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Moyen Orient et Monde - Révolte

La Syrie est dans une situation socio-économique épouvantable, selon l’ONU

L'UE prolonge ses sanctions à juin 2015 ; près de 70 civils tués depuis lundi à Alep.

Plusieurs dizaines de personnes ont trouvé la mort ces derniers jours à Alep, touchée par des barils explosifs lancés par le régime. Jalal al-Mamo/Reuters

La guerre a plongé la Syrie dans une situation économique épouvantable, selon un nouveau rapport de l'ONU.


D'après ce document, qui couvre les deux derniers trimestres de 2013, trois Syriens sur quatre vivent désormais dans la pauvreté et plus de la moitié (54,3 %) dans l'extrême pauvreté. Pire, quelque 20 % de la population n'a plus les moyens de satisfaire ses besoins de base, et dans des régions assiégées, elle souffre de faim et de malnutrition. Le chômage est monté en flèche en passant de 10,3 % en 2011 à 54,3 % au dernier trimestre 2013. Près de 2,67 millions de Syriens ont perdu leur travail depuis le début du conflit en mars 2011, affectant 11 millions de personnes qui dépendaient de ces revenus. Les provinces les plus touchées par ce fléau se trouvent dans le nord-est de la Syrie. Il s'agit des gouvernorats à majorité kurde de Hassaka et de Raqqa, tenue par les jihadistes ultraradicaux de Daech (État islamique d'Irak et du Levant-EIIL) avec un taux de chômage de 65 %. En revanche, les moins touchées sont celles qui ont été relativement épargnées par la guerre, notamment les provinces occidentales de Tartous et Lattaquié.

 

(Lire aussi : Amnesty International : Les réfugiés syriens manquent cruellement de soins de santé au Liban)


Les dépenses militaires ont, elles, connu une ascension vertigineuse passant de 1,7 % du PIB en 2011 à 15,9 % en 2013. Le système éducatif est au bord du gouffre avec plus de la moitié des enfants d'âge scolaire (51,8 %) n'allant plus à l'école. Cette proportion atteint plus de 90 % à Raqqa et Alep et 68 % dans le Damas rural. À la fin de 2013, 4 000 écoles étaient hors service parce qu'elles étaient détruites, endommagées ou accueillaient des personnes déplacées. Le système de santé est frappé par les dégâts causés aux infrastructures médicales, la fuite de professionnels de la santé, la mort et les blessures subies par le personnel médical et par l'effondrement de l'industrie pharmaceutique. Aujourd'hui, 61 des 91 hôpitaux publics ont été endommagés et près de la moitié (45 %) sont hors service, tandis que 53 hôpitaux privés ont également été touchés.


C'est dans ce contexte que le Conseil de sécurité de l'ONU est en train d'étudier la possibilité de former des corridors humanitaires, notamment à partir de la Jordanie, selon le journal New York Times. Selon la même source, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon estimait récemment dans un rapport confidentiel que le régime syrien a « échoué dans sa tâche à protéger le peuple syrien ». Sur un autre plan, le secrétaire général a estimé dans une lettre au Conseil de sécurité datée du 23 mai que le processus de destruction de l'arsenal chimique syrien ne sera pas terminé à la date limite fixée du 30 juin.

 

(Lire aussi : A Homs, un centre pour aider les déplacés à retrouver leur dignité)

 

Sanctions européennes
Toujours sur le plan diplomatique, l'Union européenne (UE) a annoncé hier qu'elle allait prolonger jusqu'au 1er juin 2015 le régime de sanctions contre la Syrie, qui comprend notamment un embargo sur le pétrole et le gel d'avoirs de proches du régime de Bachar el-Assad. Ces mesures restrictives concernent désormais 179 personnes et 53 sociétés ou administrations, dont la Banque centrale syrienne.
La prolongation des sanctions survient à quelques jours de l'élection présidentielle en Syrie, le 3 juin. Le chef de l'Armée syrienne libre (ASL) a d'ailleurs appelé hier les Syriens à boycotter l'élection qui doit déboucher sans surprise sur la réélection de Bachar el-Assad, qualifiant le scrutin de « farce » conduite par un régime « criminel ».


