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Économie - Liban - Grille des salaires

Les banques en grève, les discussions se poursuivent...

Les commissions parlementaires mixtes reprennent leurs concertations aujourd'hui à 15 heures. Ce sera la dernière réunion avant que le projet sur la grille des salaires ne soit soumis à la séance plénière du Parlement samedi. Les banques respecteront l'ordre de grève lancé hier par l'ABL en signe de protestation contre l'approbation de l'article sur la hausse des impôts sur les dépôts bancaires.

Important rassemblement hier matin à la place Riad el-Solh à l’appel du Comité de coordination syndicale. Photo Ibrahim Tawil

L'Association des Banques du Liban (ABL) a décidé hier la fermeture de toutes les banques pour protester contre les décisions prises par les commissions parlementaires mixtes concernant le financement de la grille des salaires du secteur public. La décision de l'ABL a été prise lors d'une réunion de son assemblée générale. Le président de l'ABL, François Bassil, tiendra une conférence de presse aujourd'hui, à 11 heures, pour expliquer la position des banques.


Les commissions mixtes ont notamment avalisé la hausse des impôts sur les dépôts bancaires de 5 % à 7 %. « Sans réformes, et soutenue par des moyens de financements précaires, la loi sur la grille des salaires va plonger le pays dans la ruine et ravager le secteur bancaire. » François Bassil n'a pas mâché ses mots dans un entretien accordé à l'agence al-Markaziya. « Le secteur bancaire libanais, pilier de sécurité de l'économie, est le premier à payer l'impôt sur le revenu et à régler ses dettes envers le Trésor », a-t-il ajouté.
M. Bassil s'est ainsi dit surpris de constater que les discussions autour du financement de la grille des salaires concernaient en grande partie les impôts supplémentaires à faire assumer aux entreprises et aux citoyens, au lieu de s'attaquer au dossier des réformes administratives. « Les fonctionnaires méritants devraient être promus alors que ceux qui se contentent de toucher leur salaire à la fin du mois devraient être remerciés en contrepartie d'une indemnisation », a-t-il souligné.
Selon le président de l'ABL, « si le peuple doit se soulever, c'est contre les hommes politiques qui dilapident les richesses du pays et non contre les organismes économiques qui n'ont aucun intérêt à ce que les citoyens plongent dans la précarité ».

 

(Pour mémoire : L'intifada populaire suspendue, mais jusqu'à quand ?)


Les organismes économiques, précisément, qui ont tenu hier une réunion urgente, ont dénoncé, à l'unanimité, « les augmentations fiscales catastrophiques » convenues par les commissions parlementaires mixtes pour financer la grille des salaires. « L'augmentation de l'impôt sur les dépôts bancaires de 5 à 7 %, la hausse de l'impôt sur le revenu, sur les biens immobiliers et sur les grandes entreprises vont faire fuir les investisseurs libanais et porter un coup fatal à ce qui reste de l'économie », a indiqué leur communiqué.
Les organismes économiques ont appelé le président de la Chambre, Nabih Berry, à « prendre en considération leurs remarques et les avertissements de la Banque mondiale (BM) et du Fonds monétaire international (FMI), ainsi que ceux du gouverneur de la Banque du Liban (BDL), Riad Salamé, qui a demandé à ne pas se précipiter dans l'adoption de la grille et à l'échelonner, compte tenu des risques déjà mentionnés ».

 

(Pour mémoire :Chammas qualifie d'« orgie fiscale » le financement de la grille des salaires)


Notons dans ce cadre que dans un communiqué, la Confédération générale des travailleurs libanais (CGTL) a mis en garde contre « une augmentation de la TVA ou de toute autre taxe qui pénaliserait les travailleurs et qui enflammerait le pays ». « Nous refusons toute causalité entre notre droit à la nouvelle grille des salaires et les moyens de son financement », affirme le communiqué.

 

Libéraliser la production électrique
Parallèlement, les commissions mixtes ont avalisé la libéralisation de la production du courant électrique pendant deux ans. Les députés Samy Gemayel et Robert Fadel ont exprimé leur soutien à cette décision qui permettra de « fournir 24 heures de courant continu » selon M. Fadel. « L'approbation de cette mesure est un premier pas permettant de freiner le gaspillage des revenus de l'État », a déclaré pour sa part Samy Gemayel.
Les commissions parlementaires mixtes ont également avalisé l'article sur l'imposition de taxes sur les biens-fonds maritimes spoliés avec un effet rétroactif de 5 ans.


Les commissions doivent se réunir à nouveau aujourd'hui, à 15 heures, une dernière fois avant de soumettre le projet de loi sur la grille des salaires à la séance plénière du Parlement qui doit se tenir demain.

 

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OU QUAND LES ABRUTIS DÉTRUISENT À COUPS DE BÊTISES !

LA LIBRE EXPRESSION

08 h 34, le 11 avril 2014

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  • OU QUAND LES ABRUTIS DÉTRUISENT À COUPS DE BÊTISES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 34, le 11 avril 2014

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