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Moyen Orient et Monde - Révolte

Les jihadistes décapitent l'otage britannique Alan Henning

La Turquie promet son aide à la ville frontalière ; les jihadistes affirment avoir décapité l'otage britannique Alan Henning.

Le travailleur humanitaire britannique Alan Henning, portant, le 15 septembre 2015, un enfant réfugié dans un camp à la frontière syro-turque. AFP PHOTO / FOREIGN AND COMMONWEALTH OFFICE

Le groupe État islamique (EI, ex-Daech) a revendiqué dans une vidéo l'exécution par décapitation du travailleur humanitaire britannique Alan Henning, en représailles aux frappes aériennes britanniques contre l'EI en Irak, a rapporté hier le centre américain de surveillance des sites islamistes SITE. La vidéo intitulée « un nouveau message à l'Amérique et à ses alliés » a été réalisée selon le même scénario que lors des exécutions précédentes de deux Américains et d'un Britannique. L'EI présente aussi un autre otage américain, Peter Kassig, dans cette vidéo, qui n'a pas encore été authentifiée.

À la frontière turco-syrienne, les forces kurdes syriennes résistaient désespérément hier au siège de Aïn al-Arab (Kobané en kurde) par l'EI, après avoir vécu son bombardement le plus violent depuis le début de l'assaut jihadiste, avec au moins 60 obus de mortier tirés par l'EI, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Une épaisse fumée noire flottait au-dessus de la ville et des tirs d'obus s'y succédaient à intervalles réguliers, a constaté une journaliste de l'AFP depuis la frontière turque. Depuis plusieurs jours, les jihadistes se sont rapprochés à partir de trois axes de Aïn al-Arab, défendue tant bien que mal par des membres des Unités de protection du peuple (YPG, principale milice kurde), inférieurs en nombre et moins bien armés.

Malgré l'avancée des jihadistes, aucune des six frappes aériennes effectuées jeudi et hier en Syrie par la coalition internationale, conduite par les États-Unis et rejointe hier par l'Australie et le Canada, n'a visé la ville assiégée. « Nous défendons (Kobané) seuls », a d'ailleurs confié un responsable local kurde, Idriss Nahsen, réclamant armes et munitions. « Le monde reste silencieux alors que les Kurdes sont massacrés », a déploré un témoin de la bataille, Burhan Atmaca, au poste-frontière turc de Mursitpinar.

Fort de dizaines de milliers d'hommes recrutés notamment à l'étranger – un groupe de Tchétchènes fait ainsi partie des assaillants de Kobané selon l'OSDH –, l'EI contrôle déjà de vastes régions en Syrie et en Irak voisin. La prise de Aïn al-Arab, où il ne resterait plus que quelques milliers de civils, permettrait au groupe extrémiste de contrôler sans discontinuité une longue bande de territoire frontalière de la Turquie. Les Kurdes turcs qui observent depuis la frontière la fumée noire au-dessus de Aïn al-Arab ne croient d'ailleurs pas à une intervention militaire de la Turquie, qui combat la rébellion kurde chez elle depuis 1984.

 

(Lire aussi : « Le fondamentalisme est la forme du religieux la mieux adaptée à la mondialisation »)

 

« Nous ferons tout ce que nous pourrons pour que Kobané ne tombe pas », a pourtant affirmé le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu hier, au lendemain du feu vert du Parlement turc à une action militaire contre l'EI en Syrie comme en Irak et au stationnement sur son sol de troupes étrangères. Si M. Davutoglu a ajouté qu' « aucune décision n'a été prise sur une éventuelle action militaire », la Syrie a jugé hier que « la politique déclarée du gouvernement turc représente une véritable agression ».

Dans ce contexte, le secrétaire américain à la Défense, Chuck Hagel, a affirmé, à l'issue d'un entretien avec son homologue français Jean-Yves Le Drian, qu'ils avaient discuté de la possibilité d'une intervention de la France en Syrie contre les jihadistes, mais le ministre français n'a pas confirmé ce point de discussion.

