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Liban - Sécurité

Raid israélien : le Liban pourrait déposer une plainte au Conseil de sécurité

Le Hezbollah a confirmé hier dans un communiqué le raid israélien de la soirée de lundi contre une de ses positions dans la Békaa, affirmant qu'il ripostera « au moment opportun » et à « l'endroit approprié ». Le parti chiite a démenti avoir subi des pertes au cours de cette attaque.

Le coordinateur spécial de l’ONU, Derek Plumbly, a rencontré hier le ministre de l’Intérieur Nohad Machnouk. La sécurité à la frontière sud a été examinée. Photo Dalati et Nohra

Un peu plus de vingt-quatre heures après le (mystérieux) raid israélien qui a visé tard dans la soirée de lundi dernier des positions du Hezbollah dans la Békaa, à la limite de la frontière, nébuleuse, libano-syrienne, le président Michel Sleiman a demandé au ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, de rassembler tous les éléments d'information disponibles au sujet de cette attaque. Cette démarche du chef de l'État a pour but, selon l'Agence nationale d'information (officielle), de déposer une plainte que le Liban envisage de présenter au Conseil de sécurité de l'ONU du fait que ce raid constitue une violation évidente de la résolution 1701 du Conseil de sécurité. Dans la journée d'hier, le chef de l'État a reçu dans ce cadre au palais de Baabda le chef d'état-major de l'armée, le général Walid Salmane, et le chef d'état-major adjoint pour la planification, le brigadier Maroun Hitti, qui lui ont exposé les circonstances du raid. Dans le même temps, cette question a été évoquée, entre autres, lors des visites protocolaires que le coordinateur spécial des Nations unies au Liban, Derek Plumbly, a rendues dans la journée d'hier au chef de la diplomatie ainsi qu'au ministre de l'Intérieur, Nohad Machnouk.


Il convient d'indiquer dans ce contexte que le Hezbollah a confirmé hier dans un communiqué que l'aviation israélienne a effectué un raid, lundi soir, contre une position du parti à la frontière syro-libanaise. « Le 24 février, l'aviation de l'ennemi a visé une position du Hezbollah à la frontière syro-libanaise, dans la région de Janta, dans la Békaa », indique notamment le parti chiite. Ce communiqué contredit les indications fournies mardi par la chaîne du Hezbollah al-Manar qui avait affirmé qu' « aucun raid israélien n'a eu lieu sur le territoire libanais », rapportant uniquement un « intense survol de l'aviation de l'ennemi sur la région nord de la Békaa ».
Dans son communiqué publié hier, le Hezbollah annonce également qu'il ripostera « au moment opportun » et à « l'endroit approprié ». « Cette nouvelle attaque est une agression flagrante contre le Liban, sa souveraineté et son territoire », indique encore le parti chiite dans son communiqué.
Le parti note enfin que les informations relatives à des morts ou des blessés suite à ce raid « sont infondées », de même que les informations selon lesquelles la cible du raid israélien serait un dépôt d'armes ou une « base de missiles ».


Il convient d'indiquer qu'au cours de sa visite hier à Damas, le président de la commission de la Sécurité nationale et des Affaires étrangères du Parlement iranien, Allaeddine Boroujerdi, a rejeté la responsabilité de cette escalade sur Israël. « Il n'y a aucun doute que c'est l'entité sioniste qui a commencé et le Hezbollah a le droit de répondre et il n'y a aucun doute qu'elle va subir de nombreuses pertes », a-t-il dit lors d'une conférence de presse dans la capitale syrienne.
Le quotidien Haaretz a rapporté hier à cet égard, citant des milieux israéliens, que le Hezbollah pourrait entreprendre, à titre de représailles, d'assassiner de hauts responsables israéliens.

 

(L'éclairage de Philippe Abi Akl : Israël au secours du « divin triptyque » ?)

 

Informations contradictoires
Sur les circonstances exactes et l'objectif de ce raid, des informations contradictoires ont été rapportées dans la journée d'hier. Une source au sein des services de sécurité libanais a ainsi indiqué que « deux raids israéliens ont frappé une cible du Hezbollah à la frontière libano-syrienne », sans préciser la nature de la cible.
L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a, de son côté, indiqué que l'objectif était une « base de missiles » du Hezbollah qui combat les rebelles syriens aux côtés de l'armée du régime de Bachar el-Assad.


Cité par le New York Times dans son édition de mardi, un rebelle syrien combattant à Yabroud, Abou el-Amjed, a indiqué que plusieurs camions du Hezbollah, transportant des armes, ont été frappés de plein fouet par l'aviation israélienne à l'intérieur du territoire syrien. Abou el-Amjed a estimé que les armes convoyées étaient destinées aux combattants du parti qui soutiennent les forces de Bachar el-Assad dans ce secteur.
Son témoignage se recoupe avec des informations israéliennes citées par l'agence al-Markaziya, selon lesquelles le premier raid a visé « un poste logistique commun aux forces syriennes et iraniennes et aux combattants du Hezbollah, faisant de nombreux tués dont un dirigeant du parti chargé de la coordination avec les forces syriennes ». Selon ces sources, ce raid et ces pertes pourraient affecter l'évolution de la bataille de Qalamoun. Le deuxième a visé, toujours selon les mêmes sources, deux camions qui transportaient des armes au Hezbollah, en profitant du brouillard.
La chaîne al-Arabiya a, elle aussi, fait état de nombreuses victimes parmi les combattants du Hezbollah, dont un cadre supérieur de cette formation.


Notons dans ce cadre qu'Israël a prévenu à maintes reprises qu'il ne permettrait pas que la Syrie fournisse des armements sophistiqués au Hezbollah. Mardi, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a affirmé qu'Israël faisait « tout ce qui est nécessaire » pour se défendre, en réponse à une question sur ce raid. Mais « nous ne disons pas ce que nous faisons ou ce que nous ne faisons pas ».
La veille, le chef d'état-major de l'armée israélienne, le général Benny Gantz, avait lancé pour sa part une mise en garde sur ce plan : « Nous suivons de près le transfert d'armes de toutes sortes sur tous les fronts. C'est quelque chose de très mauvais et de très sensible. De temps à autre, en cas de nécessité, quelque chose peut survenir. »


Rappelons qu'en mai dernier, Israël avait visé à deux reprises des armes destinées, selon l'État hébreu, au parti chiite, près de la capitale syrienne. Et le 1er novembre dernier, Israël avait frappé, selon des médias, une base aérienne syrienne où se trouvaient des missiles destinés au Hezbollah. Un responsable américain avait alors confirmé à l'AFP une « frappe israélienne » en Syrie sans donner de détails sur la cible.

 

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