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À La Une - Liban

La Békaa un peu plus fragilisée, après l’assassinat de quatre chiites

L'armée se déploie massivement.

Un grave incident est venu hier précariser un peu plus les rapports entre les deux communautés chiite et sunnite dans la Békaa. Des hommes armés ont en effet tué par balles deux membres du clan chiite des Jaafar, Ali Karamé et Mohammad Ali, un Turc, Ali Abdo Rachini et un homme du clan Amhaz, Hussein Charif, alors qu’ils roulaient à bord d’une Jeep Cherokee sur une route traversant le « jurd » de Ras-Baalbeck dans la Békaa. Une cinquième personne a été grièvement blessée. Selon une source de sécurité citée par l’AFP, les quatre hommes sont tombés dans une embuscade alors qu’ils faisaient la contrebande de mazout.
Dans un contexte de tensions confessionnelles entre sunnites et chiites exacerbées par le conflit en Syrie, le quadruple meurtre augmente le risque d’une confrontation généralisée entre villages et tribus des deux grandes communautés musulmanes. On sait que la région de Ras-Baalbeck est habitée en majorité par des sunnites et se situe à proximité de celle de Ersal, également à majorité sunnite et partisane de la rébellion syrienne. La tension est aussitôt montée dans la zone et « des membres armés du clan Jaafar se sont rassemblés à Laboué, à cinq kilomètres de la localité de Ersal », a indiqué un correspondant local, sans élaborer.

 


Carte réalisée par Elie Wehbé


Condamnations
Toutefois, les efforts d’apaisement immédiatement déployés semblent avoir porté leurs fruits. Ainsi, dans un communiqué, les habitants de Ersal ont « dénoncé fermement cette agression contre des membres honorables de la région (...) qui vise à semer la discorde confessionnelle ».
« Nous nous dissocions des auteurs de ce massacre quelle que soit leur identité », ont-ils souligné, appelant les forces de sécurité à les démasquer.
Sur le même ton d’apaisement, les habitants de la région de Baalbeck et Hermel voisine, dont sont originaires les trois victimes chiites, ont souligné l’importance « de préserver la paix civile et la coexistence » entre les communautés. Alors que la tension est montée d’un cran dans la région, ils ont appelé « à surmonter la douleur et à être patient », dans un communiqué repris par al-Manar, la chaîne du Hezbollah.

 

(Cartographie : Le Liban rattrapé par la crise syrienne)


L’armée a immédiatement réagi à ce grave incident, par un déploiement massif sur les axes routiers de la Békaa concernés, en vue de prévenir d’éventuelles actions de vendetta qui engageraient les tribus dans une spirale sans fin de violence et de contre-violence. Dans un communiqué, la direction de l’orientation a précisé que l’armée « ne permettra à personne d’exploiter ce douloureux incident pour porter atteinte à l’unité nationale et ébranler les assises du vivre-ensemble entre les collectivités d’une même société ».

 

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