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Liban - La situation

Présidentielle : Washington sollicité pour entrer en lice

Amine Gemayel recevant l’ambassadeur David Hale : déblocage et présidence. Photo Ani

Les échéances s'accumulent, et, avec elles, les risques de voir le pays entraîné dans une situation inextricable, d'autant plus que persistent le marasme et une paralysie institutionnelle quasi totale.
En attendant, le Liban tente de parer au pire, comme il le peut, et se prépare, sous la pression grandissante des puissances étrangères, à affronter les dangers qui pourraient pointer du côté de ses frontières sud aussi bien que nord.

Alors que l'armée venait d'achever la première phase d'une opération préventive dans le jurd, qualifiée par nombre d'observateurs de réussite stratégique à plus d'un niveau, les yeux sont de nouveau tournés vers le Sud, où l'armée israélienne a effectué hier des manœuvres à la frontière, suscitant de nombreuses questions sur leur portée. Des drones ont survolé dans la journée les hameaux de Chebaa et le plateau du Golan, alors qu'une unité de blindés et d'infanterie ratissait de son côté la zone de la ligne bleue séparant les deux pays.

 

(Lire aussi : L'armée libanaise a réussi là où d'autres ont échoué, affirme Kahwagi)


À la veille du départ du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, à Washington où il doit prononcer mardi une allocution devant le Congrès, les interrogations se multiplient sur les dernières cartes que pourrait jouer le responsable israélien à la veille des élections qui l'attendent à son retour, histoire de les exploiter dans les urnes lors de cette échéance cruciale. Des observateurs craignent en effet la tentation que pourrait avoir Netanyahu de jouer les va-t-en-guerre en prétextant une action punitive contre le Hezbollah – désormais impliqué avec son allié iranien dans une sorte de « front uni » reliant le Liban au Golan. C'est ce qui expliquerait d'ailleurs les craintes exprimées récemment par Washington à l'égard de la situation au Liban-Sud et le forcing effectué par l'Occident en général et par les États-Unis en particulier, pour relancer la dynamique présidentielle, le bastion par excellence à même de sauvegarder l'édifice institutionnel dans son ensemble.


(Lire aussi : Liban-Sud : Ban redoute « une erreur de calcul qui conduirait à un nouveau conflit »)


Une chose est sûre : il n'est plus question à ce stade de chercher à libaniser l'échéance présidentielle, tant il est vrai que les efforts en ce sens se sont avérés infructueux. Le blocage qui perdure depuis 9 mois est en soi une preuve que l'élection à la première magistrature ne peut plus, à ce stade des développements locaux et régionaux, être laissée à la seule volonté des protagonistes locaux, enlisés dans un bras de fer qui a abouti à une impasse. La multiplication des rencontres entre leaders chrétiens hors du tandem Aoun-Geagea, d'abord sous la houlette de Michel Sleiman, ensuite, chez Amine Gemayel, est en outre un indicateur supplémentaire du refus de la classe politique chrétienne de l'impasse créée par les deux candidatures chrétiennes « exclusives » qui ont fini par se neutraliser mutuellement. Elle signifie également le rejet du monopole de la question présidentielle par ces deux personnalités.

C'est sous cet angle qu'il faut comprendre la demande exprimée par des responsables libanais auprès de l'ambassadeur des États-Unis, David Hale, dont le gouvernement a été sollicité pour intervenir de manière plus active dans l'échéance libanaise, notamment en définissant une date butoir pour l'élection présidentielle et en soumettant une liste de candidats consensuels.
C'est dans cet esprit qu'il faut également comprendre les déplacements du diplomate américain hier auprès de l'ancien chef d'État, Amine Gemayel, la vacance présidentielle ayant été au centre des échanges. Le peu d'informations distillées à l'issue de la rencontre n'en reflète pas moins les inquiétudes qui ressortent de plus en plus fréquemment de ce type de rencontre. Il a été question des répercussions autrement pesantes de la vacance présidentielle sur l'avenir du pays, mais aussi de la prochaine discussion au sein du Conseil de sécurité portant sur le rapport semestriel sur la résolution 1701 de l'Onu, qui devrait évoquer l'échéance présidentielle. Ce qui constituerait pratiquement une forme de pression internationale supplémentaire pour accélérer la dynamique électorale.

Un déblocage est également attendu au niveau du fonctionnement du gouvernement, paralysé depuis plusieurs semaines par la règle du jeu de l'unanimité à laquelle aucun autre mécanisme ne semble avoir été formellement trouvé encore pour mettre fin à la paralysie. Du moins, c'est ce qui ressort des propos du ministre des Télécommunications, Boutros Harb, qui a considéré hier encore que ce n'est pas la peine de retourner au Conseil des ministres avec des « velléités d'obstruction et une volonté d'hégémonie de la part d'une partie ». Le ministre, qui a rencontré le chef des Forces libanaises, a été jusqu'à parler de « crise de régime ». De sources concordantes, on apprend toutefois que la question du mécanisme en Conseil des ministres serait prête d'être réglée, avec, en toile de fond, une nouvelle entente sur la sémantique cette fois-ci, plus précisément sur le concept du « consensus » au sein du gouvernement et non de l'unanimité qui équivaudrait à un droit de veto pratiqué par l'une ou l'autre partie. Ce n'est pas encore gagné, dira M. Harb, qui a estimé hier que la question « est compliquée et nécessite une plus grande réflexion », laissant toutefois entendre qu'une nouvelle culture comportementale devrait prévaloir, celle qui bannirait de son lexique l'attitude de l'obstruction.

