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À La Une - Festivals

Mika : « Je rêve de réaliser une comédie musicale au Liban »

À quelques jours de son concert du 2 juillet dans le cadre du Festival international de Jounieh, le chanteur compositeur libano-britannique nous accorde une interview par téléphone.

Les boucles raccourcies et aplaties, Mika affiche un new look rafraîchissant.

Car c’est bien un personnage Mika. Alias Michael Holbrook Penniman, né à Beyrouth le 18 août 1983 d’une mère libanaise et d’un père américain. Il avait un an lorsque sa famille a quitté le Liban pour Paris, où il a fréquenté l’école maternelle et vécu pendant environ 8 ans. Puis déménagement familial à Londres, où, ayant choisi sa voie (et découvert sa voix qui couvre trois octaves et demie), il fera ses gammes à la Royal College of Music au lieu d’aligner des chiffres à la London School of Economics où il avait été accepté.

Devenu star planétaire, trois albums, Life in Cartoon Motion (2007, plus de 19 millions vendus), The Boy Who Knew Too Much (2009, près d’un million d’exemplaires écoulés) et The Origin of Love (2012, disque de platine en France à sa sortie), et un quatrième en gestation, Mika refoule le sol libanais pour un mégaconcert au stade Fouad Chehab le 2 juillet, dans le cadre du Festival de Jounieh. Les festivaliers locaux ne sont pas prêts d’oublier sa prestation place des Martyrs, ni celle sur le temple jupitérien de Baalbeck lorsque les fans ont fait s’envoler des milliers de coussins en l’air.

Cette image ne quittera « jamais, jamais, jamais » ses rétines. Content donc de retrouver le public libanais, un public qu’il qualifie de « chaleureux, possédant une grande générosité émotionnelle. On ne trouve pas comme lui, n’est-ce pas ? » Euh oui, Mika, mais cela dépend aussi de l’artiste sur scène, non ?

Celui dont la voix atteint des sommets sur Relax, Take it Easy a récemment Twitté : « Je suis super, superexcité à l’idée de me produire sur la scène de Jounieh, j’aime tellement ce pays. » Il confirme. Pour lui, c’est « grandiose » de revenir au Liban. « Je suis à 50 % libanais. J’ai grandi comme un émigré. Avec l’idée d’avoir un pays loin où j’habite. C’est une belle idée romantique... »

Dandy cool superstar
« Talentueux, unique, cool, grand et bouclé, adorable, sautillant, généreux, déchaîné, spontané, inspiré... » Des adjectifs, des superlatifs (super-ya-latif) qui collent à Mika. Mais le jeune compositeur chanteur performeur n’est pas uniquement ce personnage happy-go-Lucky qui apparaît dans ses concerts bondissants. Derrière le large sourire, les yeux doux et perçants et la voix modulable, on trouve une intelligence et une sensibilité remarquables. Mika, un dandy cool et superstar mais aussi un jeune homme aux abords de la trentaine, qui affiche sans ostentation une maturité très posée.

Ses chansons, parfois farceuses, parfois satiriques, ne sont pas « un lavage de ma vie privée », comme il l’affirme. « J’utilise l’écriture de mes chansons pour comprendre ma vie. Ce qui se passe autour de moi. Quand on vient de partout, on vient de nulle part. Alors on a le désir de créer, de conquérir l’univers. Cela donne beaucoup d’énergie créatrice. Si on a la possibilité d’utiliser ce “nulle part” qui est en soi, alors on possède la liberté de la réinvention. » Réinvention. Voilà, le mot est lâché. Pas une lubie obsessionnelle, mais disons que Mika cherche à innover sans cesse et à se mettre constamment en danger.

« Je prends des risques ; sans les risques, le parcours d’un artiste n’aurait aucun sens », confie-t-il. Qui dit danger, dit possibilité d’échouer. « Dans ce métier, rien n’est garanti. Prenez par exemple ma chanson Underwater. Qui aurait pu prévoir qu’elle serait au top de iTunes et qu’elle serait choisie par Swatch comme bande-son pour la publicité qui marque le 30e anniversaire de la marque ? » (tiens, de Mika également ! ). Ce partenariat avec l’horloger suisse permettra à l’artiste de créer le design d’une montre exclusive pour cette année.

Bien que le concert s’intitule The Origine of Love, du nom de son plus récent album, l’interprète de Grace Kelly promet de chanter ses succès précédents. Et un invité surprise, un artiste local, et des musiciens aussi. « Je suis curieux de voir comment on peut marier ces mélanges entre les influences musicales arabes et celles de la pop occidentale. Un mix à l’image de cette culture pluraliste libanaise qui est la mienne, mais aussi celle de beaucoup de compatriotes. J’aimerais d’ailleurs beaucoup faire un projet influencé par ces fusions dans la musique libanaise. Un long-métrage par exemple, une comédie musicale. »

Oui, il est inquiet pour le Liban. « La situation est déstabilisante, certes. Mais en même temps, comme à chaque fois quand je programme un concert ici, les gens me demandent si ce n’est pas de l’inconscience d’aller dans un endroit aussi dangereux. Mais une fois ici, toutes les inquiétudes se dissipent et je me rends compte que la vie continue. »
Ce matin même, il discutait avec sa mère, en regardant les nouvelles à la télévision. « Je voyais aussi Alep, transformée en terre rase. Cette ville tellement chargée d’histoire et si importante, non seulement pour le monde arabe mais pour le monde entier. C’est à la fois triste et révoltant. »

La conversation téléphonique tire à sa fin. Une confidence se glisse : « Je suis dans un parking miteux à Malpensa et j’ai peur de perdre la connexion. » Et non, il n’a pas de concert là-bas, en ce moment. Il y est en tant que jury du X Factor italien. « La version transalpine a une énergie de dingue. Les jurés sont des intellos superdrôles. J’ai tout de suite accepté d’y paticiper et j’ai appris la langue en un mois et demi. » Rendez-vous à Beyrouth, donc, dans quelques jours, avec son golden retriever ? « Non, Malaké (il prononce Mallakeh avec l’accent anglais) ne vient pas. Je l’ai nommée ainsi car elle marche comme une reine », s’amuse le jeune... prince de la pop.

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