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Culture - Exposition

Le paradis retrouvé des premiers bouddhas

Pour fêter son 90e anniversaire, le musée Freer s’est offert une « Promesse de Paradis », faite au VIe siècle par l’empire du Milieu.

Les divinités réunies dans un bas-relief.

Cette exposition donne à voir l’un des plus beaux ensembles, hors de Chine, des premières représentations de Bouddha. Ces sculptures, finement taillées dans la pierre et dans du bronze doré, avaient été offertes à ce musée par son fondateur, Charles Lang Freer (1854-1919), grand amateur d’art qui avait originellement fait fortune dans la construction de voies ferrées. Il aspirait à un musée qui soit «un plaisir pour les yeux et une stimulation pour l’esprit». «À l’image de ces icônes d’un art sacré qui met en relief une beauté transcendante et une culture profonde», explique l’un des responsables de la collection.
La plupart de ces sculptures étaient créées pour être vénérées ou pour servir d’instruction religieuse. Elles étaient placées dans des temples et des sanctuaires à travers le nord de la Chine, du VIe au VIIIe siècle, une période marquée, à la fois, par une évolution de l’expression artistique et de la croyance religieuse. Le bouddhisme, soutenu par l’appui impérial, avait exercé un grand attrait sur tous. La plupart des œuvres monumentales exposées avaient été commanditées par des empereurs et des impératrices, dans le cadre de grands projets. Elles côtoient d’autres, de provenance plus modeste, mais non moins spectaculaires, destinées à des communautés plus restreintes.

Le « Bouddha cosmique »
Taillées dans différents genres de pierre ou de marbre, les statues en vue tracent l’expansion du bouddhisme au VIe siècle et, plus particulièrement, le concept de «la pure terre du bouddhisme», une tradition qui délivre les dévots des rigueurs du karma pour les guider vers une «Promesse de paradis». D’où le titre de l’exposition inspiré par une puissante œuvre, propriété du musée et évoquant ce paradis par une floraison de lotus au pied d’un Bouddha. Quant au point d’orgue de cette réunion des dieux antiques de l’empire du Milieu, il se nomme le «Bouddha cosmique». Grandeur nature, il aurait été façonné entre les années 550 et 600 dans le nord de la Chine en tant que sculpture d’enseignement, pareille à celles utilisées dans les monastères. Chaque pouce de cette statue a été gravé de dessins décrivant la «carte conceptuelle» des six royaumes de l’existence du bouddhisme: du royaume des cieux des devas (êtres suprêmes de la traditionnelle cosmologie bouddhiste), figurant à son sommet, aux enfers chauds et froids des morts, placés à ses pieds. La sculpture apparaît comme un personnage humain décapité et sans bras, arborant un vêtement aux motifs élaborés alors qu’il s’agit, selon les experts, «d’émanations venant de l’intérieur» de la nature cosmique. C’est ce qui explique que les scènes décrites s’enchevêtrent d’une manière contiguë et organique. Il était nécessaire qu’un narrateur les décrypte.
Aujourd’hui, on attend que la technologie du XXIe siècle dévoile davantage l’univers de cette représentation d’une divinité à la morphologie humaine dont on n’a pas encore percé tous les mystères: qui l’a commanditée? Dans quel lieu elle a été travaillée puis découverte? Comment elle a perdu sa tête et ses bras ? Des énigmes, mais non moins de prestance et de fascination.
Cette exposition donne à voir l’un des plus beaux ensembles, hors de Chine, des premières représentations de Bouddha. Ces sculptures, finement taillées dans la pierre et dans du bronze doré, avaient été offertes à ce musée par son fondateur, Charles Lang Freer (1854-1919), grand amateur d’art qui avait originellement fait fortune dans la construction de voies ferrées. Il aspirait à...

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