 

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Les échéances s'accumulent, et, avec elles, les risques de voir le pays entraîné dans une situation inextricable, d'autant plus que persistent le marasme et une paralysie institutionnelle quasi totale.En attendant, le Liban tente de parer au pire, comme il le peut, et se prépare, sous la pression grandissante des puissances étrangères, à affronter les dangers qui pourraient pointer du...

commentaires (6)

Quand on a des responsables irresponsables, il faudra se soumettre à la volonté d 'autrui . Triste .

Sabbagha Antoine

17 h 27, le 28 février 2015

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Commentaires (6)

  • Quand on a des responsables irresponsables, il faudra se soumettre à la volonté d 'autrui . Triste .

    Sabbagha Antoine

    17 h 27, le 28 février 2015

  • Mohammad Raad est sincère en appelant à élire un président de la République, mais il a sans doute omis de prononcer le nom de son candidat Michel Aoun. Ou lui ou personne...L'erreur d'un brave en vaut mille !

    Un Libanais

    14 h 59, le 28 février 2015

  • LA SITUATION La vacance présidentielle est devenue un cauchemar général. Tout particulièrement pour Bkerké, la plus pressée de "relancer la dynamique présidentielle, le bastion par excellence à même de sauvegarder l'édifice institutionnel dans son ensemble". Mais le successeur de St Maron s'en fout de tous les édifices institutionnels du monde. IL reste impassible et perché sur sa devise 'Moi ou personne'.

    Halim Abou Chacra

    11 h 00, le 28 février 2015

  • Nous sommes malheureusement les otages de "gamins irresponsables, et incapables" qui prétendent agir pour le bien du pays !!! Quelle honte de devoir toujours demander l'aide des autres pour résoudre NOS PROBLEMES... Irène Saïd

    Irene Said

    09 h 54, le 28 février 2015

  • Un des avantages des soubresauts que vit ce kottor-contrée bidon, est qu’ils enrichissent le langage. N’ayant finalement pas grand-chose à dire d’original, les experts-exégètes Malsains en 8 cherchent à le dire de façon inédite. Comme pour "les produits toxiques", en argot boursier ! L’expression paraît idéalement convenir à ces Martiens en 8 e.g. Peut-être, que someday, faudrait-il s’en servir à leur endroit en tant que "produits"…. en bourse bon marché et au rabais. Quant à leur maître aSSadique, il n’en est certes pas à son premier coup d’essai, mais son évocation d’une action gouvernementale négative du Caravansérail est certes de nature à ragaillardir bien de ces esprits dégueu en 8 si pusillanimes. Davantage en tout cas que les malencontreuses turbulences ministérielles récessives jaillies du gosier du porte-coton boSSfàrienique, à qui on avait interdit l’usage dans ce cas bien précis du mot mouise ; yâ hassirtîîîh! On a appris également que lorsque cela va trop mal dans ces sombres officines walyoulfakihistes, on se tire! une ligne?.... de crédit en deniers "USD Grand Satanique" comme ailleurs on se "tire… un rail ou une ligne" ! Ça revigore et ça aide. Et que, malgré tout, on ne doit donc nullement sous-estimer la fâcheuse main sournoise du bääSSyrien d’ici et d’à côté qui, comme celle de ses "8 politicards" affidés, a une funeste propension à se glisser everywhere, particulièrement dans le képi et le maroquin de tous ses zouaves Malsains en 8 pseudo-libanais(h).

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    08 h 51, le 28 février 2015

  • L'APOCALYPSE : L'ETAT EST L'OTAGE D'IRRESPONSABLES AVENTURIERS SOUS LES ORDRES D'ÉTRANGERS !!! RIEN N'EST PLUS DEBOUT !!! LA MAIN-MISE S'Y EST BIEN ÉTABLIE !!! CHRÉTIENS LIBANAIS, RÉVEILLEZ-VOUS... CAR VOUS... ET VOUS SEULS... ALLEZ PAYER LE PRIX FORT... DÉBARRASSEZ-VOUS DE VOS BREBIS GALEUSES ET PERDUES... NETTOYEZ D'URGENCE VOS ÉCURIES !!! REHAUSSEZ VOUS AU NIVEAU DE LA SITUATION !!! OU... LA PARTIE POUR VOUS EST PERDUE POUR TOUJOURS !!! LE CYCLONE EST EN ROUTE... LA DÉFLAGRATION SERA DE TAILLE... À CAUSE DES IRRESPONSABLES AVENTURES DE CERTAINS ACHETÉS ET VENDUS !!! ALLAH YISTOR...

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 01, le 28 février 2015

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