Rechercher
Rechercher

Liban - La situation

Au Liban, la dynamique de la modération marque des points... mais laisse voir ses limites

Illustrée par le discours souverainiste de Saad Hariri, qui raye de son vocabulaire politique toute référence à une élection législative avant une élection présidentielle, et les opérations de la nuit de samedi à dimanche à Tripoli, la dynamique de la modération continue de marquer la scène politique libanaise, en particulier la scène sunnite, où le tandem ministériel Nouhad Machnouk (Intérieur) et Achraf Rifi (Justice) fait preuve de détermination dans l'éradication de la menace terroriste jihadiste, comme le prouve la mort de Mounzer el-Hassan, l'homme-clé de l'attentat manqué de l'hôtel Duroy.

Toutefois, la contestation implicite par le ministre de la Justice de l'arrestation de Hussam Sabbagh, pour des raisons sans doute clientélistes, donne une idée de la limite de cette action musclée contre les milieux jihadistes et de la compromission de certains leaders sunnites dans les flambées de violence qui endeuillaient régulièrement Tripoli.

 

Quoi qu'il en soit, ces temps forts de la semaine écoulée devraient continuer, malgré les plaintes des salafistes auxquels le chef du gouvernement a eu l'habileté de ne pas donner suite, à marquer la semaine qui commence. À la différence près que Tammam Salam, et sans que l'on ne comprenne objectivement pourquoi, a décidé de donner à nouveau rendez-vous au gouvernement, jeudi.


Si l'on en croit les milieux politiques, en effet rien n'a bougé au niveau de l'ordre du jour de la réunion, qui continuera d'être dominé par la question de la titularisation des contractuels et du pourvoi aux postes de doyens à l'Université libanaise (un droit usurpé à l'UL par le gouvernement pour des besoins purement clientélistes). À ce sujet, le blocage provient d'une dispute sur l'identité de la partie politique à laquelle reviendra le droit de nommer le doyen de la faculté de médecine : Walid Joumblatt, le parti Kataëb ou le Courant patriotique libre, sachant par ailleurs que la correction des examens de 75 000 étudiants repose sur cette dispute sordide et démoralisante non seulement pour les étudiants, mais pour toutes les familles concernées.


Pourquoi Tammam Salam a-t-il fixé un nouveau rendez-vous au gouvernement, au risque de voir les ministres concernés vider à nouveau leurs querelles en pleine réunion ? Selon une source ministérielle citée par l'agence al-Markaziya, c'est sur le conseil des amis du gouvernement, au Liban et à l'étranger, que M. Salam a changé d'avis, après avoir laissé passer une semaine sans Conseil des ministres. Selon la source citée, il a rapidement réalisé qu'il devait effacer l'impression qu'après la présidence de la République, les ratés du Conseil des ministres étaient sur le point de paralyser tout l'appareil exécutif.


Ce qui n'est pas tout à fait faux, puisque le Conseil des ministres, dans un excès de zèle déplacé, a décidé que toutes ses décisions seraient prises à l'unanimité, tant qu'un nouveau chef à la tête de l'État n'aura pas été élu, accordant par là même à tout ministre un droit de veto. À cette nuance que le gouvernement ne s'arrêterait pas aux dossiers faisant dispute, et passerait à autre chose, pour ne pas laisser un contentieux irrésolu bloquer d'autres questions importantes. Un accord qu'on ne semble pas vouloir respecter en s'obstinant à refuser l'examen de tout autre dossier tant que celui de l'UL n'a pas été réglé. On y verra plus clair, jeudi.
La semaine en cours devrait également être marquée par une réunion mercredi de la Chambre en collège électoral, pour l'élection d'un nouveau président de la République. Ce rendez-vous est donné pour la forme par un Nabih Berry qui sait bien que cette réunion, comme les trois ou quatre qui l'ont précédée, sera marquée par un défaut de quorum, faute d'un consensus.


Par contre, il faudra attendre encore quelque temps pour voir l'Assemblée voter une loi autorisant le ministre des Finances à régler une dette extérieure en enrobonds, conformément à un ordre du jour qui comprend également le vote d'une nouvelle loi autorisant Ali Hassan Khalil à engager de nouvelles dépenses, ce qui comprend en particulier des avances du Trésor destinées à financer les salaires et traitements des fonctionnaires. Or, sur ce point en particulier, des divergences opposent le ministre au 14 Mars, de sorte que la séance parlementaire prévue à cet effet, ajournée la semaine dernière, risque de l'être à nouveau cette semaine.

 

La présidentielle
Pour en revenir à la présidentielle, on assure de source proche du 14 Mars qu'une nouvelle initiative en ce sens est en préparation, et qu'elle sera lancée après la fête du Fitr marquant la fin du jeûne du ramadan, au début de la semaine prochaine. Pour les milieux concernés, « il faut désormais être dans la création de valeurs », ou dans la recherche de « nouvelle idées » qui permettront le déblocage de cette question.
Dans ces milieux, on conteste les propos tenus par Saad Hariri, selon lesquels la question de la présidentielle est « l'affaire des chrétiens », et l'on attend impatiemment la fin d'un jeu ambigu joué par M. Hariri, qui refuse d'adresser au général Michel Aoun un signal clair en ce qui concerne l'appui qu'il pourrait lui accorder, ou lui refuser, en cas de séance parlementaire électorale.
Selon ces milieux, M. Hariri juge que le moment n'est pas encore opportun pour rejeter clairement l'offre de Michel Aoun, ce qui entretient chez ce dernier le sentiment qu'il peut toujours jouer un rôle de « pont » entre le courant du Futur et le Hezbollah.
Ce jeu est dangereux, affirment les milieux cités, car il expose les chrétiens à être les victimes d'un nouvel accord intermusulman, conclu de guerre lasse et dont ils feraient les frais.

