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Liban - Conseil des ministres

L’opportunité du maintien du gouvernement évoquée par Salam et Harb

Une proposition de règlement prévoyant une révocation de la décision de retarder le départ à la retraite de Mohammad Kheir n'est pas passée.

Un Conseil des ministres réduit hier. Photo Dalati et Nohra

Le Conseil des ministres s'est réuni hier au Grand Sérail, sous la présidence de Tammam Salam, mais en l'absence des ministres du bloc du Changement et de la Réforme de Michel Aoun, du Tachnag, du Hezbollah et des Marada. Le quorum a été atteint in extremis grâce à la participation du ministre du Tourisme, Michel Pharaon, qui avait cependant averti qu'il sortirait de la pièce si jamais les questions à l'ordre du jour de la réunion étaient examinées.

C'est finalement une réunion de consultations qui s'est tenue et qui a eu l'avantage d'arranger tout le monde : Tammam Salam et les ministres qui refusaient de se soumettre au chantage des aounistes, le CPL qui a empêché le gouvernement de plancher sur son ordre du jour et les ministres qui jugeaient inacceptable que le gouvernement, qui assume les prérogatives du président de la République, compte tenu de la vacance présidentielle, se réunisse en l'absence d'une partie de ses composantes.

Pas de décisions adoptées donc en Conseil des ministres, mais des sorties de crise évoquées et, surtout, un immense ras-le-bol. Depuis que la crise politique a atteint son point culminant lundi, avec la suspension de la conférence nationale de dialogue, les médiations s'étaient enchaînées pour dégager une solution qui sauverait la face de tout le monde. L'une d'elles, sur laquelle le Hezbollah aurait notamment travaillé, consiste à couper la poire en deux : révoquer la décision de retarder le départ à la retraite du général Mohammad Kheir, à la tête du Haut Comité de secours, prise en Conseil des ministres, en échange d'un feu vert aouniste à la prorogation de facto du mandat du commandant en chef de l'armée, le général Jean Kahwagi.

Cette idée aurait été concoctée mercredi soir à la faveur des contacts engagés entre diverses parties, notamment le PSP et le Hezbollah. Le directeur de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, aurait été chargé de la soumettre à la présidence du Conseil, au CPL et au courant du Futur qui l'auraient cependant refusée. Elle a été en tout cas rejetée hier au Sérail où l'on a jugé inadmissible de revenir sur des décisions adoptées en Conseil des ministres pour plaire à telle ou telle autre partie.

 

(Lire aussi : Rony Arayji : Mon absence du Conseil des ministres visait à amoindrir les tensions)

 

Replâtrage
Les concertations vont toujours bon train, non seulement pour trouver une sortie de crise qui éviterait un effondrement du gouvernement, qui plongerait le pays dans un vide institutionnel absolu, mais aussi pour replâtrer les rapports entre le CPL et le Hezbollah à qui le courant de Michel Aoun reproche de l'avoir lâché au moment où le parti de Hassan Nasrallah accuse les Forces libanaises d'avoir ébranlé les rapports entre eux.

Toujours est-il que le Hezbollah tient, dit-on dans les milieux du 8 Mars, autant à Michel Aoun qu'au gouvernement, ce qui explique sa décision mercredi de boycotter le Conseil des ministres – il avait également prié le ministre de la Culture, Rony Arayji, d'en faire de même – tout en multipliant, à travers son ministre de l'Industrie, Hussein Hajj Hassan, les contacts pour contenir la crise politique dans un cadre acceptable.

Tammam Salam doit se rendre jeudi à New York pour prendre part au congrès sur la diaspora libanaise (voir page 3), ce qui fait que le Conseil des ministres ne devrait pas se tenir la semaine prochaine, selon des sources concordantes.
M. Salam, qui a insisté hier sur le fait que la réunion qui s'est tenue est « constitutionnelle et conforme au pacte national », continue de conditionner sa présence à la tête du gouvernement par la productivité de celui-ci. « Nous ne devons pas ignorer les conséquences de ce nouveau blocage. J'espère que tout le monde réalisera qu'il est parfaitement légitime de s'interroger sur l'opportunité du maintien d'un gouvernement improductif », a-t-il dit, cité au terme de la réunion par le ministre de l'Information, Ramzi Jreige.

Durant la réunion, Michel Pharaon, Nouhad Machnouk et Boutros Harb se sont déchaînés contre un comportement devenu à tous les niveaux inacceptable, selon eux. MM. Pharaon et Machnouk ont tous deux souligné la nécessité de faire en sorte que le gouvernement se remette à fonctionner normalement, partant du principe qu'il doit constituer un cadre pour contenir les conflits et non pas pour les exacerber. M. Pharaon a prié le chef du gouvernement de continuer à assumer ses fonctions sur base des principes consensuels, tandis que Nouhad Machnouk attribuait la crise au sein du gouvernement à un comportement « anticonstitutionnel mais agréé en Conseil des ministres et qui consiste à ne plus tenir compte du principe de la majorité et de la minorité et à ne pas prendre de décision si celle-ci est contestée par deux composantes de l'équipe ».

Boutros Harb et lui ont vivement critiqué la tournure qu'avait prise la conférence du dialogue lundi, lorsque le chef du CPL, Gebran Bassil, avait fait en sorte que tout le débat soit axé sur le respect du pacte national et accusé ses adversaires politiques de ne pas en tenir compte. Tirant à boulets rouges sur M. Bassil sans le nommer, Boutros Harb a lancé : « Si une partie croit pouvoir bloquer le gouvernement, elle doit savoir qu'une autre est capable de le faire sauter. »

 

 

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Le Conseil des ministres s'est réuni hier au Grand Sérail, sous la présidence de Tammam Salam, mais en l'absence des ministres du bloc du Changement et de la Réforme de Michel Aoun, du Tachnag, du Hezbollah et des Marada. Le quorum a été atteint in extremis grâce à la participation du ministre du Tourisme, Michel Pharaon, qui avait cependant averti qu'il sortirait de la pièce si jamais...

commentaires (3)

Je suis triste. Je suis très triste tel un père qui assiste impuissant à la dilapidation de ses économies accumulés durant toute une vie de labeur et ce, par un fils prodigue, inconscient du patrimoine familial. Il m'est pénible de voir certains roitelets maronites, détruire 17 siècles d'enracinement maronite dans ce pays, irrigué par le sang des martyrs des persécutions des Mamlouks et des Ottomans et la sueur de nos aïeux et de nos ancêtres.

Un Libanais

12 h 42, le 09 septembre 2016

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Commentaires (3)

  • Je suis triste. Je suis très triste tel un père qui assiste impuissant à la dilapidation de ses économies accumulés durant toute une vie de labeur et ce, par un fils prodigue, inconscient du patrimoine familial. Il m'est pénible de voir certains roitelets maronites, détruire 17 siècles d'enracinement maronite dans ce pays, irrigué par le sang des martyrs des persécutions des Mamlouks et des Ottomans et la sueur de nos aïeux et de nos ancêtres.

    Un Libanais

    12 h 42, le 09 septembre 2016

  • JE LE PLAIN A TAMMAM... A CAUSE DE TOUS LES -SAMMAM- QUI BOYCOTTENT...

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 24, le 09 septembre 2016

  • Le bal des nantis continue Inutiles + inutiles = incompetents

    FAKHOURI

    10 h 30, le 09 septembre 2016

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