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À La Une - La situation

Parlement : le quorum fera à nouveau défaut ce matin

Inhabituellement rigide, Berry refuse de négocier l’ordre du jour.

Un chef d’orchestre sans orchestre aujourd’hui.

Un défaut de quorum torpillera à nouveau la séance parlementaire convoquée par le président de la Chambre, Nabih Berry, de sa seule autorité, pour trois jours, à partir d’aujourd’hui, prévoit-on. Seuls les députés du Hezbollah, d’Amal et du PSP se rendront à la Chambre, avec quelques inconditionnels pro-Assad.


Inhabituellement rigide, M. Berry refuse de négocier l’ordre du jour qu’il a fixé pour cette séance qui ne se tiendra pas, et assure que « lorsque la Chambre se réunira, elle fixera souverainement son ordre du jour ; un ordre du jour qui, soit dit en passant, comprend au moins quinze projets de loi avec lesquels je suis en désaccord ou qui pourraient être renvoyés en commissions », a-t-il indiqué. Le chef du législatif assure par ailleurs qu’en cas de nouveau défaut de quorum, il fixera de nouveaux rendez-vous à la Chambre, « jusqu’au Jour du Jugement, s’il le faut ».


Mais de l’avis général, sauf de celui de M. Berry, légiférer en l’absence d’un gouvernement ayant la confiance de la Chambre serait un grave manquement à la Constitution. La solution à ce dilemme est entre les mains du chef de l’État, du président de la Chambre et du Premier ministre démissionnaire conjointement, assurent les experts. Une session extraordinaire de la Chambre s’ouvrirait alors, permettant de voter les lois urgentes qui ne peuvent être différées, comme par exemple la prorogation des mandats des chefs des services de sécurité et de l’armée, pour éviter une « vacance » fondamentale à la tête de l’armée.


Pour sa part, M. Berry a été jusqu’à imaginer une solution administrative à la prorogation du mandat du commandant en chef de l’armée si d’ici à septembre son mandat ne serait pas reconduit, par le biais du recul de l’âge de la retraite. Cette mesure serait prise par le ministre de la Défense, sur base de la loi de défense nationale. Mais on voit mal le chef de l’État entériner une voie aussi peu orthodoxe. Sauf, bien sûr, urgence.


Qu’est-ce qui pourrait bien aider la société politique à sortir de son immobilité ? Ce pourrait être un accord entre le leader du Hezbollah et le général Michel Aoun, dont des rumeurs insistantes disent qu’ils doivent incessamment se rencontrer. Pour des raisons de sécurité évidentes, la nouvelle de cette rencontre ne se saurait qu’après sa tenue. En désaccord sur la prorogation du mandat de la Chambre, et aujourd’hui sur celle du mandat du général Jean Kahwagi, les deux hommes pourraient négocier un nouvel accord politique qui conduirait M. Aoun à ne plus bouder l’hémicycle.
On a parlé par ailleurs d’une possible rencontre entre le général Aoun et Saad Hariri, en territoire saoudien. Il semble bien qu’il s’agisse d’une vue de l’esprit et que le chef du CPL l’utilise pour améliorer sa position dans la négociation avec Hassan Nasrallah.


De son côté, le 14 Mars devrait continuer à faire obstruction à la tenue d’une séance parlementaire, tant qu’il n’y trouve aucun intérêt, et en particulier tant que la prorogation des mandats de certains chefs de sécurité ne reçoit pas valeur rétroactive, pour s’appliquer au mandat du directeur général des FSI, Achraf Rifi.


Un député du 14 Mars l’a bien dit hier, sur la OTV : refuser de reconduire le mandat du général Rifi, c’est poursuivre, qu’on le dise ou non, la politique d’élimination des personnalités du 14 Mars, mise en œuvre depuis octobre 2004 et couronnée par l’assassinat du général Wissam el-Hassan, le directeur du bureau des renseignements des FSI.
C’est dire combien la scène politique continue de dépendre d’une épreuve de force qui n’a pas fini de produire ses effets destructeurs sur les institutions et contre laquelle les amis du Liban, comme l’ambassadeur de France, Patrice Paoli, ne cessent de mettre en garde. Le diplomate l’a redit le 14 Juillet : « Ni le rapport de force ni l’attente ne peuvent être les voies menant à une paix civile renouvelée. » C’est la voix de la raison et elle pourrait de nouveau se faire entendre ce soir, à l’iftar traditionnel que le chef de l’État donne à Baabda, et au cours duquel le palais présidentiel pourrait, l’espace de quelques heures, redevenir le lieu de dialogue désormais introuvable au gouvernement et à la Chambre.

 

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