg après une nouvelle nuit de violences à caractère xénophobe perpétrées par de petits groupes de pilleurs et casseurs, dont plus de 30 ont été arrêtées.

"Plus de 30 personnes ont été arrêtées la nuit dernière et seront poursuivies pour violences publiques, vol, effractions et destruction volontaire. La situation est calmée maintenant mais nous prévoyons de renforcer nos effectifs", a précisé à l'AFP Lungelo Dlamini, un porte-parole de la police provinciale. Les violences sont le fait "de petits groupes de vingt à trente personnes qui en profitent pour piller et casser", a ajouté M. Dlamini, précisant que les boutiques attaquées étaient "de petits commerces appartenant à des étrangers".

La police a notamment dû intervenir avec des tirs de balles en caoutchouc pour disperser des émeutiers dans le grand township d'Alexandra, township pauvre du nord de l'agglomération à la réputation sulfureuse. Près de 400.000 personnes s'entassent sur 7,6 kilomètres carrés, beaucoup dans des baraquements en tôle composés d'une seule pièce. A Alexandra, "des magasins ont été victimes d'effractions et volés", selon M. Dlamini.

L'agglomération de Johannesburg est très étendue et des violences se sont aussi produites dans le sud-est à Thokoza, cité noire théâtre d'affrontements meurtriers entre Sud-Africains noirs au début des années 1990 à la fin de l'apartheid.

Les quartiers de Cleveland et Jeppestown ont aussi été touchés. Un calme précaire régnait de nouveau aux abords d'un foyer de travailleurs de Jeppestown théâtre d'un face-à-face violent dans la soirée entre des riverains et la police. Les forces de l'ordre ont a été caillassées et la circulation interrompue plusieurs heures sur l'autoroute M2 voisine. "A minuit, l'autoroute était de nouveau dégagée, et maintenant la police municipale est aussi déployée", a poursuivi M. Dlamini.

Le Forum de la diaspora africaine (ADF) a appelé le gouvernement sud-africain à passer sans attendre à la vitesse supérieure pour protéger les nombreux ressortissants étrangers africains de Johannesburg et Pretoria.
"Nous pensons qu'il faut faire appel à l'armée pour stopper ces atrocités (...) Le gouvernement sud-africain compte attendre jusqu'à combien d'immigrants tués pour utiliser l'armée comme en 2008 ?", a lancé dans un communiqué son porte-parole Jean-Pierre Lukamba, d'origine congolaise.

La police s'en tient pour l'instant à un décompte total de six morts, mais l'association parle elle de 15 morts et plus de 2.500 déplacés, depuis le début des violences qui ont démarré avant Pâques à Durban, sur la côte est. En 2008, les violences xénophobes avaient fait 62 morts, dont une vingtaine de Sud-Africains pris dans les affrontements. Depuis, ces violences sont récurrentes.

La police sud-africaine a déployé samedi des renforts dans l'agglomération de Johannesburg après une nouvelle nuit de violences à caractère xénophobe perpétrées par de petits groupes de pilleurs et casseurs, dont plus de 30 ont été arrêtées.
"Plus de 30 personnes ont été arrêtées la nuit dernière et seront poursuivies pour violences publiques, vol, effractions et destruction...