 

(Lire aussi : Le revirement de la Turquie contre l'EI...)

 

De l'autre côté de la frontière
En Irak, le groupe jihadiste a pris hier le contrôle d'une partie d'une ville à l'ouest de Bagdad, affaiblissant encore plus la très faible emprise des forces gouvernementales dans la province sunnite d'al-Anbar. Mise en échec à l'ouest, l'armée a toutefois pu reprendre aux jihadistes une dizaine de villages au nord de la capitale. « À 05h00 (02h00 GMT), les peshmergas et les forces irakiennes ont attaqué plusieurs zones entre Touz Khourmatou et Tikrit, afin d'atteindre le pont de Zerga », qui enjambe un affluent du Tigre, a annoncé Mullah Karim Shoukour, l'un des responsables de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK). « Au cours de cette offensive, les forces de l'EI qui se retiraient ont fait exploser le pont, laissant des dizaines de cadavres derrière eux », a-t-il ajouté.

 

(Lire aussi : Un vieux tombeau syrien au cœur de l'engagement de la Turquie contre les jihadistes)

Par ailleurs, des frappes aériennes ont été menées sur des cibles de l'EI au nord de Touz Khourmatou hier, selon des sources de sécurité. Seize jihadistes seraient morts dans ces frappes, selon un responsable de la police de Kirkouk, un chiffre qui n'a pu être vérifié immédiatement. De même, un hélicoptère irakien a été abattu hier dans la région de Baiji, à 200 kilomètres au nord de Bagdad, a annoncé un porte-parole du ministère de la Défense. « Nous avons ouvert une enquête pour en comprendre les raisons », a-t-il ajouté sans donner plus de détails. Pour rappel, la raffinerie de pétrole de Baiji, la plus importante d'Irak, avait été il y a quatre mois le théâtre d'une importante bataille. Les forces spéciales irakiennes avaient assuré la défense du complexe, qui fournissait alors un tiers du pétrole du pays et était considéré comme un objectif économique crucial par l'EI.

Par ailleurs, le général américain John Allen, qui coordonne la coalition internationale, était hier en Irak avant de se rendre en Belgique, en Jordanie, en Égypte et en Turquie, quatre pays appuyant le combat antijihadistes. Mais ce combat est « un effort sur la durée, long et difficile », a répété le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel.

Près de La Mecque, le grand mufti d'Arabie saoudite a déclaré hier aux quelque deux millions de fidèles rassemblés au deuxième jour du pèlerinage annuel que l'EI menaçait leur « religion » et leur « sécurité ». « Le pire, a-t-il encore dit, c'est qu'ils commettent ces injustices au nom du jihad et de l'islam. » « Ils n'ont rien à voir avec le jihad et l'islam. Ce sont des tyrans », a-t-il ajouté, en mettant en garde contre « leur idéologie déviante ». Cheikh Abdel Aziz al-Cheikh a donc appelé les dirigeants musulmans à frapper d' « une main de fer » les jihadistes de l'EI, sans toutefois les nommer.

 

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commentaires (3)

Ain el 3arab , 3id el Addha , on est en pleine periode de sacrifice , non ??? desolant de voir autant de conneries occicons combinees a celle des arabes salafowahabites binsaouds.

FRIK-A-FRAK

12 h 26, le 04 octobre 2014

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Commentaires (3)

  • Ain el 3arab , 3id el Addha , on est en pleine periode de sacrifice , non ??? desolant de voir autant de conneries occicons combinees a celle des arabes salafowahabites binsaouds.

    FRIK-A-FRAK

    12 h 26, le 04 octobre 2014

  • De vrais animaux pour un monde impuissant .Triste.

    Sabbagha Antoine

    11 h 16, le 04 octobre 2014

  • "Jihadistes" de merde ! Des animaux ! C'est même une insulte aux animaux de les désigner comme animaux. Ils méritent d'être écrasés comme des cafards. Un million de fois tfeh !!

    Halim Abou Chacra

    03 h 28, le 04 octobre 2014

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