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Liban - Diplomatie

La voie est ouverte à une aide militaire française consistante

L'entretien Hollande-Hariri hier à l'Élysée a fait bouger les choses et levé des obstacles.

François Hollande et Saad Hariri très souriants hier dans les couloirs de l’Élysée. Photo Dalati et Nohra

Après l'entretien hier à l'Élysée entre le président François Hollande et l'ancien Premier ministre libanais Saad Hariri, il est permis de dire que quelque chose a bougé à propos de l'aide militaire au Liban. Aussi bien au niveau de l'accord franco-saoudien de 3 milliards de dollars qu'en ce qui concerne le milliard dont l'usage est confié à M. Hariri. Cette impression se base sur les déclarations du chef du courant du Futur ainsi que sur des informations recueillies dans les cercles proches de la présidence de la République française.
Après cet entretien d'une heure environ, M. Hariri a déclaré dans la cour de l'Élysée qu'il s'agissait d'un important échange de vues, du reste concordantes, sur la gravité de la situation au Liban et dans la région. Il a indiqué que la France suit de près les derniers développements à cet égard.

 

(Pour mémoire : Accord franco-saoudien d'aide au Liban : Riyad aurait posé de nouvelles "conditions")


Après avoir remercié son hôte pour son attention et pour le soutien de la France au Liban, M. Hariri a indiqué qu'il avait expliqué ce qu'il a pu faire en matière d'aide militaire au Liban, dans le cadre du don d'un milliard de dollars accordé par l'Arabie saoudite pour venir en aide à l'armée libanaise.
L'ancien chef de gouvernement a encore dit : « J'ai expliqué au président Hollande notre action avec l'armée libanaise pour lui venir en aide afin que la situation au Liban et dans la région s'améliore, car ce qui se passe au Liban est très grave et les dangers ne pourront être évités que par l'union de tous les Libanais. »
« Nos compatriotes doivent comprendre, a ajouté M. Hariri, que seule notre unité peut sauver le Liban. »
Prié de dire si des obstacles se dressent sur la voie de la concrétisation de l'accord d'aide militaire au Liban, M. Hariri a affirmé qu'en ce qui concerne le milliard dont il a la charge, bien de choses ont été accomplies et elles seront rendues publiques dans une semaine ou dix jours. Il a annoncé dans ce contexte que du matériel militaire sera livré au Liban le plus rapidement possible.
Pour ce qui est de l'accord franco-saoudien des trois milliards, M. Hariri a indiqué que Paris et Riyad « avancent dans la bonne direction ». « Bien sûr, la France va livrer des armes au Liban, a souligné M. Hariri. Je crois que cela va se passer et on verra dans les jours qui viennent. L'accord est finalisé, c'est une question de jours. L'affaire franco-saoudienne a déjà été faite. »

 

La présidence et Daech
Après avoir affirmé, en réponse à une autre question, qu'il est pour l'élection d'un nouveau président de la République dans les plus brefs délais, M. Hariri a souligné que l'élection d'un président doit prévaloir sur les élections législatives. « Il n'y aura pas d'élections législatives avant l'élection présidentielle, a affirmé M. Hariri. S'ils veulent organiser des élections législatives, qu'ils le fassent sans le courant du Futur », a-t-il souligné.
Interrogé par une journaliste française sur ce que peut faire encore la France face à la situation au Liban et dans la région, M. Hariri a déclaré que la France « peut faire beaucoup plus parce que Daech est en train d'avancer », ajoutant que la coalition doit mieux concentrer ses forces. Il a invité sur ce plan la communauté internationale à « faire beaucoup plus » contre l'État islamique. « Nous avons besoin de frappes massives et non pas de frappes stratégiques, car cet extrémisme que l'on voit dans le monde arabo-musulman ne représente pas l'islam qui compte un milliard sept cent millions de musulmans, a déclaré M. Hariri. Il s'agit de terroristes qui ne connaissent pas de religion et qui n'ont pas de Dieu. Et c'est pour cela qu'il faut frapper Daech durement pour lui faire mal. »


Côté Élysée, pas de communiqué ni de déclaration, mais juste une insinuation d'une personnalité proche de la présidence qui a jugé, sans faire de distinction entre l'accord franco-saoudien et le millliard confié aux bons soins du président Hariri, que l'entretien Hollande-Hariri a fait bouger les choses et même aplani plus d'un obstacle qui se dressait sur la voie d'une aide consistante et rapide à l'armée libanaise qui se bat, en première ligne, contre le terrorisme.

 

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Après l'entretien hier à l'Élysée entre le président François Hollande et l'ancien Premier ministre libanais Saad Hariri, il est permis de dire que quelque chose a bougé à propos de l'aide militaire au Liban. Aussi bien au niveau de l'accord franco-saoudien de 3 milliards de dollars qu'en ce qui concerne le milliard dont l'usage est confié à M. Hariri. Cette impression se base sur les...

commentaires (3)

CON.. SIS... TANTE ? QUELLE TANTE ?

LA LIBRE EXPRESSION

09 h 42, le 09 octobre 2014

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Commentaires (3)

  • CON.. SIS... TANTE ? QUELLE TANTE ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 42, le 09 octobre 2014

  • "dans le cadre du don d'un milliard de dollars accordé par l'Arabie saoudite pour venir en aide à l'armée libanaise", faux puisque le don est évalué à trois milliards. De plus, verser des liquidités et non des armes implique nécessairement d'autres accords pour déterminer auprès de qui on achète les armes

    Olivier Georges

    16 h 54, le 08 octobre 2014

  • Ce milliard confié aux bons soins du président Hariri ne devra-t-il pas être offert directement à l’armée libanaise et pourquoi donc tout ce détour ?

    Sabbagha Antoine

    15 h 43, le 08 octobre 2014

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