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Liban

Ferzli : Le projet orthodoxe sera désormais présent dans toutes les formules électorales

Élie Ferzli, quant à lui, continue de défendre bec et ongles le texte dont il est le parrain. Photo Michel Sayegh

Attaqué par une partie de la classe politique et qualifié par le président de la République Michel Sleiman de contraire à l’esprit de coexistence, le projet orthodoxe a trouvé hier un fervent défenseur en la personne de l’ancien vice-président de la Chambre Élie Ferzli. Et qui mieux que M. Ferzli pouvait expliquer et préciser les objectifs véritables de ce projet, dont il est lui-même l’un des principaux initiateurs ?


Au cours d’une conférence de presse au siège de « la rencontre orthodoxe » à Achrafieh, Élie Ferzli a répondu aux questions des journalistes, précisant notamment que ce projet est une étape nécessaire et obligatoire pour corriger les lacunes des précédentes lois électorales. « Mais il n’est pas définitif. Après avoir rétabli le partenariat véritable entre les différentes communautés, on pourra passer à l’étape de l’abolition du confessionnalisme et de la citoyenneté », a-t-il ajouté.


M. Ferzli a dénoncé l’exploitation par certains du « nationalisme des chrétiens pour faire passer des lois injustes pour eux, sous le prétexte d’unité nationale ». Selon l’ancien vice-président de la Chambre, le projet orthodoxe est la « concrétisation de l’esprit de la Constitution, puisqu’il assure une parité véritable entre les chrétiens et les musulmans, telle que reconnue et consacrée dans les textes ». Selon lui, si le gouvernement est obligé de regrouper des représentants de toutes les confessions, à moins de contrevenir à l’esprit de la coexistence, le Parlement, lui, est soumis à la parité entre chrétiens et musulmans dans leur ensemble.

 

Élie Ferzli a rappelé dans la foulée comment l’ancien Premier ministre Fouad Siniora a bafoué les textes constitutionnels lorsqu’il a refusé de démissionner après le départ des ministres chiites de son gouvernement. Il a aussi martelé à plusieurs reprises que le plus important dans ce projet, « c’est l’exposé des motifs qui le justifient, lesquels se résument en une phrase : si on veut réaliser un véritable partenariat qui applique la parité consacrée par la Constitution, il faut commencer par redonner leurs droits aux chrétiens d’élire leurs propres représentants au Parlement ». Or, le projet orthodoxe, a-t-il souligné, est la formule qui permet aux chrétiens d’élire leurs 64 députés. L’ancien député a précisé que l’idée de présenter ce projet est née lorsque avec ses compagnons il a eu le sentiment que la classe politique n’abordait pas avec sérieux l’élaboration d’une nouvelle loi électorale. « Avant le projet orthodoxe, l’équation générale se résumait ainsi : “elections now”, a-t-il dit, alors que maintenant, elle est “electoral law now”. Ce qui constitue un changement fondamental dans l’approche électorale. Avant, la priorité était à l’organisation des élections avec n’importe quelle loi, comprendre sur la base de la loi de 1960. Alors que désormais, les efforts se concentrent sur le moyen de trouver la meilleure loi possible. »


M. Ferzli a encore insisté sur le fait que ce projet respecte l’esprit de la Constitution puisqu’il répare une injustice et permet aux chrétiens de se sentir citoyens à part entière. Il a ainsi affirmé qu’il souhaite que le président présente un recours pour « anticonstitutionnalité » devant le Conseil constitutionnel, se demandant toutefois si en annonçant son refus le président n’a pas fourni aux opposants du projet un argument et un cheval de bataille dans leur guerre contre lui. Il s’est aussi demandé comment le président peut-il se permettre de le qualifier ainsi sans attendre le verdict du Conseil constitutionnel, d’autant que ce dernier pourrait estimer le contraire. Ce dont il est d’ailleurs lui-même convaincu.


Selon lui, ce projet rétablit donc le véritable équilibre entre les communautés et, à partir de là, ouvre la voie à l’émergence de nouveaux courants au sein de chaque communauté. Il permettra ensuite de nouvelles alliances et ensuite la formation de grands partis, balayant enfin le système actuel basé sur le clientélisme. À la question de savoir si ce projet a été utilisé comme manœuvre pour amener le courant du Futur à présenter des concessions, M. Ferzli répond qu’en ce qui le concerne, il ne s’agit pas d’une manœuvre, mais que si ce projet permet l’adoption d’une loi qui rend leurs droits aux chrétiens, il en serait fier.