 

Lire aussi

Le nonce apostolique engagé dans une médiation diplomatique autour de la présidentielle

Geagea : Les propos de Hariri sont une « position de principe »

Illustrée par le discours souverainiste de Saad Hariri, qui raye de son vocabulaire politique toute référence à une élection législative avant une élection présidentielle, et les opérations de la nuit de samedi à dimanche à Tripoli, la dynamique de la modération continue de marquer la scène politique libanaise, en particulier la scène sunnite, où le tandem ministériel Nouhad...

commentaires (3)

Le "fascinant" brelan Béret-Chebéék-boSSféér, s'adonne à des actes assurément assez déviants. Ses acrobaties ne sont pas aisées ! Il leur convient de se conforter et s'affaiblir, de se paraphraser et se contredire, de s'accoler et se poignarder ! Ils y excellent les contorsionnistes, "grimpions déchets de méduses" ! Et voilà les Sains qui se retrouvent mal lotis. Le non- harmonieux Chebééék, diagnostiquant style progressiste siblinois n’est-ce pas une évidente pauvreté, explique que chez les "déshérités" règne une terreur molle. Et quand trop de ces gens-là ne voient poindre que cette "pauvreté", ils finissent par se révolter. Comme quoi. Qu’est-ce qu’il peut être parfois dur ce "(d)Ruzé" de sa campagne toute récemment Cédraie. Le mirifique et impossible bigaradier Aigri, lui, obsédé malgré le temps qui passe par toutes ces présidentielles, croit opportun de s'élancer sur le terrain du "changementalo-réformise" ! Soit. Mais, ce faisant, il gâche par sa vanité des modestes propositions. Quant à "du Barry" l'appétissant à béret, comment ne pas prévoir que, sous son double bonnet d’â(n)me "déshéritée" d’1 n° 2 d’1 ferme et de "zaïm" d’1 des deux seuls partis de ce "chïïsme" d’ici, il allait à la fois maintenir l'ordre et le désordre dans cette levantine mais fakihdiotiste république et mordre dans les jarrets ; spécifiquement ceux d’1 new trio ; car cette fois fakkîh est inclus ! La propension de ce brelan, new ou ancien de touuut corrompre, a vraiment de quoi inquiéter.

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

10 h 42, le 21 juillet 2014

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • Le "fascinant" brelan Béret-Chebéék-boSSféér, s'adonne à des actes assurément assez déviants. Ses acrobaties ne sont pas aisées ! Il leur convient de se conforter et s'affaiblir, de se paraphraser et se contredire, de s'accoler et se poignarder ! Ils y excellent les contorsionnistes, "grimpions déchets de méduses" ! Et voilà les Sains qui se retrouvent mal lotis. Le non- harmonieux Chebééék, diagnostiquant style progressiste siblinois n’est-ce pas une évidente pauvreté, explique que chez les "déshérités" règne une terreur molle. Et quand trop de ces gens-là ne voient poindre que cette "pauvreté", ils finissent par se révolter. Comme quoi. Qu’est-ce qu’il peut être parfois dur ce "(d)Ruzé" de sa campagne toute récemment Cédraie. Le mirifique et impossible bigaradier Aigri, lui, obsédé malgré le temps qui passe par toutes ces présidentielles, croit opportun de s'élancer sur le terrain du "changementalo-réformise" ! Soit. Mais, ce faisant, il gâche par sa vanité des modestes propositions. Quant à "du Barry" l'appétissant à béret, comment ne pas prévoir que, sous son double bonnet d’â(n)me "déshéritée" d’1 n° 2 d’1 ferme et de "zaïm" d’1 des deux seuls partis de ce "chïïsme" d’ici, il allait à la fois maintenir l'ordre et le désordre dans cette levantine mais fakihdiotiste république et mordre dans les jarrets ; spécifiquement ceux d’1 new trio ; car cette fois fakkîh est inclus ! La propension de ce brelan, new ou ancien de touuut corrompre, a vraiment de quoi inquiéter.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    10 h 42, le 21 juillet 2014

  • ROUTE À SUIVRE : MAIN DANS LA MAIN... TOUTES LES COMMUNAUTÉS DU PAYS... SURTOUT SUNNITE ET CHIITE... DEVRAIENT OEUVRER ENSEMBLE POUR ÉRADIQUER LE FLÉAU !

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 03, le 21 juillet 2014

  • Il y a une contradiction claire dans la position de l'ancien chef du gouvernement Saad Hariri. D'une part il stipule que l'élection d'un président doit avoir priorité absolue pour mettre en marche toutes les institutions, refuse sagement et catégoriquement les inventions constitutionnelles absurdes d'un nouvelle prorogation du mandat du Parlement et des élections législatives avant la présidentielle. D'autre part, il s'abstient de faire savoir franchement au général Aoun qu'il est absolument impossible que sa candidature soit acceptée. Ce qui fait ainsi que, mû par un infime espoir, -l'adage be dit-il pas : "l'espoir est la dernier à mourir" ?- le général poursuit son entêtement et bloque la présidentielle par son principe "MOI ou personne". Je me permets de répéter que le devoir urgent du président Hariri est de rompre ce cercle vicieux en donnant clairement, mais cavalièrement, une réponse négative au général Aoun. A ce moment-là, le processus de l'élection présidentielle se mettrait rééllement en marche.

    Halim Abou Chacra

    05 h 07, le 21 juillet 2014

Retour en haut