Parallèlement, les États-Unis, la Russie et les pays du Moyen-Orient doivent « retrouver le courage d'une action conjointe » pour sauver la Syrie, a exhorté hier le Vatican qui organise aujourd'hui une réunion de coordination de toutes les aides de l'Église. « Il convient de se réveiller de la torpeur », s'est insurgé dans une interview au site Vatican Insider le cardinal guinéen Robert Sarah, qui dirige le ministère du Vatican coordonnant les œuvres de l'Église, s'étonnant qu'« un missile tombant sur une position de miliciens ait davantage d'écho médiatique » qu'une population mourant de « faim et de misère ».

 

(Lire aussi : Daech a exécuté le père Paolo Dall'Oglio, selon un dissident du groupe)

 

Les raids pleuvent sur Alep
Sur le terrain, l'armée syrienne larguait hier de nouveaux barils d'explosifs sur plusieurs quartiers rebelles à Alep, la grande métropole du Nord où près de 70 civils dont 15 enfants ont péri depuis le début de la semaine, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Dans la province de Hassaka, 15 civils, dont sept enfants et trois femmes, ont été exécutés hier par Daech, près de la ville de Ras al-Aïn, après un assaut sur le village d'al-Tlayliyé.


Enfin, Abdallah Eskandari, un ancien commandant iranien des gardiens de la révolution, aurait été décapité en Syrie où il aurait été envoyé pour protéger le site chiite de pèlerinage Sayyida Zeynab à Damas, selon le site informatique iranien Rajanews. Ce site aurait affirmé que l'ancien commandant est devenu un « martyr » le 26 mai, tandis que d'autres sources situaient son exécution au 22 mai, alors qu'une photo d'un jeune homme portant la tête d'un homme supposé être Eskandari circule sur des sites Internet syriens depuis quelques jours.

 

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La guerre a plongé la Syrie dans une situation économique épouvantable, selon un nouveau rapport de l'ONU.
D'après ce document, qui couvre les deux derniers trimestres de 2013, trois Syriens sur quatre vivent désormais dans la pauvreté et plus de la moitié (54,3 %) dans l'extrême pauvreté. Pire, quelque 20 % de la population n'a plus les moyens de satisfaire ses besoins de base, et...

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Dans la province nord d’Idleb, Le front al-Nosra a annoncé la mort du premier « jihadiste » américain, dans un attentat suicide à la montagne « Arbaïne » (40). Dans une vidéo postée sur You Tube intitulée « le martyr américain du front al-Nosra », ce milicien est présenté sous le pseudonyme Abou Houraïra l’Américain . Il a participé au triple attentat suicide aux voitures piégées, perpétré la semaine passée contre une position de l’armée syrienne dans cette région en conduisant le véhicule bourré de 16 tonnes d’explosifs. Le but de ces attentats était de s’emparer de la voie qui relie le gouvernorat d’Idleb à celui de Lattaquié, pour entraver l’avancée de l’armée. Elle s’est soldée par un échec.

FRIK-A-FRAK

19 h 46, le 30 mai 2014

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  • Dans la province nord d’Idleb, Le front al-Nosra a annoncé la mort du premier « jihadiste » américain, dans un attentat suicide à la montagne « Arbaïne » (40). Dans une vidéo postée sur You Tube intitulée « le martyr américain du front al-Nosra », ce milicien est présenté sous le pseudonyme Abou Houraïra l’Américain . Il a participé au triple attentat suicide aux voitures piégées, perpétré la semaine passée contre une position de l’armée syrienne dans cette région en conduisant le véhicule bourré de 16 tonnes d’explosifs. Le but de ces attentats était de s’emparer de la voie qui relie le gouvernorat d’Idleb à celui de Lattaquié, pour entraver l’avancée de l’armée. Elle s’est soldée par un échec.

    FRIK-A-FRAK

    19 h 46, le 30 mai 2014

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