De Saïda, le courant du Futur réaffirme « fermement » son appui à l’armée

Le bureau exécutif du courant du Futur, réuni de façon exceptionnelle à Saïda, a réaffirmé hier avec « fermeté » son appui à l’armée et son rejet de toute agression contre l’institution militaire. Assistant à cette réunion, la députée Bahia Hariri a saisi l’occasion pour lancer un appel au soutien de la campagne « Halte à la peur » lancée par des militants de la société civile à Saïda dans la foulée des combats qui se sont déroulés dans la ville il y a une dizaine de jours.
Au début de la réunion, tenue à la résidence de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri à Majdelioun, dans les environs de la ville, Mme Hariri a passé en revue les graves événements des 23 et 24 juin et « leurs retombées sur les citoyens à Saïda et sur les rapports entre les citoyens et l’État ».
« Jour après jour, les gens sentent que leur citoyenneté reste incomplète du fait des tentatives permanentes de faire échec à l’État. Ce que vous avez pu voir à Saïda a aggravé ce sentiment et élargi le fossé entre les gens et l’État », a-t-elle noté.
Et d’ajouter : « Il ne s’agissait guère d’un conflit entre deux communautés ou entre l’armée et une communauté déterminée, car le problème n’est pas de nature communautaire, il est lié au projet d’édification de l’État. Ce qui s’est passé est grave. Nous avons dès le début essayé d’anticiper sur les suites, notamment au sujet des individus arrêtés et poursuivis, des rumeurs qui se sont propagées, des pratiques que nous avons vues et des fanfaronnades suggérant la victoire d’un camp sur l’autre. Au final, personne n’a été victorieux, cela est une illusion. Pour notre part, nous avons transmis au président de la République un mémorandum exprimant les doléances, les inquiétudes, la douleur et les constantes des habitants de la ville. »
« Dans le même temps, a-t-elle poursuivi, un mouvement civil qui constitue une fenêtre d’espoir a commencé à se développer. » « Nous devons soutenir ce mouvement représenté par la campagne “Halte à la peur” », a-t-elle dit, faisant état d’appels de soutien en provenance de Tripoli, de Beyrouth et d’autres régions.
Elle a assuré que cette campagne n’avait pas de caractère « religieux, communautaire ou sectaire ». « C’est une campagne nationale car c’est le Liban qui est pris pour cible », a-t-elle souligné, relevant que Saïda est historiquement « la porte de la paix et de la guerre ».
« Nous n’avons pas de salut hors de l’État, a martelé la députée. Mais lorsque l’État commet une erreur, nous nous devons de la rectifier. Or l’État affronte aujourd’hui le test consistant à imposer sa présence à Saïda. S’il réussit dans cette ville, il réussira dans tout le Liban. »
Pour elle, « le fanatisme religieux, confessionnel ou sectaire ne mène nulle part. Rien ne pourra effacer le droit des citoyens à vivre en paix à l’ombre d’un État qui les protège. Si nous voulons réellement sauver le Liban, nous devons considérer que le problème de Saïda n’est pas vraiment un problème sidonien, pas plus qu’il n’est un problème confessionnel. C’est un problème national par excellence ».
Et de conclure : « Notre devise restera l’État civil capable d’englober le pluralisme et de parrainer les différences. Nous voulons une société civile qui redonne sa place à l’individu dans la mesure où l’école de Rafic Hariri, sur laquelle nous avons fondé le courant du Futur, a été bâtie sur la foi dans les capacités individuelles. »

Le communiqué
Le bureau exécutif a procédé par la suite à des délibérations sur les événements de Saïda et publié un communiqué dans lequel il salue d’abord les habitants de Saïda « pour l’éveil dont ils ont fait preuve face au complot qui visait leur ville dans ce qu’elle représente comme symbole de modération, de coexistence et de paix civile », et pour « leur attachement à leur État libanais, à son armée nationale et ses forces de sécurité, seules habilitées à rétablir la stabilité dans la ville, à l’exclusion de toute arme non légale ».
Le texte réaffirme ensuite « la position ferme et solide du courant du Futur pour ce qui est du soutien à l’armée libanaise dans ses tâches consistant à préserver l’ordre et à protéger la paix civile dans toutes les régions libanaises sans exception ».
« Toute agression contre l’armée, d’où qu’elle vienne, est une agression contre le Liban et tous les Libanais, à commencer par le courant du Futur, dont les prises de position claires et permanentes montrent son attachement au prestige de l’armée et à ses sacrifices », ajoute le texte.
Toutefois, le courant du Futur « réclame dans le même temps de l’institution militaire d’enquêter de manière transparente et rapide sur les événements de Saïda, sur tous les agissements qui ont touché des civils innocents pendant ou après ces événements et sur les informations au sujet de la participation de forces non régulières dans les combats ».