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Culture - Lecture

En un souffle choral, écrire, disent-elles...

Un livre dédié à l’analyse littéraire. À l’écriture. Aux portraits de sept femmes pour qui écrire était plus que l’affaire d’une vie. « 7 femmes »* de Lydie Salvayre (231 pages, édition Perrin) jette la lumière sur ces « allumées » de la plume. Dérangeantes et scandaleuses. Une invitation pour les (re)lire !

Une jolie brochette de femmes de lettres. Tout en panache. En tonalités sombres. Ni soumises ni potiches. Loin de là. De toute évidence, en avance sur leur temps. Par leur écrit, leurs mœurs ou même leur comportement sociétal.
Toutes sous la plume-scanner de Lydie Salvayre, elle aussi éprise de littérature, mais tout autant romancière et psychiatre.
Un livre inspiré des lectures qui marquent et voué à mieux comprendre des œuvres et des personnages qui ne vont pas de pair avec le ronron des inspirations nombrilistes, complaisantes et lénifiantes.
Dans l’œil du cyclone, « sept folles pour qui vivre ne suffit pas. Manger, dormir et coudre des boutons, serait-ce là toute la vie », se demandent-elles.
Pour ces amazones de la plume, on nomme Emily Brontë, Marina Tsvetaeva, Virginia Woolf, Colette, Sylvia Plath, Ingeborg Bachmann, Djuna Barnes. Pour ce tir groupé d’écrivaines, l’écriture c’est la salvation ou la damnation. Ou les deux à la fois.
Pour elles, écrire c’est une douleur, une délivrance, une passion jamais assouvie, une urgence à l’urticaire toujours vif, une nécessité. Et la liste des arguments peut facilement s’allonger. Écrire, en dépit de tout, malgré épreuve et douleur. Un rapport certain à la folie, à un génie névrosé.
Pour toutes celles qui ont refusé de pleurer et ont serré les dents en expérimentant la vie, ce livre tourmenté mais qui, forcément, tend vers la lumière et la transparence. Dans un dédale qui va des années 1818 jusqu’aux alentours des années 1973.
Destins tragiques pour la plupart, avec Brontë morte de la tuberculose à trente ans, Marina Tsvetaeva retrouvée pendue, Sylvie Plath suicidée au gaz, Ingeborg Bachmann brûlée vive dans une chambre d’hôtel, Djuna Barnes dépressive, aux liaisons féminines multiples, Virginie Woolf noyée dans une rivière avec des poches alourdies de pierre...
Pour ces figures emblématiques de la littérature universelle, on traverse un temps (plus d’un siècle et demi) bouillonnant, car de la solitude romantique du presbytère de Haworth, au Yorkshire, au Paris d’avant-guerre des années folles, en passant par la Russie stalinienne, c’est une véritable plongée pour briser tous les miroirs, tous les interdits, tous les tabous.
À travers ces portraits percutants, par-delà une relation passionnelle avec l’écriture, ces sept femmes (allusion aux sept piliers de la sagesse ?) dérangeantes et scandaleuses. Des femmes qui ont frayé avec les hommes mais qui, pour la plupart, n’en aiment pas moins aussi les femmes !
Sortant sans crainte du rang, elles ont été les pionnières d’une certaine libération, d’une certaine émancipation, d’un certain féminisme, branche dure des revendications des filles d’Ève. Pour sauvegarder leur entité, leur différence et leur liberté.
Un livre corsé aux confins sulfureux. Tout aussi bien pour les littéraires avertis que pour les simples profanes. Pour ces auteures qui ont défrayé les chroniques, essuyé des blâmes, subi les réprobations et les excommunications, aujourd’hui, avec le laxisme actuel, leurs œuvres et leurs personnages sont davantage dans l’air du temps et les extravagances de l’époque. Du moins dans certaines sociétés. Car rien ne change effectivement sous le soleil.
Pour tant de combats et de vies gâchées, mais récupérées par le verbe, cet ouvrage a le mérite, parmi d’autres (qualité d’écriture, subtilité d’analyse et richesse d’information), de piquer la curiosité du lecteur. Une fois le livre refermé, par-delà cette chevauchée fantastique des lettres au féminin, on a envie de (re)lire ces écrivaines au talent aujourd’hui si confirmé, si loué.

« 7 femmes » de Lydie Salvayre (231pages, Perrin) est en vente à la librairie al-Bourj.
Une jolie brochette de femmes de lettres. Tout en panache. En tonalités sombres. Ni soumises ni potiches. Loin de là. De toute évidence, en avance sur leur temps. Par leur écrit, leurs mœurs ou même leur comportement sociétal. Toutes sous la plume-scanner de Lydie Salvayre, elle aussi éprise de littérature, mais tout autant romancière et psychiatre.Un livre inspiré des lectures qui...

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