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Économie - Liban - Salaires

Au Liban, la fronde sociale en suspens

Les commissions parlementaires mixtes réunies hier pour la énième fois n'ont pas réussi à mettre un terme au débat qui oppose les syndicats aux organismes économiques depuis déjà plusieurs mois. Les syndicats ont observé un jour de grève, mais ont accepté de suspendre leur mouvement de protestation jusqu'à lundi prochain.

Important rassemblement hier matin à la place Riad el-Solh à l’appel du Comité de coordination syndicale. Photo Ibrahim Tawil

Le Comité de coordination syndicale (CCS) a décidé mercredi de suspendre jusqu'à lundi son mouvement de protestation visant à obtenir l'approbation du projet de loi sur la nouvelle grille des salaires. Cette suspension répond à une demande du président du Parlement Nabih Berry.


Alors qu'une nouvelle réunion des commissions parlementaires mixtes consacrée à l'examen du financement de la nouvelle grille des salaires s'était achevée mardi sans nouvelle décision, les administrations publiques et les enseignants avaient décidé d'observer, hier, un jour de débrayage et menacé d'une grève ouverte.
Des centaines de fonctionnaires ainsi que des enseignants des secteurs public et privé, venant de plusieurs régions libanaises, s'étaient retrouvés en milieu de matinée place Riad el-Solh, au centre-ville de Beyrouth, à l'appel du CCS. Cette manifestation coïncidait avec la reprise de la séance plénière du Parlement.

 

(Lire aussi : Le Parlement fier de sa victoire en faveur des bénévoles de la Défense civile)


« Nous enseignons aux élèves le sens de la démocratie, de la liberté et de la dignité à travers nos manifestations », a déclaré le président du syndicat des enseignants des écoles privées, Nehmé Mahfoud, lors de la manifestation. « Nous respectons la loi, nous ne bloquerons pas de routes et nous ne brûlerons pas des pneus », a-t-il ajouté.
Le responsable syndical a indiqué que le CCS avait décidé de suspendre les manifestations à la demande du chef du législatif. « Lundi, nous reprendrons notre mouvement si la grille des salaires n'est pas adoptée », a-t-il dit. M. Berry a en effet demandé au CCS de ne pas recourir à l'escalade et de lui accorder jusqu'à dimanche soir pour l'adoption du projet de loi sur la nouvelle grille des salaires. Selon la chaîne LBCI, plus de 10 000 manifestants étaient prêts à investir le Parlement durant la séance plénière.
Le chef du CCS, Hanna Gharib, a de son côté appelé les manifestants à l'unité. « Unissez-vous et nous sortirons vainqueurs de cette bataille », a-t-il lancé à la foule.

 

(Lire aussi : « Une loi injuste au service des grandes compagnies immobilières », dénoncent les anciens locataires)

 

La réunion des commissions mixtes ajournée à cet après-midi
Entre-temps, la réunion des commissions parlementaires mixtes consacrée à l'examen des moyens de financement de la grille des salaires de la fonction publique a été suspendue jusqu'à jeudi à 15h. Selon la chaîne LBCI plusieurs propositions de financement ont été débattues comme les taxes sur les biens maritimes, les impôts sur les sociétés cotés à la Bourse de Beyrouth et une hausse possible des impôts sur les dépôts bancaires.
Mardi, le vice-président de la Chambre, Farid Makari, qui préside les commissions, avait déclaré à l'issue de la réunion que les députés avaient convenu de poursuivre l'étude du dossier. Il avait précisé que les commissions avaient fini de débattre de quatre articles, mais que la discussion sur la TVA est toujours en suspens.

 

(Lire aussi : Les membres de la Défense civile se jettent à l'eau pour leurs droits)


L'ensemble du secteur public attend, depuis plus de deux ans, l'adoption du projet de loi sur la nouvelle grille des salaires. Mais les discussions concernant les moyens de la financer tournent en rond depuis des mois, et les députés doivent jongler entre les pressions des organismes économiques, qui mettent en garde contre les « conséquences dramatiques d'une hausse des taxes », et celles des syndicats qui menacent d'une escalade si la loi n'est pas rapidement votée.


Parallèlement, le député Samy Gemayel est revenu dans une conférence de presse organisée hier sur les moyens de financer la grille. Il a clairement appelé à résoudre le problème des transferts à EDL qui constitue un poids très lourd à gérer et à se pencher sérieusement sur l'option de privatiser cette institution.



Pour mémoire
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Le Comité de coordination syndicale (CCS) a décidé mercredi de suspendre jusqu'à lundi son mouvement de protestation visant à obtenir l'approbation du projet de loi sur la nouvelle grille des salaires. Cette suspension répond à une demande du président du Parlement Nabih Berry.
Alors qu'une nouvelle réunion des commissions parlementaires mixtes consacrée à l'examen du financement de...

commentaires (1)

Comme à l’ère communiste nos leaders actuels de l’intifada sont des gens riches qui savent bien hurler en rassemblant les foules à la place Riad el-Solh ils savent bien jouer la comédie et tant pis pour leurs syndicats s’ils obtiennent gain de cause ou non .

Sabbagha Antoine

13 h 50, le 10 avril 2014

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Commentaires (1)

  • Comme à l’ère communiste nos leaders actuels de l’intifada sont des gens riches qui savent bien hurler en rassemblant les foules à la place Riad el-Solh ils savent bien jouer la comédie et tant pis pour leurs syndicats s’ils obtiennent gain de cause ou non .

    Sabbagha Antoine

    13 h 50, le 10 avril 2014

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