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Liban - Interview

Nabil de Freige veut insuffler à son ministère un esprit de réforme efficace

Le ministre d'État pour la Réforme administrative, Nabil de Freige, expose des projets coordonnés par son ministère, à l'heure où le principal enjeu porte sur les nominations aux postes vacants.

Nabil de Freige préconise une coopération étroite avec le secteur privé.

Dans son bureau du ministère d'État pour la Réforme administrative, surplombant le quartier calme de Starco, Nabil de Freige tente d'assimiler les multiples projets gérés et coordonnés par Omsar (l'office du ministère), le temps des quelques semaines que doit en principe, « et si Dieu nous aime », durer le gouvernement.

Il s'estime « chanceux » de prendre en charge un ministère d'État « qui peut travailler avec ou sans budget », ce qui l'éloigne de « la fanfaronnade » qui parasiterait son rendement. Saluant la qualité de l'effectif du ministère, dont la majorité relève d'organisations internationales, il se montre déterminé à mettre en œuvre les projets existants, dont une grande partie aurait été mise sous veilleuse jusque-là.

Il en va ainsi du projet de loi visant à numériser les formalités administratives, ou le e-governement, et qui n'a toujours pas été voté au Parlement. D'autres projets de réforme administrative, comme l'archivage des registres du ministère de l'Intérieur, font l'objet d'accords qui ne sont toujours pas entrés en vigueur.

Il reste que la principale démarche concrète se présentant actuellement au ministère consiste à procéder aux nominations aux postes administratifs vacants au sein de chaque ministère. Il en a été chargé par le Conseil des ministres lors de sa dernière réunion. Dans un premier temps, les ministères devront faire état des postes à pourvoir, avant de procéder dans un deuxième temps aux entretiens de candidature, en présence de représentants du ministère de la Réforme administrative d'État pour du ministère concerné, sous la supervision du Conseil de la fonction publique, à la tête duquel une présidente a été récemment nommée.

Parallèlement à cette dynamique, une commission ministérielle ad hoc s'active actuellement sur un dossier qui concerne de près le ministère d'État pour la Réforme administrative : la mise en œuvre du plan directeur relatif à la gestion des déchets solides, datant de 2005. « Ce sont surtout les régions de Beyrouth et du Mont-Liban qui sont visées actuellement, puisque les autres régions comme Baalbeck, Zahlé, la Békaa-Ouest et Tripoli bénéficient d'une large contribution des organisations internationales et civiles », précise Nabil de Freige.

En vertu de ce plan, les déchets solides comme le carton, le verre ou le plastique doivent être « séparés et vendus à des usines de recyclage qui existent sur tout le territoire », les déchets organiques sont traités et transformés en compost.

Le ministère d'État pour la Réforme administrative préconiserait dans ce cadre une nouveauté. « L'innovation que j'espère faire avaliser en Conseil des ministres est celle de permettre à l'opérateur de produire, à partir du compostage des déchets organiques, un gaz combustible, le RDF, ou Refuse-derived fuel, qui remplacerait le fuel, plus polluant, utilisé dans les usines. » Il suivrait cette question de près avec « les cimenteries, qui ont un besoin accru de combustible vert ». Il invoque l'exemple d'une « usine-pilote qui doit être prochainement inaugurée à Baalbeck et permettra de dégager du biogaz à partir du compostage des déchets organiques, servant à générer de l'électricité ».
Si la production de RDF est mise sur pied, il ne devrait rester que « 10 à 15 % des déchets organiques, qui pourraient alors facilement être incinérés », ajoute-t-il, conscient du vif débat actuel autour des incinérateurs.
S'agissant en outre du tri des déchets, il revient à l'établissement d'usines de tri, en collaboration avec les municipalités concernées, mais qui n'ont toujours pas été mises en service. C'est le cas par exemple d'usines déjà construites à Tripoli et à Mechmech. Le ministre défend l'idée de confier la gestion de ces usines au secteur privé. Des cahiers des charges seraient en cours d'élaboration à cette fin.

Le défi serait, si ce n'est de mettre en œuvre ces plans dans l'immédiat, du moins d'y insuffler un esprit de réforme efficace, imprégné par exemple d'une coopération étroite avec le secteur privé. Un modèle d'une efficacité qui se renouvelle est le projet Afkar, financé par l'Union européenne. Ce programme de soutien à la société civile entamera cette année sa troisième édition.


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