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Liban - 14 Juillet

Paoli à « L’Orient-Le Jour » : Il n’y a pas d’autre priorité que la présidentielle

« Le Liban ne doit pas s'habituer à vivre sans chef de l'État », souligne l'ambassadeur de France dans un « message d'amitié » aux Libanais.

Patrice Paoli : « Il y a un blocage total dans le jeu politique. » Photo Ibrahim Tawil

Dans ce qui est devenu quasiment une tradition, l'ambassadeur de France à Beyrouth, Patrice Paoli, saisit l'occasion du 14 Juillet pour adresser cette année aussi un « message d'amitié et de solidarité » aux Libanais dans les colonnes de quelques journaux soigneusement choisis, parmi lesquels L'Orient-Le Jour, et préciser la position de Paris sur les questions de l'heure.

D'une année à l'autre, les priorités fixées se déplacent certes quelque peu, en fonction des impératifs de l'actualité, mais le message reste sensiblement identique : il montre combien une grande partie de la communauté internationale – et la France en est un acteur éminent, notamment pour tout ce qui touche au Liban – est véritablement inquiète et parfois même désemparée face aux blocages institutionnels qui paralysent de façon récurrente la vie publique au pays du Cèdre.

En juillet 2013, sept mois avant la mise en place du cabinet actuel, M. Paoli consacrait l'essentiel de son intervention dans ces mêmes colonnes au vide gouvernemental. En 2014, c'est naturellement la vacance de la présidence de la République qui retient son attention.
On n'est pas loin des superlatifs : « L'élection présidentielle est indispensable »; « Il ne faut pas que le Liban s'habitue à vivre sans chef de l'État » ; « C'est cela, la priorité, il ne peut pas y avoir d'autre priorité », martèle l'ambassadeur, pour qui le président est la « clé de voûte » des institutions libanaises.

 

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Mais ce n'est là qu'une partie du message. L'autre partie est une réplique à l'adresse de ceux qui, parmi les Libanais, persistent à croire que la présidentielle au Liban est uniquement affaire de diplomatie étrangère : « Tout comme le gouvernement en place est made in Lebanon, aujourd'hui les Libanais peuvent décider de choisir leur président sans parapluie international, affirme-t-il. Qui donc viendrait dire non de l'extérieur à un choix qui serait fait par les Libanais ? »

Le problème, justement, est que les Libanais ne décident rien. « Il y a aujourd'hui trop de divisions, un blocage total dans le jeu politique », constate M. Paoli, en dépit des « bonnes nouvelles » qu'ont été la formation du gouvernement Salam, l'adoption de sa déclaration ministérielle, les plans de sécurité pour Tripoli et la Békaa, les nominations administratives, etc.
Il ne faut certes pas être « alarmiste », fait-il remarquer, mais tout de même, le Liban est « en situation de risque » et la désunion des Libanais aggrave ce risque. Ce qu'il faudrait, c'est en quelque sorte un « wake-up call » qui mettrait tout le monde devant ses responsabilités.

 

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En un mot, la France souhaite « des institutions libanaises qui fonctionnent » et cela, à ses yeux, ne veut pas dire qu'un camp doive l'emporter sur l'autre. « Nous n'avons pas de candidat à la présidence et pas, non plus, de veto sur quiconque. Nous transmettons à tous le même message », tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du Liban. Et l'ambassadeur de préciser : « Nous parlons avec nos partenaires saoudiens, mais aussi avec l'Iran. »

En réponse aux informations de presse sur un prétendu « mandat » qui aurait été confié à Paris par la communauté internationale (essentiellement par Washington) afin de « gérer » la crise de la présidentielle libanaise, M. Paoli rectifie : « La France n'a pas besoin de mandat pour agir. Le président François Hollande prend tout simplement son téléphone et appelle qui il veut » pour parler de la question. Sauf que la France ne dit pas à ses interlocuteurs : « Voici la solution », souligne-t-il.

 

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De même, Paris ne se prononce pas sur les propositions d'amendement de la Constitution, comme celle du chef du CPL, le général Michel Aoun, de rendre l'élection du président au suffrage universel avec, à la clé, un verrouillage confessionnel.
À ce stade, l'ambassadeur revient, une fois de plus, sur les dernières affirmations du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, rejetant sur la France la paternité de la théorie des trois tiers (chrétien, sunnite et chiite) qui serait appelée à remplacer la parité islamo-chrétienne. Paris « n'a jamais remis en cause Taëf. Il arrive que dans nos discussions avec eux, d'autres posent des questions ou fassent des propositions », assure-t-il, dans une claire allusion à l'Iran.

Et pour ce qui est des élections législatives, M. Paoli dit également son souhait qu'elles se déroulent dans les délais prévus, tout en rappelant que la priorité revient à la présidentielle. Il s'agit néanmoins « d'un jugement, pas d'une prise de position », précise-t-il diplomatiquement.

D'autres dossiers de l'actualité défilent rapidement : la situation à Gaza, le coup de force en Irak, les réfugiés syriens, la coopération militaire et sécuritaire franco-libanaise, etc. Et l'entretien de s'achever là où il avait démarré, sur cet engagement constant et multiforme de Paris à l'égard du pays du Cèdre : « La France n'a jamais quitté le Liban », rappelle l'ambassadeur.

 

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Dans ce qui est devenu quasiment une tradition, l'ambassadeur de France à Beyrouth, Patrice Paoli, saisit l'occasion du 14 Juillet pour adresser cette année aussi un « message d'amitié et de solidarité » aux Libanais dans les colonnes de quelques journaux soigneusement choisis, parmi lesquels L'Orient-Le Jour, et préciser la position de Paris sur les questions de l'heure. D'une année à...

commentaires (3)

PAR PAYS INTERPOSÉS. LES ABRUTISSEMENTS REFUSANT DE DIALOGUER ENTRRE EUX. POUR LES HUITISTES C'EST L'IRAN... ET POUR LES QUATORZISTES C'EST LA SAOUDITE... CHOU 3AYB !!!

LA LIBRE EXPRESSION

12 h 13, le 14 juillet 2014

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Commentaires (3)

  • PAR PAYS INTERPOSÉS. LES ABRUTISSEMENTS REFUSANT DE DIALOGUER ENTRRE EUX. POUR LES HUITISTES C'EST L'IRAN... ET POUR LES QUATORZISTES C'EST LA SAOUDITE... CHOU 3AYB !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 13, le 14 juillet 2014

  • Elire un président au Liban sans intervention étrangère est comme la quadrature du cercle: IMPOSSIBLE! M. Paoli ferait-il partie de ces illuminés qui croient encore à la possibilité de cette quadrature??

    Georges MELKI

    10 h 40, le 14 juillet 2014

  • Si c'est pour avoir au Liban , un président style Normal 1er en France ...merci, et que Monsieur l'ambassadeur nous explique ...pourquoi la nomenklatura socialiste au pouvoir ...propose le droit de vote aux étrangers pour la gestion des affaires locales....et aucun droit de vote (référendum) pour les français ! sur un projet aussi important , que le découpage.. géoéconomique régionale ...? c'est validé , il y a bien en France une démocratie à 2 vitesses ...d' un coté pour le peuple de gauche et de l'autre pour les autres français...

    M.V.

    09 h 16, le 14 juillet 2014

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