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Technologies

La création de bitcoin échappe de plus en plus aux particuliers

Alors que le krach-éclair du cours du bitcoin observé dernièrement sur une plateforme d'échange pose à nouveau la question de son devenir, le processus de création de cette monnaie virtuelle échappe de plus en plus aux particuliers au profit de certains professionnels.
Les géniteurs de bitcoin, dont la mort a été annoncée au moins une demi-douzaine de fois, ont certes la satisfaction d'observer la poursuite de son développement. Mais ils n'avaient peut-être pas prévu la concurrence acharnée qui régnerait cinq ans et demi après son lancement entre les dizaines de milliers d'utilisateurs dans le domaine de la fabrication virtuelle (extraction) du bitcoin.
En effet, les bitcoins ne sont pas créés par une Banque centrale (comme c'est le cas pour les devises officielles), mais ils sont générés par des milliers d'ordinateurs travaillant (« minant ») dans le monde, chacun espérant voir sa machine en obtenir.
Raisonnable lors des premiers mois d'existence du système, la probabilité pour un individu seul de « miner » des bitcoins avec un PC standard est en effet aujourd'hui proche de zéro, le coût en électricité étant de toute façon prohibitif.
Face à cette compétition accrue, des coopératives de « mineurs » avaient déjà vu le jour afin d'assurer des gains plus modestes mais réguliers, calculés au prorata de la puissance de calcul apportée par chaque utilisateur.
L'extraction demeure un business rentable: sur une seule journée, l'argent distribué à ceux ayant résolu une équation s'est élevé à un peu plus de 1,7 million d'euros au cours actuel.
Cependant, du fait du besoin en calcul nécessaire, elle semble désormais irrémédiablement réservée à des spécialistes dotés de moyens financiers élevés.
Cette évolution a de quoi décourager ceux pour qui l'émergence du bitcoin et la pratique du « minage » en parallèle de la hausse du cours avaient fait miroiter l'espoir de gains importants.
Certains particuliers ont développé une forme d'addiction et se sont installé des parcs individuels de plus en plus performants, en y rajoutant au fur et à mesure des unités de calcul et des cartes graphiques.
Un centre de «minage» amateur peut être installé dans une cave, comme celui opéré un temps par Mickaël dans son appartement des Lilas, en région parisienne.
«J'ai acheté pour environ 23000 euros d'équipements en un an et demi. J'ai réussi au début à recouvrer quasiment la moitié de ma mise, mais je ne gagne plus rien depuis mai 2013», révèle-t-il.
Car la course à l'armement a pris une ampleur inédite avec l'apparition des fermes de «minage» réunissant dans de vastes hangars des centaines d'ordinateurs, propriétés d'entreprises et d'investisseurs.
Beaucoup sont situées dans les pays nordiques pour éviter d'avoir à gérer les problèmes de refroidissement, qui rendaient la vie très inconfortable à Mickaël en été.
Si les plus grosses ingurgitent assez de courant pour répondre aux besoins d'une ville de 8000 habitants, cela leur permet d'obtenir environ un neuvième des bitcoins émis, soit chaque mois entre 5 et 9 millions d'euros suivant le cours.

Puces
Outre la facture de courant, il faut acquérir des puces particulières qui se consacrent uniquement au « minage ».
Mickaël en a acheté trois, à 1400 dollars pièce mais, débordé par la demande, le fabricant a connu des retards de livraison, et quand elles sont enfin arrivées, l'obsolescence avait déjà largement diminué leur puissance sur le réseau.
«La difficulté a tellement explosé, que je me demande si le bitcoin n'est pas devenu bien plus juteux pour les équipementiers informatiques que pour tous les extracteurs», déplore-t-il.
Le matériel s'avérant hors de prix, des contrats de «minage » permettant désormais de louer directement de la puissance de calcul ont aussi vu le jour, en dépit d'une rentabilité bien éloignée des temps glorieux.
«Si les pionniers ont pu se remplir les poches, la marge de l'extraction va tendre vers zéro », prévient Nicolas Kornman, ancien trader chez
SocGen.
En marge de cette activité, une spéculation traditionnelle sur le cours existe, dont les soubresauts sont très visibles en raison d'une volatilité vingt fois supérieure à celle du dollar.
«Détenir un bitcoin pendant 5 jours, c'est comme détenir un dollar pendant un an: il y a une incertitude immense par manque de repères et en raison de l'attitude différente de chaque État», résume-t-il.
Alors qu'un bitcoin valait moins d'un dollar jusqu'en 2011, son cours a atteint presque 1 200 dollars à l'automne 2013, avant de retomber à environ 400 dollars en août.
«Ces fluctuations, qui découlent d'une liquidité très faible, ne sont pas le fruit d'une manipulation des cours, et les plateformes d'échange recrutent maintenant du personnel qualifié», assure Thomas France, de la Maison du Bitcoin, un espace dédié à la monnaie virtuelle.
Toutefois, devant le risque élevé, les néophytes devraient utiliser le bitcoin seulement comme moyen de paiement.

Alors que le krach-éclair du cours du bitcoin observé dernièrement sur une plateforme d'échange pose à nouveau la question de son devenir, le processus de création de cette monnaie virtuelle échappe de plus en plus aux particuliers au profit de certains professionnels.Les géniteurs de bitcoin, dont la mort a été annoncée au moins une demi-douzaine de fois, ont certes la satisfaction...

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