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Lifestyle - Exposition

À la découverte des « Royaumes perdus »

Le Metropolitan Museum of Art dévoile son étalage de divinités hindoues et bouddhistes de l'Asie du Sud-Est.

La tête de Bouddha en méditation, une représentation sublime de la méditation bouddhiste.

Un impressionnant étalage de divinités et de rares trésors nationaux hindous et bouddhistes de l'Asie du Sud-Est, datant du 5e au 8e siècle, fait l'objet d'une exposition phare au Metropolitan Museum of Art (Met). Ayant pour thème « Royaumes perdus (Lost Kingdoms) : sculptures et architectures hindoues et bouddhistes de l'Asie du Sud-Est », cette exposition, qui comporte des prêts internationaux rares et qui est consacrée à l'art hindou-bouddhiste du premier millénaire de l'Asie du Sud-Est, restera à l'affiche jusqu'au 27 juillet.
Il s'agit avant tout de foi et de croyances religieuses de cette partie du monde, du Vietnam au Cambodge en passant par la Thaïlande, la Malaisie et le Myanmar. Plus de 160 incroyables sculptures parfois monumentales en pierre, en terre cuite et en bronze, de qualité et de conservation exceptionnelles, qui voyagent pour la première fois en dehors de leurs lieux d'origine, proviennent des trésors nationaux et de prêts venant de France, du Royaume-Uni et des États-Unis. Le Myanmar a signé pour l'occasion le premier accord de prêt. C'est grâce à la dimension personnelle de John Guy, l'organisateur et conservateur du département d'Asie du Sud-Est du Met qui a voyagé inlassablement pendant cinq ans, que cet événement de taille a pu avoir lieu. L'exposition reflète à la fois, avec panache et recueillement, la profonde richesse de l'art religieux de ces nouveaux royaumes émergents. Elle permet de mieux cerner les traditions sculpturales et archéologiques de cette partie du monde. Elle met aussi en relief les fondations de la carte politique de l'Asie du Sud-Est d'aujourd'hui. « Les expositions qui fournissent un matériel de ce niveau d'importance et d'étalage sont très rares. La majorité de ces importantes œuvres sont d'une beauté à couper le souffle », a indiqué dans son introduction, Thomas P. Campbell, directeur et PDG du Met.

 

Fouilles récentes
Les récentes fouilles et recherches sur le terrain ont permis de redéfinir les paramètres culturels des premiers temps de l'Asie du Sud-Est, une région qui a vu naître une partie des sculptures les plus puissantes et les plus évocatrices du monde hindo-bouddhiste du premier millénaire, comme en témoignent l'exposition et son superbe catalogue. Parmi les chefs-d'œuvre les plus remarquables exposés, on note le bouddha protecteur du 6e siècle, le spectaculaire Krishna du sud du Cambodge soutenant le mont Govardhana du sanctuaire de Phnom Da, l'extraordinaire Avalokiteshvara du 7e siècle découvert dans les années 1920 dans le delta du Mékong au Vietnam, sans doute la plus belle représentation de la compassion bouddhiste en Asie du Sud-Est, Devi, Uma l'épouse du « bienveillant Seigneur » du Dieu de l'amour Shiva, d'un naturalisme saisissant incarnant un portrait d'une défunte reine khmère de la moitié du 7e siècle, Ganesh ascétique du sanctuaire religieux du 8e siècle au centre du Vietnam, ainsi qu'une sculpture en terre cuite du royaume Dvaravati du 7e siècle, et la tête de Bouddha en méditation, une représentation sublime de la méditation bouddhiste.

 

Organisation thématique
Organisée en sept sections thématiques, cette exposition reflète principalement les grands récits qui ont façonné les identités culturelles distinctes de la région. Elle trace l'évolution de cet art religieux. La première section est consacrée aux importations de rares objets exotiques de l'Inde ancienne découverts à l'ouest de l'Asie du Sud-Est. Ces objets ont servi de modèle aux artistes locaux travaillant au service des nouvelles religions hindo-bouddhistes. La deuxième galerie est réservée au culte de la nature avec des objets plus proches de la nature et des croyances animistes préexistantes.
La troisième salle explore l'arrivée du bouddhisme et les premières expressions de cette foi en Asie du Sud-Est avec une série de bouddhas de différentes tailles provenant du Myanmar, de Thaïlande, du Cambodge et du Vietnam. L'universalité du message de Bouddha s'exprime dans les styles régionaux distincts.
La quatrième galerie est consacrée à « Vishnu et ses avatars ». Elle illustre les croyances hindoues antérieures dans la région, avec Vishnu comme modèle idéal de la royauté divine, comme en témoignent les nombreux sanctuaires érigés à son intention ainsi que la sélection de sculptures monumentales.
Le « Monde de Shiva », Dieu protecteur et sa famille, y compris Parvati, Ganesh et Skanda, couvre la cinquième galerie. Les œuvres d'artistes khmers de cette section montrent les nouvelles formes d'expression de l'identité de Shiva pas encore vues en Inde. « L'art de Tate » est représenté dans la sixième section qui explore l'art bouddhique comme expression de l'identité de l'État. L'accent est mis sur le patronage des souverains du royaume de Mon de Dvâravati du centre de la Thaïlande. Cette section comprend les quelques œuvres les plus monumentales de l'exposition ainsi que les roues sacrées de la loi de Bouddha, stèles représentant l'histoire de sa vie passée et présente.
La dernière salle reflète le culte à Bodhisattva, les sauveurs bouddhistes et leur diffusion dans toute l'Asie du Sud-Est. La fin du 8e siècle est marquée par l'avènement d'une nouvelle ère de l'internationalisme asiatique à travers les réseaux de commerce international en plein essor. Les idées religieuses, les rites et la diffusion rapide des images montrent l'unification et l'intégration dans une plus grande Asie. L'exposition est accompagnée d'un magnifique catalogue entièrement illustré par le Met et distribué par Yale University Press.

 

Pour mémoire
Le paradis retrouvé des premiers bouddhas

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