« De toute façon, a-t-il dit, désormais, le projet orthodoxe sera présent dans toutes les formules qui seront étudiées ou dans celle qui sera adoptée. Et c’est là le plus important. » Il a conclu en affirmant que le débat actuel est en tout cas un signe de vitalité et de démocratie, et il a remercié les chefs des partis chrétiens qui ont porté le projet et l’ont mené là où il est aujourd’hui...

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commentaires (7)

Le projet dit Orthodoxe sera désormais présent dans toutes les formules électorales ! nous dit Monsieur Ferzli. __ POUR RIGOLER : Comme la VIANDE DE CHEVAL présente dans toutes les autres ? JE RIGOLE, HEIN ?

SAKR LEBNAN

07 h 37, le 26 février 2013

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Commentaires (7)

  • Le projet dit Orthodoxe sera désormais présent dans toutes les formules électorales ! nous dit Monsieur Ferzli. __ POUR RIGOLER : Comme la VIANDE DE CHEVAL présente dans toutes les autres ? JE RIGOLE, HEIN ?

    SAKR LEBNAN

    07 h 37, le 26 février 2013

  • Et pour conclure de mon intervention précedente ; les chrétiens libanais ont compris que le seul moyen pour eux de vivre pleinement leurs traditions , c'est parmi et avec nous autres libanais de tout bord, et non à l'étranger qui fout le camp dans leurs lois et mode de vie hyper permissif.

    Jaber Kamel

    06 h 01, le 26 février 2013

  • On commencera par dire que la situation parfaite est l'abolition du confessionnalisme et l'intauration de la laicité. Mais il semble que c'est encore plus dur à réaliser que cette loi bancale en apparence, mais qui pourrait être ajustée ultérieurement.Comme on en est encore là il n' y aurait aucune fausse honte à parler confession,quand Ferzli dit "une parité juste des chrétiens" selon l'esprit de la constitution, il n'a pas tort, il exprime ce que les chrétiens libanais dénoncent du 1er jour des accords de Taef qui donnaient la part belle aux "musulmans", mais il s'est trouvé que "musulman" englobait sunnite et chiite, au bout des courses les sunnites ont fait cavaliers seuls , abandonnant les 2 autres parties sur le bord de la route.Les chiites abandonné dans une résistance au sud occupé et les Chrétiens à qui on avait accordé 6 sièges de plus au parlement avaient été mis sous le joug de ces mêmes.Les druzes par effet collatéral avaient profité des 4 sièges chrétiens qu'ils avaient aussi sous leur contrôle.La situation actuelle au M.O est tellement incontrôlable, on le voit , le sent ts les jours que les Chrétiens étaient en droit de demander des garanties pouvant pérenniser leur présence .Voilà pourquoi ils se sont engoufrés dans cette brèche, par pure calcul électoral, et rien d'autre comme cantonnisation etc...

    Jaber Kamel

    05 h 57, le 26 février 2013

  • Pourvu M.Ferzli de ne pas revivre et ressusciter le mot isolationnistes terme de la guerre de 1975 dans votre projet qui divise le pays plus qu’il ne le réunit . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    05 h 14, le 26 février 2013

  • Eh OUI ! il l'est déjà. Le projet dit Orthodoxe fournit à chacun son Vrai Matelas. Le refuser complètement peut être compris. L'épouser partiellement, en le combinant à d'autres propositions, c'est avouer qu'il est viable. Le Vrai problème consiste que les UNS le supportent car il facilite leur hégémonie sur le pays, et les AUTRES le refusent car il leur ferait perdre leurs acquis. Et la balle chrétienne continue à être renvoyée d'une équipe de joueurs à l'autre...

    SAKR LEBNAN

    02 h 21, le 26 février 2013

  • 'abolition du confessionalisme et de la citoyennete' dit M. Ferzli. Lapsus tres significatif, qui resume tout ce qui est horriblement faux dans ce pretendu projet. Abolition de la citoyennete (libanaise, ce mot n'est pas un adjectif, c'est toute une nation) et du confessionalisme (que chaque confession elise ses propres deputes et nuls autres resultera sans doute en cette abolition, deuh...)

    CM

    01 h 09, le 26 février 2013

  • Tout ce que dit cet homme relève du populisme et de la démagogie, comme son projet qui est démagogie pure et qui a été fait à la taille du plus grand populiste et démagogue du Liban. On peut restituer les droits démocratiques et de représentativité des chrétiens, sans retourner un siècle en arrière et dynamiter l'essence et la vocation du Liban, ce qui revient à exterminer à moyen terme la présence chrétienne dans ce pays.

    Halim Abou Chacra

    21 h 15, le 25 février 2013

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