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Nos Lecteurs ont la Parole - Alain ANDREA

« L’Hymne à la joie » : une lueur au cœur de l’obscurantisme

Deux siècles bientôt... Le monde de la musique ne se console pas encore de la perte d'un de ses plus grands compositeurs de tous les temps, ce sourd qui entendait l'infini comme le disait fort bien Hugo, le célèbre compositeur de la neuvième symphonie en ré mineur – L'Hymne à la joie : Ludwig Van Beethoven. Un nom qui fait revenir l'horloge de l'histoire 194 ans en arrière, à l'époque de la création de la titanesque neuvième symphonie, une œuvre qui incarne une vision idéaliste d'un monde uni dans la fraternité et la paix, et qui nous plonge dans son mystère existentiel. Il est ainsi nécessaire de retracer sa genèse pour pouvoir décrypter les secrets cachés entre ses mélodies.
Vers la fin de la journée du 26 mars 1827, le ciel s'assombrit. Brusquement, un éclair suivi d'un coup de tonnerre retentit avec grand fracas et illumine la chambre de Beethoven. Il ouvre les yeux, lève la main, serre le poing comme s'il voulait défier le ciel, puis s'effondre, mort. Ses derniers mots : « Au ciel j'entendrai ! »
Surnommé le « Maître des symphonies », le grand compositeur en composa neuf dans lesquelles il donna le coup d'envoi à un nouveau concept qui témoigne de ce qu'une symphonie devrait être.
Sa neuvième et dernière symphonie serait la plus connue. Il s'agit de la célèbre symphonie en ré mineur op.125, formée de 4 mouvements dont le dernier est le plus long et qui exige un effectif orchestral complet avec quatre solistes vocaux et un chœur à quatre voix.
Elle fut interprétée pour la première fois le 7 mai 1824 à Vienne sous la baguette du kapellmeister Michael Umlauf et avec Ignaz Schuppanzigh (« Mylord Falstaff » comme le nommait Beethoven) à la tête des violons, en présence du compositeur lui-même – complètement sourd – qui voulait à tout prix prendre part à la direction de l'ensemble de la première de son œuvre, à tel point qu'il continua à battre la mesure alors que la pièce était déjà finie. Malgré tout, elle parvint à son époustouflante conclusion : un chef-d'œuvre de la musique classique, un appel à la paix manquante, un symbole d'unité et de fraternité, une musique dans laquelle Beethoven incarne les paroles de Schiller « L'homme est pour tout homme un frère. Que tous les êtres s'enlacent ! Un baiser au monde entier ! » (« An die Freude », publié en 1785). Depuis, la neuvième symphonie n'a jamais cessé d'être interprétée partout dans le monde, par les plus grands orchestres symphoniques, et dirigée par les plus grands chefs d'orchestre dont Wilhelm Furtwängler, Herbert von Karajan et Otto Klemperer. Par son ampleur et sa grandiosité, l'Ode à la joie devient officiellement l'hymne de l'Union européenne, le 19 janvier 1972, après une réorchestration assez plate d'Herbert von Karajan.
Au terme de cet article, qui nous a mené au cœur de la composition orchestrale du musicien allemand, et du pouvoir de la musique sur les gens, dont elle peut quelquefois changer la vie à jamais, il convient de se demander : qu'en est-il aujourd'hui ? Faudrait-il conclure que le monde est tel qu'il était dans ses premiers temps lorsque la paix et la fraternité chantées pouvaient encore avoir un impact ou bien faudrait-il enfin admettre que la violence et l'obscurantisme sont en train de prendre le relais ? Notre humanité traverse une tempête, mais Dieu l'avait prévue. Il a envoyé les grands de la musique à temps pour consolider sur la terre son emprise divine. « La vérité est en marche et rien ne l'arrêtera » comme l'a si bien signalé Zola dans L'Aurore. Dieu est l'alpha et l'oméga et tant qu'Il nous considère comme Ses enfants, il y aura toujours des Beethoven pour lutter contre cet obscurantisme qui essaie chaque jour de nous engloutir dans des guerres exterminatrices et de faire, de notre monde, un monde sans lumière et sans espoir.
« Il ne faut jamais se plaindre, malgré tout j'ai été heureux aussi. Dieu m'a envoyé de dures épreuves parce qu'Il me savait la force de les supporter et que je ferais quelque chose de bien avec mes souffrances. » – L.V. Beethoven.

Alain ANDREA

Deux siècles bientôt... Le monde de la musique ne se console pas encore de la perte d'un de ses plus grands compositeurs de tous les temps, ce sourd qui entendait l'infini comme le disait fort bien Hugo, le célèbre compositeur de la neuvième symphonie en ré mineur – L'Hymne à la joie : Ludwig Van Beethoven. Un nom qui fait revenir l'horloge de l'histoire 194 ans en arrière, à...

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