Présidentielle 2014 : Second tour virtuel aujourd’hui à la Chambre

Le deuxième tour du scrutin présidentiel ne se tiendra pas aujourd'hui, à défaut d'assurer le quorum des deux tiers.
En s'abstenant de se présenter à la séance électorale qu'il juge « inutile » ou carrément « folklorique », le bloc du Changement et de la Réforme, et avec lui celui du Hezbollah (qui paraît jusque-là laisser faire la volonté aouniste), provoqueront un nouveau report du scrutin.

Cette situation de reports successifs semble devoir se prolonger au moins jusqu'au 15 mai, dix jours avant la fin du mandat présidentiel. Durant cette période en effet, les séances électorales ont lieu de plein droit, c'est-à-dire sans convocation du président de la Chambre. C'est à ce moment que les arguments – qui commencent d'ailleurs à émerger du côté du 14 Mars – sur l'inconstitutionnalité d'imposer le quorum des deux tiers à tous les tours de scrutin auraient le plus de chances d'aboutir. Pour l'instant, la présidentielle est amortie, voire neutralisée, par le risque que se prolonge indéfiniment le défaut de quorum.

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La situation continue de graviter autour de la même équation : le leader des Forces libanaises Samir Geagea reste le candidat officiel du 14 Mars, et le député Henri Hélou maintient une candidature garante d'un positionnement indépendant du principal bloc centriste.

En l'absence d'un candidat du 8 Mars, doublée d'un refus par ce même camp de la présidence de Samir Geagea, le chef du Courant patriotique libre, le général Michel Aoun, continue d'échafauder les contacts à même de lui faire valoir la qualité de « candidat consensuel » qu'il dit préconiser.
À l'heure où l'Arabie saoudite aurait donné « carte blanche » à Saad Hariri, et où le soi-disant rapprochement irano-saoudien en ébauche est démenti par les développements régionaux, notamment en Irak et en Syrie, l'ouverture entre le Futur et le Courant patriotique libre revêt une importance particulière pour le second.

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L'entretien qui a duré près de cinq heures hier à Paris, entre l'ancien Premier ministre, Saad Hariri, et le ministre Gebran Bassil, en présence du ministre Élias Bou Saab, a abouti à une réaffirmation, par le leader du Futur, de son ouverture sur le CPL, sans toutefois donner une réponse sur l'appui que le bloc aouniste sollicite auprès de lui pour la présidentielle. « L'ouverture est certaine, les efforts sont maintenus dans ce sens et les discussions se poursuivent », c'est ce que rapportaient hier diverses sources proches de Saad Hariri.

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On est donc loin pour l'instant d'une décision finale de Saad Hariri dans le sens d'un appui ou pas à Michel Aoun, qui impliquerait un changement d'alliance politique. Force reste de relever l'importance de l'ouverture en soi, en dépit de la vive hostilité entretenue au cours des dernières années par le Courant patriotique libre à l'égard du Futur. Les acteurs du 14 Mars défendent « une volonté réelle de Saad Hariri de ne fermer aucune porte à aucune partie, à l'inverse du Hezbollah ». Ce serait donc une situation positive pour les deux parties, mais seulement tant que Saad Hariri n'a pas tranché définitivement la question de son appui à Michel Aoun, auquel cas la trêve méticuleusement observée par celui-ci depuis sa première rencontre avec Saad Hariri à Rome risquerait de se briser.

Entre-temps, les députés du Futur continuent de contrer la possibilité de cet appui. « Le parcours de Michel Aoun ne l'habilite pas à être consensuel », selon le député Nabil de Freige. 

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Un 7 Mai social ?
Certains milieux du 14 Mars rapportent en outre que les Saoudiens auraient refusé que l'entretien Hariri-Bassil se déroule en Arabie saoudite. Ces mêmes milieux vont jusqu'à faire état d'un refus par les Américains de la candidature de Michel Aoun. Une information qui est toutefois tempérée par des sources informées, qui affirment que « si les Américains ne soutiennent pas pour l'instant Michel Aoun, ils ne font pas d'objection à sa candidature ».

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Alors que le flou est ainsi entretenu, la rue syndicale bouillonne, comme une indication concrète du scénario susceptible d'accompagner le lent cheminement vers le vide présidentiel : « Un 7 Mai social se prépare, ce qui explique la non-représentation du Hezbollah en commissions conjointes pour examiner la grille des salaires », mettent en garde des sources concordantes du 14 Mars.

En même temps, l'attachement au quorum des deux tiers pourrait céder la place à un nouveau prétexte au blocage, celui d'un possible boycottage de la présidentielle par la communauté chiite. Une nouvelle équation émergerait alors : le respect de l'impératif d'éviter le vide présidentiel, ou le respect d'un « pacte national » remanié sur la base d'une nouvelle répartition nationale selon la fameuse formule des trois tiers.

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