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Liban - La situation

De possibles accommodements en vue d’amorcer une stabilisation globale

Photo Amer Zeineddine

Même si la priorité est toujours au dossier présidentiel, le règlement d'autres dossiers internes, apte à garantir la continuité institutionnelle et surtout le maintien de l'équilibre sécuritaire établi, a acquis une priorité de facto.
D'abord, l'échéance législative s'impose comme une urgence, le ministère de l'Intérieur devant convoquer les collèges électoraux le 20 août. La résolution de cette urgence devrait se faire selon la même méthode qui a maintenu le fonctionnement institutionnel a minima depuis la vacance présidentielle : la fuite en avant.
Le terrain se prépare à une nouvelle autoprorogation du mandat de la Chambre, au moins pour une nouvelle année, en dépit de déclarations contraires de députés berrystes. Une prorogation de trois ans pourrait même être le scénario le plus probable, selon nos informations.
D'autres dossiers revêtent également un caractère d'urgence, même s'ils ne sont pas liés à un délai constitutionnel. Il s'agit notamment du dossier salarial, dont l'importance provient du risque de son instrumentalisation en faveur d'intérêts liés à la présidentielle.
Un risque similaire se fait sentir au niveau du gouvernement, dont la survie est tributaire de la volonté de ses composantes de ne pas faire usage, jusqu'à nouvel ordre, d'un outil de pression qu'ils détiennent, celui de la démission.


L'initiative du leader du Front de lutte nationale, le député Walid Joumblatt, de « prendre contact avec les différentes parties », amorcée avec le tandem chiite Amal-Hezbollah, se fonde sur cette approche réaliste et globale visant à contenir une situation détournée de sa finalité première qui consiste à élire un président de la République.
Sa rencontre, samedi, avec le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah (la première depuis trois ans), suivie de sa visite le lendemain à Aïn el-Tiné, auront d'abord eu pour mérite de se tenir dans l'absolu, indépendamment de leurs aboutissements directs. D'ailleurs, le ministre Akram Chehayeb a insisté sur « cette ouverture, nécessaire chez les centristes, et qui ne s'est jamais interrompue entre nous et le Hezbollah ». S'agissant de la teneur de l'entretien Nasrallah-Joumblatt, deux éléments sont à retenir, rapportés par des sources concordantes : le souci « partagé » de combler la vacance présidentielle et celui de favoriser la marche du gouvernement.
« Hassan Nasrallah était clair sur le fait qu'il ne s'oppose pas à une accélération de l'élection présidentielle », affirme le porte-parole du PSP Rami Rayess, en réponse à une question de L'OLJ.


D'une manière générale, il assimile la démarche du chef du PSP à « une tentative de remuer une situation stagnante, guidée par deux enjeux principaux : immuniser la stabilité interne, d'une part, et œuvrer, d'autre part, à bâtir des ententes internes sur certaines questions, notamment la présidentielle ». La présidentielle aurait d'ailleurs fait l'objet d'un entretien téléphonique entre Walid Joumblatt et le leader du courant du Futur, Saad Hariri, qui l'a contacté à l'occasion du Fitr.
Mais Rami Rayess relève également « l'importance d'assurer la continuité des institutions, en l'occurrence le cabinet, ne serait-ce que pour résoudre les dossiers socio-économiques que notre parti a toujours considérés comme prioritaires ». C'est d'ailleurs ce dossier qui a meublé la grande partie des échanges du leader druze avec le président de la Chambre à Aïn el-Tiné, en présence des ministres Waël Abou Faour et Ali Hassan Khalil. Dans la suite de ces échanges, une rencontre doit se tenir aujourd'hui entre le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, et le chef du bloc du Futur, Fouad Siniora, en présence de Nader Hariri, en vue d'une entente définitive sur la nouvelle grille salariale.


Mais dénouer ainsi, dans la mesure du possible, une situation rendue anormale par la vacance présidentielle ne saurait être dissocié d'une démarche parallèle visant à modifier progressivement le schéma de la course à la magistrature suprême, en en écartant progressivement les candidatures du leader des Forces libanaises et du chef du Courant patriotique libre. Ainsi, par exemple, une entente avec le Hezbollah sur la nécessité de ne pas paralyser le gouvernement pourrait conduire à resserrer l'étau sur le camp aouniste, en lui ôtant la carte de la menace de démission. Des milieux aounistes ont même dénoncé « une tentative de Walid Joumblatt d'amener le Hezbollah à soutenir un nouveau candidat à la présidence ». Si ces propos sont démentis par le PSP, le leader druze a quand même fait remarquer, à partir de Aïn el-Tiné, que « ceux qui campent derrière leurs positions finissent par s'écarter eux-mêmes de la présidentielle ».


Rebondissant sur ces propos, le porte-parole du PSP critique « la persistance des surenchères des uns et des autres qui a provoqué une forme de déséquilibre négatif au sein de l'hémicycle ». Mais il veille pour l'instant à ne point remettre en cause les candidatures actuelles à la présidence et il écarte toute interprétation sur un ralliement du bloc centriste au Hezbollah pour ce qui a trait à la présidentielle.
Il précise, pour conclure, que la démarche du leader du PSP n'a pas pour ambition de provoquer un changement de position chez une partie ou une autre, « mais d'initier la communication entre les différentes parties », dans l'espoir d'aboutir à « une nouvelle approche de tous les dossiers par toutes les parties ». Ce renouveau serait obligatoire « depuis que la situation régionale s'est enflammée », insiste-t-il.

 

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commentaires (3)

MAIS QUEL BAVARDAGE !

Gebran Eid

21 h 54, le 31 juillet 2014

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Commentaires (3)

  • MAIS QUEL BAVARDAGE !

    Gebran Eid

    21 h 54, le 31 juillet 2014

  • L'ABRUTISSEMENT S'ARRANGE... SE MÉLANGE... S'ALLONGE... ET SE PROLONGE... COMME UNE ÉPONGE ! IL N'EN SORT QU'UN JUS NOIR ET DU VIDE... ÉTRANGE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 32, le 31 juillet 2014

  • Le boSSfàRien avoue, que souvent, il avait pu envier les centristes sûrs d’eux-mêmes et de leurs capacités. Que s’il avait cette même assurance, sa vie se serait trouvée grandement facilitée ! Et que, si on ne peut que détester les "Satanés centristes", on ne peut aussi que les envier pour leur capacité à jouer de leurs mièvres qualités. On voudrait faire croire que les "centristes" indigènes sont mous et incapables de méchanceté ; il ne faut pas le croire. Certains fakkîàRiens pâmés arguent même que le fait que ce soit des "centristes" serait un avantage extraordinaire. C’est idiot, les mous ne sont ni pires, ni meilleurs que les hommes normaux ; sauf ceux éhhh "Malsains" parmi eux ! La méchanceté et la manière dont ils y ont recours est juste différente. Il n’y a qu’un éthylisme ébaubi pour louer les "goupils" comme s’ils étaient tous de douces agnelles. C'est d'ailleurs un trait inouï dans cet "éthylisme" Malsain que d'idéaliser le centrisme. On a même dans de multiples cabinets de thérapeutes vu tant de Malsains victimes de centristes Stricts, qu’on sait que les souffrances psychologiques qu’ils ont enduré sont à la mesure de ce que les Sains endurent des éhhh Malsains violents : les attitudes centristes pouvant blesser autant que des coups. Après ces moult réflexions, on est très content de constater qu’il existe des post-Malsains + ou – non encore tout à fait Malsains prêts à analyser ce fait "centriste" en jugulant leur éventuelle Malsanité.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    06 h 55, le 31 juillet 2014

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