Une vieille maison menacée d’effondrement à Antélias du fait des travaux de fondations dans un chantier voisin

Mieux vaut prévenir que guérir, souligne l'adage populaire... Par extension, il serait parfois plus adéquat de dire que mieux vaut prévenir que se lamenter. Cela s'applique notamment au cas d'une vieille maison presque centenaire (la construction avait débuté en 1920), située sur le bien-fonds 157 d'Antélias, dans le secteur de Kobeizé, le plus vieux quartier d'Antélias. Cette habitation, construite en vieilles pierres de taille avec toit en tuiles rouges, risque de s'effondrer en raison des travaux de fondations effectués depuis plus de sept mois sur un chantier voisin, situé sur le bien-fonds 155 d'Antélias.

Dans cette région, la terre est rocheuse, et depuis septembre dernier, des pelleteuses creusent dans la pierre. La fondation, d'une profondeur d'une douzaine de mètres, capable de tout engloutir, menace dangereusement la vieille maison en question qui est la propriété des héritiers d'Émile Azar, en l'occurrence ses deux filles Mary et Rita.
Sous l'une des parties de l'habitation individuelle menacée, la pierre a été creusée et la construction, en équilibre instable, semble perchée sur une falaise. Le danger le plus immédiat pèse surtout sur la cuisine et la salle de séjour, où les résidents passent le plus clair de leur temps.

Le chantier vise à construire un parking de plusieurs étages en sous-sol. « Nous vivons un enfer depuis sept mois, souligne l'une des habitantes. Le bruit est insoutenable et nous avons eu en outre des dégâts à la maison. Nos réservoirs d'eau, qui étaient placés sur notre toit, ont été atteints par l'une des machines de construction il y a quelques mois. Quelques semaines plus tard, la porcelaine de la cuisine s'est fissurée. Il y a quelques jours, la vaisselle sautait et se brisait dans la cuisine à cause des vibrations provoquées par des machines qui creusent les rochers. Un pan de mur séparant notre jardin de leur terrain s'est même effondré. »

« Notre vie est en danger »
Les habitantes de la maison ont reçu à plusieurs reprises les visites des personnes responsables du chantier. « Ils ont proposé de nous reloger, de nous construire une cuisine sur notre terrasse, le temps que leurs travaux s'achèvent, indique l'une des habitantes. Et à chaque fois qu'on se plaignait, ils nous disaient : "Nous pouvons reconstruire votre maison si elle s'effondre." Mais nous ne voulons pas qu'ils proposent des solutions qu'eux-mêmes n'accepteraient pas d'envisager si c'était leur maison et leur vie qui étaient en jeu... Nous voulons qu'ils éloignent les travaux de notre maison, au moins d'un mètre. Notre vie est en danger, est-ce trop demander ? »

À voir la situation actuelle de l'édifice qui, après les travaux d'excavation, semble perché sur une falaise, l'on pense surtout aux risques qu'encourent ses habitants en cas de fortes pluies ou de tremblement de terre.
Il y a quelques jours, une décision du juge des référés a arrêté les travaux. Les habitants attendent toutefois les résultats de l'expertise et la décision définitive qui sera prise. Ils espèrent que justice sera faite et que le juge qui devrait se prononcer sur la question ne subira aucune pression de la part de certaines parties influentes.