Rechercher
Rechercher

Culture - Distinction

Etel Adnan, chevalier des Arts et des Lettres

Dans le cadre d'une émouvante cérémonie à l'Institut du monde arabe à Paris, Etel Adnan, poétesse, romancière, essayiste et artiste visuelle, a reçu l'insigne de chevalier des Arts et des Lettres des mains de Jack Lang, ancien ministre de la Culture et président de l'IMA.

Jack Lang décorant Etel Adnan.

Etel Adnan est une artiste libanaise engagée, itinérante, polyvalente et polyglotte. Cette figure lumineuse du féminisme et du Mouvement pour la paix née en 1925 à Beyrouth vit aujourd'hui entre les États-Unis, la France et le Liban. Son abondante production littéraire se décline en français, en anglais et en arabe, et elle est l'auteure d'essais, de pièces de théâtre et de poèmes dont certains ont été mis en musique notamment par le compositeur libanais Zad Moultaka.
Connue du grand public surtout pour son roman Sett Marie-Rose, publié en 1976, réédité en 2010 par les éditions Tamyras et aujourd'hui considéré comme un classique de la littérature de guerre, Etel Adnan envisage d'écrire ses Mémoires « tant qu'elles sont vivantes », sans toutefois encore avoir décidé dans quelle langue elle le ferait.
Mais cette personnalité hors norme est aussi un peintre talentueux et reconnu, dont les œuvres sont très demandées. Etel Adnan expose aux États-Unis, en Europe, au Liban et c'est en tant qu'artiste française qu'elle est invitée à l'édition 2012 de la prestigieuse « documenta», exposition d'art moderne, rendez-vous incontournable des amateurs et des professionnels de l'art contemporain du monde entier et qui se tient tous les cinq ans en Allemagne sur une période de cent jours.
Alors quoi de plus naturel que ce parcours, peu commun et internationalement reconnu, soit enfin dignement distingué et dûment récompensé? C'est dans la salle du Haut conseil de l'Institut du monde arabe, à la vue imprenable et surplombant tout Paris, que la décoration a été remise en présence d'un grand nombre d'amis et d'intellectuels libanais, français et américains.
Jack Lang prend la parole et salue « avec respect, amitié et une reconnaissance tant individuelle que collective la grande dame de la poésie ». Il souligne que l'histoire d'Etel Adnan « résonne avec la grande Histoire » et, rappelant les grands faits qui ont jalonné le parcours de l'artiste, rend hommage à la « multiplicité des langages » qui sont les siens. Pour le président de l'IMA, Etel Adnan « donne libre cours à un système expressif propre à elle » par le biais de la peinture et de la poésie. Puis il énumère les grands thèmes qui sont ceux de son œuvre : la singularité arabe, la relation à l'Occident, la cause palestinienne et le rôle de la femme dans la société, sans oublier l'amour de la nature. Jack Lang conclut son allocution par ces mots : « Vous êtes une figure révélée au monde, une incarnation de l'avant-garde au meilleur sens du terme » et enfin : « Je ne suis même pas sûr que la France vous mérite. »
Visiblement très émue, Etel Adnan remercie par quelques mots, disant sa joie d'être à l'IMA, « lieu unique et extraordinaire, vitrine de la culture arabe ». Elle rend hommage à l'action de Jack Lang quand il était ministre de la Culture et rappelle qu'il est à l'origine de l'instauration de la fête de la Musique en France, manifestation reprise depuis dans de nombreux pays et devenue « mythique ».
Belle cérémonie, simple et profonde, où le Liban est mis à l'honneur à travers l'une de ses artistes les plus fécondes et les plus talentueuses.

Zeina SALEH KAYALI

Etel Adnan est une artiste libanaise engagée, itinérante, polyvalente et polyglotte. Cette figure lumineuse du féminisme et du Mouvement pour la paix née en 1925 à Beyrouth vit aujourd'hui entre les États-Unis, la France et le Liban. Son abondante production littéraire se décline en français, en anglais et en arabe, et elle est l'auteure d'essais, de pièces de théâtre et de poèmes...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut