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Nos Lecteurs ont la Parole

In vino libertas

Fadi ASSAF
Après une série d’attentats perpétrés contre les débits d’alcool à travers le Liban, dans l’ensemble des régions sous domination islamique radicale, sunnite soit-elle (Saïda, Majdel Anjar) ou chiite (Tyr, Nabatiyeh), un autre fait divers, survenu au soir du 30 septembre, à Tripoli, avec le plasticage de trois épiceries proposant encore de l’alcool dans la ville, vient rappeler la triste réalité de la société libanaise qui glisse vers une inquiétante radicalisation et vers une intolérance dangereuse.
Les principales villes libanaises, autrefois mixtes et symboles d’une cohabitation nécessaire entre les cultures et les religions, se renferment sur elles-mêmes, et leurs populations tendent à se radicaliser. Rien d’étonnant, si l’on observe l’évolution des sociétés islamiques proches ou éloignées. Sauf qu’il s’agit, dans ce cas, du Liban. Sans revenir sur l’histoire lointaine de la production viticole dans ce pays, on voit, dans le vin, sa production et sa consommation, un indicateur des libertés au Liban. Le plasticage des débits de boisson par des groupes islamistes radicaux, dans des régions conservatrices, est un fait divers pour les plus détachés des réalités sociopolitiques libanaises. C’est pourtant une agression franche contre les Libertés, avec un grand «L». En effet, le choix de vie doit être préservé, y compris pour les citoyens de confession musulmane, y compris au Liban, y compris dans les villes islamisées.
Hasard du calendrier, la réponse à cette nouvelle agression contre les libertés, individuelles et collectives, n’a pas tardé. Il y a eu une réponse «préventive» – alors que l’intolérance religieuse croît au Liban sur fond de printemps islamique et surtout de jihad global en Syrie – avec l’organisation, dernièrement, d’un Salon du vin libanais à Paris. Une manifestation réussie, à laquelle était absent le ministre (hezbollahi) de l’Agriculture libanais dont le département chapeaute le secteur viticole, et qui sera suivie, comme chaque année, en octobre (9-12 octobre), d’un Salon du vin libanais, Vinifest, en plein cœur de Beyrouth. Mais le hasard du calendrier a fait qu’au lendemain du fait divers tripolitain, un événement culturel, universitaire, sur le vin, se tenait à l’Université de l’ordre maronite libanais de Kaslik, en présence des plus hauts dignitaires de l’Église maronite. Dans un mot prononcé à cette occasion, et retransmis en direct sur deux chaînes locales, la MTV et l’OTV, le vicaire patriarcal maronite, Mgr Samir Mazloum, a insisté sur la signification religieuse du vin pour les chrétiens, bien entendu, et sur la dimension « civilisationnelle » de ce produit noble. Le vin du terroir libanais, produit au grand jour et consommé librement, devient un indicateur de libertés pour la société libanaise.
À consommer avec modération. Le vin, pas la liberté.

Fadi ASSAF
Après une série d’attentats perpétrés contre les débits d’alcool à travers le Liban, dans l’ensemble des régions sous domination islamique radicale, sunnite soit-elle (Saïda, Majdel Anjar) ou chiite (Tyr, Nabatiyeh), un autre fait divers, survenu au soir du 30 septembre, à Tripoli, avec le plasticage de trois épiceries proposant encore de l’alcool dans la ville, vient rappeler...

commentaires (1)

Ce ministre de l'agriculture est un pisse-froid.Il devarit relire Omar Khayyam qui était de son ...cru.Je me suis toujours profondément méfié des gens qui ne boivent pas de vin...

GEDEON Christian

13 h 24, le 03 octobre 2013

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Commentaires (1)

  • Ce ministre de l'agriculture est un pisse-froid.Il devarit relire Omar Khayyam qui était de son ...cru.Je me suis toujours profondément méfié des gens qui ne boivent pas de vin...

    GEDEON Christian

    13 h 24, le 03 octobre 2013

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