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Liban - Exécutif

Grincement de dents en Conseil des ministres

Un Conseil des ministres politique par excellence hier, marqué par des querelles interministérielles.

Plusieurs remarques ont été faites hier par les ministres sur le mécanisme de travail du gouvernement. Photo Dalati et Nohra

Il était évident que les contacts politiques qui ont précédé la réunion ordinaire du gouvernement hier au Sérail ont permis d'éviter un débat houleux, que le discours du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, contre Bahreïn et l'affaire du raid israélien sur le Golan, au cours duquel six membres du Hezbollah et autant de militaires iraniens ont été tués dimanche, n'allaient pas manquer de provoquer, rapporte notre correspondante au Sérail Hoda Chédid.

Si le gouvernement a mis les points sur les « i » au sujet des deux affaires, sans qu'une violente querelle n'éclate, il a failli ne pas sortir indemne de l'examen d'un ordre du jour technique qui a mis en relief l'absence de cohésion gouvernementale, au point que des appels ont été lancés pour une révision du mécanisme d'action du Conseil des ministres.
Politique d'abord : selon les résolutions officielles, annoncées par le ministre de l'Information, Ramzi Jreige, le Conseil des ministres a dénoncé l'attaque israélienne contre le Golan « où des Libanais ont été tués » et a assuré « que toute déclaration d'une partie politique n'engage que la responsabilité de cette dernière ». « La position de l'État est exprimée par le Conseil des ministres sur base des résolutions qu'il prend », a poursuivi M. Jreige avant de déplorer, toujours au nom du Conseil des ministres, « les violations israéliennes des résolutions internationales à travers des agressions répétées contre le territoire libanais, et notamment la résolution 1701 du Conseil de sécurité à laquelle le Liban se conforme ». « L'unité et la solidarité des Libanais ainsi que leur respect des résolutions internationales leur permettront de faire face à toute agression israélienne », selon le communiqué du Conseil des ministres.

On apprend qu'avant que cette formule ne soit adoptée, un débat a eu lieu au sujet de l'implication du Hezbollah en Syrie et que les deux ministres de cette formation ont expliqué qu' « abstraction faite du point de vue des différentes parties politiques quant à la présence du parti chiite en Syrie, il est impératif d'admettre qu'Israël a attaqué la Résistance ». Ils ont aussi estimé qu'il n'y a pas à craindre pour l'intérêt du Liban ou pour la Résistance.

(Lire aussi : Siniora : Pas question de mettre en péril le Liban pour servir des agendas régionaux)

L'ordre du jour
Les querelles ont commencé dès que l'examen de l'ordre du jour a été entamé avec le point relatif aux transferts de fonds qui étaient prévus depuis 1993 pour l'ouverture d'une route entre la région de Masnaa et Homs-Qousseir en Syrie, et à des projets d'aménagement de routes secondaires à Tyr (30 millions de dollars). Le dossier avait été ajourné la semaine dernière à cause de réserves exprimées par le ministre de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur, Élias Bou Saab, qui avait réclamé des explications au sujet du choix de la région. La polémique sur le même point devait reprendre hier, mais s'est vite transformée en querelle qui s'est étendue à des questions aussi générales que la distribution de l'asphalte et les projets du ministère des Travaux publics et des Transports.

Un autre débat s'est ouvert sur le mécanisme de travail du Conseil des ministres et n'a pris fin qu'avec la décision d'approuver les transferts. Une approbation sur laquelle les ministres Gebran Bassil, Élias Bou Saab et Michel Pharaon ont cependant exprimé des réserves. M. Pharaon a lui aussi réclamé des explications sur les critères de choix de certaines régions et pas d'autres.

« Qu'on en finisse avec cette mascarade »
Un troisième conflit a éclaté entre M. Bou Saab et son collègue des Télécommunications, Boutros Harb, qu'il a accusé de refuser exprès de signer un décret portant promotion de fonctionnaires de son département. D'autres ministres ont rebondi sur la question, soulevant la problématique de l'approbation de décrets. Le mécanisme de travail du Conseil des ministres a une nouvelle fois été mis en cause. Finalement, il a été demandé au chef du gouvernement, Tammam Salam, d'engager des contacts avec les parties politiques représentées au gouvernement pour une révision du mécanisme de travail, de sorte à barrer ainsi la voie à des veto ministériels. En sortant de la salle de conférences, le ministre de l'Économie et du Commerce, Alain Hakim, devait lâcher cette phrase on ne peut plus éloquente : « Priez pour que nous ayons un président et qu'on en finisse avec cette mascarade. » Élias Bou Saab a quant à lui dénoncé « un esprit vindicatif ministériel ».

Il n'en demeure pas moins que les ministres ont pu plancher sur l'ordre du jour. L'approbation du cahier des charges pour l'importation de gaz et de fuel-oil pour le compte d'EDL a été ajournée à la demande du ministre Nabil de Freige, dans l'attente de l'étude de faisabilité en cours. Nabil de Freige, Michel Pharaon, Sejaan Azzi et Alain Hakim ont en outre réclamé la suspension du déboisement de Janneh, en prévision de la construction, très contestée, d'un barrage, et demandé au ministre de l'Environnement d'établir une étude d'impact du projet.
Le Conseil des ministres a, entre autres, donné son feu vert à l'octroi d'une avance du Trésor de 45 milliards de livres au CDR pour la construction de prisons.

 

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Il était évident que les contacts politiques qui ont précédé la réunion ordinaire du gouvernement hier au Sérail ont permis d'éviter un débat houleux, que le discours du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, contre Bahreïn et l'affaire du raid israélien sur le Golan, au cours duquel six membres du Hezbollah et autant de militaires iraniens ont été tués dimanche,...

commentaires (5)

VINGT HUIT MINISTRES ? CINQUANTE SIX OPINIONS !!! DE LA RIGOLADE À GOGO...

LA LIBRE EXPRESSION

09 h 40, le 25 janvier 2015

Tous les commentaires

Commentaires (5)

  • VINGT HUIT MINISTRES ? CINQUANTE SIX OPINIONS !!! DE LA RIGOLADE À GOGO...

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 40, le 25 janvier 2015

  • En effet, des conFlits, entre aveugles et paralytiques !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    12 h 38, le 24 janvier 2015

  • "...dénoncé l'attaque israélienne contre le Golan « où des Libanais ont été tués » et a assuré « que toute déclaration d'une partie politique n'engage que la responsabilité de cette dernière ». Les Libanais tués au Golan n'avaient qu'à rester chez eux...cad, au Liban, ou, s'ils préfèrent, en Iran!

    Georges MELKI

    10 h 20, le 23 janvier 2015

  • ILS NE S'ENTENDENT QUE SUR 3ABBI IL JAYBÉ !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 16, le 23 janvier 2015

  • J'aime bien les quatre derniers mots de cet article: 45 milliards de livres pour "La construction de prisons". Il est bien sur que nous en avons grandement besoin, mais qui serviront-elles a heberger? Telle est la question. Mais, sans jeu de mots,ce quíl nous faut, mes amis,seraient plutot quelques tonnes de bon sens.Quand est-ce que nos ëdiles"se decideront-ils a se comporter en adultes et diriger ce pays avec un minimum d'órdre et de methode, et surtout metre les citoyens au courant de ce quíls font "reellement", non pas en apparence?Nous savons tous que les "coffres sont vides"" et que nous vivons au jour le jour. Nést-il pas temps de s'arreter pour souffler et "faire un plan", au lieu de continuer a improviser????????

    George Sabat

    08 h 52, le 23 janvier 2015

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