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Économie - Liban - Social

Grille des salaires : l’ACB pose ses dernières conditions

C’est dans un contexte économique et social tendu que l’Association des commerçants de Beyrouth a présenté hier à la presse un cahier des charges comprenant 14 points « permettant de sauver l’économie du pays », si la grille des salaires est adoptée.

Chammas: Les 14 points doivent être pris en compte dans leur ensemble et ne peuvent en aucune manière être dissociés.

C’est à la veille de la séance d’aujourd’hui en Conseil des ministres que l’Association des commerçants de Beyrouth (ACB) a tenu une conférence de presse pour dévoiler son cahier des charges, présenté comme condition préalable et impérative à l’adoption de la grille des salaires. Il contient quatorze points de nature financière, fiscale, légale et administrative. « Ils doivent être pris en compte dans leur ensemble et ne peuvent en aucune manière être dissociés », a indiqué à L’Orient-Le Jour le président de l’ACB, Nicolas Chammas. Il appelle ainsi le gouvernement à s’engager à mettre en œuvre les 14 points de ce document, « auquel cas il devra assumer à lui seul la responsabilité de l’effondrement économique, social, financier et monétaire du pays ».

 

(Pour mémoire : L’augmentation de l’échelle des salaires pourrait mener le Liban à sa fin)


Au cours des derniers mois, l’ACB et l’ensemble des organismes économiques se sont fortement opposés à la nouvelle grille des salaires dans sa version actuelle, mettant en avant les dangers que cette décision pourrait avoir sur l’économie du pays. « En ces temps de crise économique et avec des estimations de croissance sans cesse revues à la baisse, il est de notre devoir d’agir », a martelé M. Chammas.

 


Telles sont les recommandations sur la nature du texte et son financement :


– Soumission du projet à la Cour des comptes et au Fonds monétaire international (FMI), « étant donné l’improvisation et l’amateurisme dont a fait preuve l’État pour mettre au point la grille des salaires et son financement ».


– Respect des piliers sur lesquels a été bâtie l’économie libanaise comme le libéralisme, l’esprit d’entrepreneuriat et la stabilité législative.


– Respect des textes fondamentaux comme le secret bancaire, « mis à mal pour lever des fonds », ainsi que les sociétés à responsabilité limitée, les offshores ou les holdings.


– Séparation entre le financement de la grille des salaires et d’autres projets, « même légitimes », comme la réduction du déficit public ou d’autres plans d’investissements.


–    Garantie du financement de la grille des salaires de manière progressive, « en assurant uniquement les besoins de l’année en cours ».


– Arrêt de l’augmentation de la pression fiscale sur les contribuables via des taxes ou des impôts supplémentaires, ou via la hausse du taux d’imposition existant sur la consommation, l’investissement, l’importation, l’exportation, les revenus, les bénéfices des sociétés, la propriété privée, les ventes d’actions ou les contributions sociales.


Les propositions de financement pour la grille :


– Activation de la collecte d’impôts et l’élargissement de toutes les assiettes fiscales « de façon à n’exclure aucun contribuable et combattre le fléau de l’évasion douanière et fiscale ».


– Pénalisation de toute personne ou société jouissant d’espaces publics et domaniaux ainsi que les pollueurs.


– Utilisation du bilan adossé au paiement (balance sheet financing), afin de garantir une meilleure utilisation des ressources de l’État comme l’air, le gaz ou le pétrole. « Un exemple pourrait être la vente de manière anticipée des permis d’exploration et de forage pétrolier ».


–    Profiter de l’expérience de Paris II en ce qui concerne l’ingénierie financière pour réduire l’encours et le service de la dette, suivant le format utilisé par la Banque du Liban en 2002.


– Mise en œuvre des plans concernant le secteur de l’énergie pour réduire le déficit d’Électricité du Liban (EDL), via un partenariat public-privé financé par les banques libanaises.


– Assurance d’une comptabilité analytique détaillée sur les différents postes de l’État en prévision d’une cure d’austérité et la suppression du « gaspillage institutionnalisé ».


– Remise à jour du programme de réformes administratives effectuées au milieu des années 1990 sous l’égide des organes de contrôle public. « Parmi les principes directeurs de ces réformes, on peut citer l’augmentation constante de la productivité ou l’application du bonus-malus dans le secteur public. »


– Adoption toute sorte de mesures visant à raviver la croissance économique à long terme, « étant donné qu’elle seule peut augmenter les revenus des citoyens grâce à un retour à la stabilité et la dynamisation des secteurs productifs ».

 

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